Lorsquelle décide dengager laction civile, la victime a le choix entre porter son action devant le juge civil ou le juge répressif. Lorsquelle choisi de porter sa requête devant la juridiction civile, elle doit tenir compte de certains éléments. Tout dabord, lorsque la victime engage laction civile devant le juge civil, elle ne peut plus engager laction civile devant le juge pénal. Son choix est irrévocable. Il en va différemment si elle a agit en premier devant la juridiction pénale.
Si laction publique a été mise en mouvement en même temps ou avant laction civile, le juge civil devra attendre quil soit statué sur laction publique avant de pouvoir se prononcer. Cette règle est reprise par ladage selon lequel « le pénal tient le civil en létat ». De plus, lorsquune décision est intervenue au pénal, le juge civil doit en tenir compte, il ne peut pas la contredire, cest le principe de lautorité de la chose jugée au pénal sur le civil. Cette règle connait toutefois certains tempéraments : lorsque le juge pénal décide de condamner le responsable, le juge civil ne pourra pas nier lexistence dune faute. Cependant, il restera maitre de la qualification à lui donner. De la même manière, si le juge pénal conclu à labsence de faute intentionnelle, le juge civil peut tout de même retenir une faute dimprudence ou de négligence.
La victime qui souhaite engager laction civile devant le tribunal civil doit agir par le biais dune assignation. La victime doit saisir la juridiction du lieu ou demeure le défendeur, après avoir obtenu une convocation par le greffe du tribunal, elle pourra faire procéder à lassignation du responsable en sadressant à un huissier de justice. Devant le Tribunal dinstance, le demandeur peut se présenter seul, il est en va autrement devant le tribunal de grande instance ou là il devra se faire représenter par un avocat.
Laction civile peut séteindre de différentes manières. Elle disparait à la suite dun jugement, lorsque la victime et lauteur se sont entendus pour une transaction, lorsque la victime a elle-même renoncé à agir ou lorsquelle sest désistée. Mais laction civile ne séteint pas à la suite de lextinction de laction publique, elles ne sont pas liées. Sauf lorsque l'action civile est exercée devant le juge pénal, dans ce cas elle se prescrit dans les mêmes conditions que l'action publique. Lorsqu'elle est exercée devant une juridiction civile, ce sont les règles de prescription du code civil qui ont vocation à sappliquer. Par exemple, les actions personnelles ou mobilières sont prescrites à expiration dun délai de cinq ans. Laction en responsabilité née à la suite dun évènement qui a causé un dommage corporel se prescrit quant à elle à lissue dun délai de dix ans.
La Commission dindemnisation des victimes dinfractions.
La victime du dommage a également la possibilité de sadresser à la Commission dindemnisation des victimes dinfractions pour obtenir réparation du dommage quelle a subit. Cette commission se situe auprès du Tribunal de grande instance. Pour obtenir réparation, la victime devra saisir la commission dans les trois ans qui suivent la commission de linfraction. Aussi bien les comportements volontaires, que les actes dimprudence ou de négligence peuvent ouvrir droit à réparation et que lauteur soit connu ou non. La faute de la victime peut être de nature à exclure ou à réduire lindemnisation accordée à la victime. La victime pourra obtenir une réparation intégrale de son dommage sil sen est suivi pour elle une incapacité permanente ou totale de travail supérieure ou égale à un mois ou si elle a été victime de viol, agression sexuelle etc. Pour les autres cas lindemnisation est plafonnée.
La victime devra présenter une demande dindemnisation à la Commission dindemnisation des victimes dinfractions située auprès du Tribunal de grande instance en joignant les pièces exigées.