Hadopi - Les nouvelles dispositions en matière de droits d'auteur sur Internet




Depuis 2009, le législateur français a mis en place un système dit de « riposte graduée » contre les délits de contrefaçon d’œuvres sur internet. Ces nouvelles dispositions sont entrées en application début 2010.

Désormais, il est prévu pour l’abonné qui télécharge illégalement des fichiers, musiques et films sur Internet une riposte graduée mise en place par une Autorité Administrative Indépendante : la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (HADOPI). La procédure se déroule en plusieurs étapes. La première étape consiste en l’envoie par l’intermédiaire du fournisseur d’accès internet, d’un e-mail rappelant à l’internaute l’obligation de veiller à la bonne utilisation de son accès à Internet. Afin de respecter le principe de la présomption d’innocence l’internaute n’est pas accusé d’avoir téléchargé illégalement dans de ce premier mail, il est seulement invité à veiller à ce que son accès internet ne fasse pas l’objet d’utilisations contraires aux droits d’auteur et droits voisins, c'est-à-dire que son accès ne soit pas utilisé par d’autres personne. On lui demande donc de sécuriser sa connexion. Il s’agit d’une première recommandation qui l’avertit des sanctions qu’il encourt s’il ne prend pas les dispositions nécessaires pour protéger son accès ou s’il continue à télécharger de façon illégale. La 2ème étape est mise en place, dans le cas où il y aurait, dans les six mois suivants la première recommandation, renouvellement par l’abonné, de faits susceptibles de constituer des manquements à son obligation de surveillance, l’HADOPI lui adresse alors une nouvelle recommandation, par lettre recommandée cette fois. Enfin, dernière étape, si malgré ces messages préventifs le téléchargement illégal continue, la Haute autorité (HADOPI) transmet alors le dossier à un juge qui sera chargé de prononcer la sanction. C’est le tribunal correctionnel qui sera saisi aux fins de poursuite et de sanctions pénales.

Les données collectées

La Haute Autorité sera habilitée à développer une banque d'informations à caractère personnel. Les ayants droit (maisons de disques, sociétés d’auteurs etc.…) fourniront des listings d’adresses IP collectées automatiquement, et les agents de la HADOPI ainsi que les membres de la Commission des droits s’occuperont de leur identification auprès des fournisseurs d’accès. Lorsque des faits susceptibles de constituer une atteinte aux droits d’auteur seront constatés, les données à caractère personnel et informations enregistrées reprendront la date et l’heure des faits, l’adresse IP des abonnés, le protocole Peer to Peer utilisé, le pseudonyme utilisé par l’abonné, les informations relatives aux œuvres ou objets protégés concernés par les faits, le nom du fichier présent sur le poste de l’abonné, et le fournisseur d’accès à internet auprès duquel l’accès a été souscrit.

Les données pourront être conservées jusqu’à 20 mois. Si deux mois après la date de réception par la HADOPI d’une information relative à des faits susceptibles de constituer un acte de téléchargement illicite, aucune recommandation n’est envoyée, les données devront être effacées. Elles seront effacées dans les 14 mois après la date de l’envoi d’une première recommandation dans le cas où l’abonné n’a pas téléchargé à nouveau. Ainsi, si un e-mail est envoyé mais pas la lettre recommandée, la durée de conservation est de 14 mois. Les données sont stockées 20 mois au maximum en cas d’envoi de la lettre recommandée.

Rechercher parmi les articles juridiques