La sanction des atteintes aux biens - dégradation, destruction ou détérioration




La destruction ou la dégradation d’un bien appartenant à autrui, sauf en cas de dommages légers, est punie de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Le vandalisme, c'est-à-dire tracer des inscriptions ou dessins sur une voiture, un mur ou les façades d’édifices, sans aucune autorisation, est puni de 3750 euros accompagné de travaux d’intérêt généraux (TIG). Il faut souligner que la tentative est punie des mêmes peines que les actes accomplis.

La peine sera augmentée dans les cas suivants : le bien détérioré est destiné à l’utilité publique ou à la décoration publique (abris-bus par exemple) ; les actes délictueux sont commis pour des motifs discriminatoires (appartenance racial, sexuelle ou autre…) ; plusieurs personnes ont participé aux détériorations ou les victimes sont des personnes vulnérables ; l’édifice détérioré est un établissement scolaire ; … Dans tous ces cas, la peine peut aller de 7500 euros et de TIG à cinq ans d’emprisonnement ans et 75 000 euros d’amende.

Il faut préciser que la peine augmente encore d’un cran, dès lors que l’édifice dégradé est un monument ou encore une découverte archéologique. Elle est portée alors portée à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.

Est aussi assimilé à une dégradation ou une détérioration, le fait d’occuper un terrain appartenant à une commune et d’y élire domicile même temporairement. Cette infraction est punie de six mois d’emprisonnement et 3750 euros d’amende.

D’autre part, en plus des dégradations des biens, il faut distinguer les dégradations représentant un danger pour les personnes. Il s’agit notamment du fait de provoquer un incendie ou une explosion au mépris des règles de prudence et de sécurité. Si cette infraction est involontaire, la sanction sera d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. Si par contre, le non respect des règles de prudence et de sécurité est délibéré, alors la peine peut aller jusque trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

Dans le cas où il s’agirait d’un incendie et que celui-ci aurait pu provoquer des dommages irréversibles pour l’environnement ou des dommages pour les personnes, la peine est de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende (cinq ans d'emprisonnement et 100 000 euros d’amende au maximum). Si l’incendie entraîne une incapacité totale de travail pour les victimes, d’une durée de huit jours ou la mort d'une personne, alors les peines seront respectivement de cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende et sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende; la peine maximale étant de 15 ans de réclusion criminelle et 150 000 euros d’amende.

Est aussi considéré comme une mise en danger de la vie des personnes, le fait de diffuser à des personnes non-professionnelles, des techniques de fabrication de bombes, d’engins nucléaires/biologiques ou chimiques, à partir de produits totalement ordinaires et destinés à l’usage domestique, industriel ou agricole (détergents, produits chimiques ou encore insecticides). Cette infraction est punie d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende ou trois ans et 45 000 euros d’amende si la diffusion se fait par Internet.

La détention ou le transport de substances incendiaires ou explosives ou composants qui serviront à fabriquer ce type de produits, est puni de cinq ans d’emprisonnement et 75000 euros d’amende ou dix ans et 500 000 euros d’amende si l’infraction est commise en bande organisée.

Les peines en matière de dégradation ou destruction peuvent être portées jusque vingt ans ou trente de réclusion criminelle et 150 000 euros d’amende si la mise en danger des personnes s’effectue en bande organisée ou si l’incendie conduit à un incendie de forêt, le tout assorti d’une période de sûreté ou encore la réclusion à perpétuité (+ 150 000 euros d'amende et période de sûreté) si l’incendie ou l’explosion a provoqué la mort d’un individu.

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