Est-il possible d'engager la responsabilité d'une association ?




L’association est une personne morale. Elle est donc responsable civilement et pénalement des fautes et des dommages qu’elle commet. La responsabilité de l’association est engagée si les décisions sont prises par les membres du Conseil d’administration, du bureau ou lors d'un manquement à une obligation de sécurité des personnes durant des activités ou des manifestations.

Tout d’abord, l’association a une responsabilité civile délictuelle. Elle est responsable des dommages réparables qu'elle a causés à autrui par sa faute, le fait d'autrui ou qui ont été causés par le fait d'une chose. Ensuite, elle a une responsabilité civile contractuelle. Elle est responsable de l’inexécution de ses obligations contractuelles même si elle a chargé une autre personne de leur exécution. Elle est responsable des dommages corporels subis par son cocontractant lorsqu’elle devait assurer sa sécurité. L’obligation de sécurité est valable pour toutes les activités à risque. Le cocontractant doit prouver un manquement à l’obligation de prudence et de diligence. L'association peut limiter ou s'exonérer de sa responsabilité en cas de faute de la victime. Les clauses qui limitent ou qui excluent la responsabilité de l’association sont autorisées si la victime est un adhérent et qu’elles figurent dans les statuts ; ou si la victime est un cocontractant et qu’elles figurent dans le contrat. La clause ne sera pas valable dans certains cas. Par exemple, une faute intentionnelle ; une faute lourde ; ou encore dans un contrat conclu avec un consommateur.

Les associations sportives ont une responsabilité spécifique. Les organisateurs ont une obligation de prudence et de diligence à l’égard des participants et des spectateurs. Toutefois, le juge considère que les sportifs connaissent et acceptent les risques normaux de la discipline qu’ils pratiquent.

Enfin, les associations sont pénalement responsables des infractions qui sont commises pour leur compte, par leurs organes ou représentants. Lorsque la faute pénale est causée par une décision collégiale de l’Assemblée générale ou par un membre mais dans le but de servir l’association, c’est la responsabilité pénale de l’association qui est engagée. En revanche, l'organe ou le représentant qui a agi pour son compte personnel ou qui a dépassé son pouvoir engage sa responsabilité personnelle. Il peut arriver que les deux responsabilités se cumulent. Les domaines concernés sont le plus souvent le droit du travail, le droit économique et le droit de l’environnement.

Les associations peuvent être poursuivies pour tous types d’infractions. Il peut s’agir d’une infraction sur ses activités. En effet, aucune association ne peut vendre des produits ou fournir des services si c’est prévu dans les statuts. Ensuite, l'infraction peut être invoquée par un concurrent pour demander la condamnation de l'association à des dommages et intérêts sur le fondement de la concurrence déloyale. L’abus de confiance est condamné. Bien souvent, il s’agit d’atteintes à la trésorerie de la part du dirigeant. Par exemple, un détournement des subventions. Enfin, ce peut être des infractions commises par imprudence, négligence ou par ignorance des dispositions légales et réglementaires. Par exemple, l'homicide involontaire.

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