L’inventaire des éléments d’actif du débiteur




Tout d’abord il convient de se poser la question de savoir quelles sont les ressources qui seront prises en compte pour établir la liste des actifs du débiteur ?

La procédure de surendettement n’est ouverte qu’au bénéfice des débiteurs qui se trouvent dans l’impossibilité manifeste de faire face à leurs dettes non professionnelles, qu’elles soient exigibles ou à échoir. Puisque les dettes à échoir (c'est-à-dire celles que les créanciers ne sont pas encore en droit de réclamer car elles ne sont pas arrivées à terme) sont prises en compte pour apprécier l’opportunité d’ouvrir une procédure de surendettement, les ressources futures du débiteur doivent elles aussi être intégrées dans l’examen de la situation patrimoniale du débiteur.

Les ressources prises en compte par la Commission et qui seront mises en balance avec les dettes pour évaluer la situation patrimoniale du débiteur regrouperont : les ressources actuelles du débiteur mais également ses ressources futures. Par ailleurs, aussi bien les ressources en revenus (c'est-à-dire les sommes en argent que perçoit le débiteur) qu’en capital (il s’agit des biens qui permettent de produire d’autres biens) seront intégrées.

La notion de ressource future est à prendre avec précaution, il ne sera pas question de considérer par exemple un possible retour à l’emploi d’un débiteur au chômage comme une ressource future. La Commission ne pourra pas non plus prendre en compte au titre des ressources futures un éventuel enrichissement. Elle se doit de fonder sa décision sur des éléments certains.

La situation de surendettement ne peut être constatée par la Commission qu’après examen de l’état du patrimoine du débiteur. Elle déterminera, sous le contrôle du juge de l’exécution, si la situation d’endettement du débiteur justifie l’ouverture d’une procédure. Pour parvenir à établir un inventaire de son patrimoine le débiteur devra déclarer à la Commission tous les éléments d’actif et de passif. C’est à lui qu’il reviendra de prouver à la Commission que sa situation financière nécessite d’être traitée par le biais d’une procédure de surendettement des particuliers. Une fois tous les éléments en main, la commission, sous le contrôle du juge, va comparer les éléments d’actif et du passif pour se prononcer quant à la recevabilité de la demande. Un inventaire sera réalisé, il établira la liste de tous les biens et revenus du débiteur ainsi que toutes ses dettes.

L’actif du débiteur est envisagé de manière très large. L’ensemble des ressources du débiteur seront examinées, quelle que soit leur origine, et qu’elles soient ou non imposables. Une fois tous les éléments d’actifs connus, il faudra s’assurer qu’ils ne permettent pas à eux seuls d’assurer le paiement des dettes du débiteur. Les revenus du débiteur sont eux aussi pris en compte à ce stade. Ainsi, la Commission sera chargée de vérifier si les revenus du débiteurs, ajoutés à la valeur qui serait obtenue par la vente de ses biens, ne serait pas suffisante pour combler toutes les dettes. Les biens immobiliers sont bien sur pris en compte pour cet examen. Lorsque la Commission se dispense de cette opération et qu’elle statue au seul vu des revenus du débiteur, sans prendre en compte l’argent qui peut être retiré de la vente des biens (immobiliers compris), elle risque de voir sa décision censurée par le juge.

Une précision doit être apportée lorsque dans les biens du débiteur figure un immeuble et que celui-ci constitue son logement principal. En pareil hypothèse, la Commission ne doit pas se contenter d’inscrire la valeur de l’immeuble dans la liste des actifs du débiteur, elle doit également prendre en compte les dépenses qu’engendreraient la vente de ce bien plus les frais de relogement du débiteur puisqu’il n’aura plus d’habitation. En pratique, il s’agira pour la Commission d’inscrire tout d’abord la valeur du bien dans la liste des actifs, puis d’intégrer au passif les frais qu’occasionneraient la vente du bien et le relogement du débiteur et de sa famille. Une fois cette opération réalisée, il sera possible d’apprécier réellement la situation patrimoniale du débiteur et de déterminer si oui ou non ses biens peuvent combler l’ensemble de ses dettes. Cela évite d’exclure automatiquement du bénéfice de la procédure de surendettement les personnes qui sont propriétaires de leur logement puisque selon la situation (c'est-à-dire au regard de la valeur de l’immeuble, de la taille de la famille etc.) la vente du logement peut ne pas avoir une grande incidence sur l’état d’endettement du débiteur. Le relogement en lui-même peut en effet constituer une charge importante.

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