Comment contester une décision du juge de l'exécution ?




La décision rendue par le juge est notifiée aux parties en double exemplaire, par lettre simple et par lettre recommandée avec demande d’avis de réception. Lorsque les parties souhaitent contester une décision de la Commission de surendettement, ils s’adressent au juge de l’exécution. Ainsi, lorsqu’il est question de contester des mesures recommandées par la commission, le demandeur devra faire une déclaration au secrétariat-greffe du juge de l'exécution, dans les quinze jours qui suivent la notification des mesures recommandées. Le jugement rendu est alors exécutoire immédiatement. Les parties sont informées par notification.

Il est possible de faire appel des décisions rendues par le juge de l’exécution. Le délai est de quinze jours à partir de la notification de la décision. Il faudra alors selon le cas s’adresser à la Cour d’appel ou à la Cour de cassation. Il existe toutefois des exceptions à cette possibilité d’appel. En effet, dans deux hypothèses la décision rendue par le juge de l’exécution sera définitive et aucun appel ne sera possible. Il s’agit du cas où la commission de surendettement a émis des recommandations et que celles-ci n’ont pas été contestées, ni par le débiteur, ni par les créanciers. Le juge peut dans ce cas statuer de deux manières, lorsque les mesures recommandées par la commission sont régulières, il rend une ordonnance donnant force exécutoire aux recommandations, lorsque ces dernières ne sont pas conformes à la loi, le juge appelle la commission à présenter de nouvelles recommandations. Dans ces deux hypothèses, la décision du juge sera insusceptible d’appel. Lorsque le juge donne force exécutoire aux recommandations émises par la commission de surendettement, les mesures sont inscrites au fichier nationale des incidents de paiement.

Quelles sont les voies de recours possibles ?

Lorsque la décision rendue par le juge de l’exécution peut faire l’objet d’un appel, le demandeur dispose d’un délai de 15 jours, à compter de la notification de la décision, pour interjeter appel. L’appel doit être présenté devant le greffe de la Cour d’appel. Le débiteur ne pourra pas comparaitre seul, il devra se faire représenter par un avocat ou un avoué. Les jugements rendus par le juge de l’exécution ont autorité de la chose jugée dès leur prononcé, cela signifie qu’ils sont exécutoire immédiatement. L’appel n’aura donc aucun effet suspensif sur la décision du juge.

La décision rendue en appel peut également faire l’objet d’une contestation, le demandeur s’adressera alors à la Cour de cassation. Le délai pour former le pourvoi en cassation est par principe de deux mois (il existe des délais plus court). Le pourvoi en cassation devra être déclaré au greffe de la cour d’appel qui a rendue la décision contestée. Un récépissé est remis à ce moment là. La déclaration de pourvoi peut être effectuée par l’avoué qui est chargé de représenter le demandeur ou par toute personne choisie par le demandeur (elle devra présenter un document attestant du pouvoir qui lui a été accordé). Le pourvoi en cassation doit être présenté par écrit, il est adressé au greffe de la Cour de cassation. Devant la Cour de cassation, l’assistance d’un avocat est en principe obligatoire. Cependant, en matière de surendettement, la loi dispense les parties de l’obligation du ministère d’avocat. Les parties conservent alors la possibilité de recourir à un avocat aux Conseils mais n’en ont pas l’obligation (les avocats aux Conseils sont les avocats qui plaident uniquement devant la cour de cassation).

Les arguments invoqués devant la Cour de cassation devront être réunis dans un document appelé « mémoire ». Celui-ci pourra être rédigé soit par le demandeur lui-même, soit par son avocat. Il sera ensuite signé puis déposé au greffe de la Cour de cassation. Le mémoire devra reprendre tous les arguments de droit (et non pas se fonder sur les faits) que le demandeur entend invoquer pour justifier que la décision précédente soit annulée. Il existe plusieurs cas d’ouverture à cassation : on peut être en présence d’une violation de la loi, ou d’une incompétence, la juridiction qui a statué était incompétente, il est également possible d’invoquer le défaut de motivation ou de base légale, la dénaturation d’un acte, l’excès de pouvoir du juge qui a rendu la décision etc.

L’audience devant la Cour de cassation se déroule en deux temps : il y a d’abord l’audience publique (présentation des mémoires, débats etc.) puis le délibéré (les magistrats se retirent pour prendre leur décision). La Cour pourra alors soit rendre une décision de rejet, si elle estime que la loi a été correctement appliquée, plus aucun recours interne n’est alors possible, soit la cour aboutit à la conclusion que la loi n’a pas été correctement appliquée et elle casse la décision rendue en appel. La cassation peut être totale ou partielle. L’affaire est alors en principe renvoyée devant une nouvelle Cour d’appel (la Cour peut ne pas renvoyer l’affaire si elle estime qu’il n’est pas nécessaire qu’il soit à nouveau statué sur le fond, elle se prononcera elle-même quant à l’issue du litige).

Solliciter l’assistance d’un avocat peut parfois s’avérer être une dépense trop importante pour un débiteur déjà placé dans une situation financière délicate. La loi a prévu la possibilité pour les personnes qui le souhaitent de recourir à une aide juridictionnelle. Celle-ci permettra au débiteur surendetté qui engage une action en justice, de diminuer ses frais d’avocat. L’Etat pourra alors prendre en charge une partie de ces frais. L’aide versée dépendra des ressources du débiteur. Par exemple, pour l’année 2012, se seront les revenus perçus en 2011 qui seront pris en compte. Ainsi, si les revenus du débiteur sont inférieurs ou égal à 915 euros, il pourra bénéficier d’une aide juridictionnelle totale ; si ces revenus sont compris entre 916 et 1 372 euros, il ne pourra bénéficier que d’une aide partielle. Il faudra ajouter à ces sommes, 165 euros pour les deux premières personnes vivant au domicile du demandeur et 104 euros à partir de la troisième (les montants peuvent varier d'année en année). C’est au bureau d’aide juridictionnelle que devra être déposée la demande. Celui-ci peut alors soit accorder une aide totale, partielle ou opposer un rejet. Si le bureau rejette la demande au motif qu’il manque des documents ou que les conditions de ressources ne sont pas remplies, le demandeur pourra exercer un recours. Le demandeur a un mois pour exercer son recours auprès du bureau de l’aide juridictionnelle.

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