Le droit à mourir : la question de l’euthanasie et du suicide assisté




Toute personne a le droit à la vie. Les grandes conventions internationales et régionales n’abordent pas la question de l’euthanasie. Nous verrons comment le droit à mourir est perçu dans l’Union européenne. Bien souvent, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) renvoie aux Etats membres pour qu’ils appliquent leurs propres règles.

Il y a plusieurs questions qui interviennent. C’est tout d’abord, savoir si une personne a le droit de demander à mourir et savoir s’il est possible de demander à une tierce personne ou à l’autorité publique une aide pour se suicider. C’est aussi savoir si un médecin peut débrancher l’appareil de maintien en vie alors que la personne n’est pas cliniquement morte.

L’Etat a l’obligation de sauvegarder la vie. La mort ne peut pas être donnée de manière intentionnelle. Les personnes atteintes de maladies incurables et qui revendiquent le droit au suicide mettent en avant l’interdiction des traitements inhumains ou dégradants. Mais, la CEDH a rappelé que le droit à la vie n’implique pas a contrario un droit à mourir.

Il faut différencier le suicide médicalement assisté qui est le fait de fournir des produits toxiques pour amener à la mort de l’euthanasie qui est la mort médicalement assistée. La personne doit donner son consentement libre et éclairé par écrit et l’équipe médicale doit donner son accord à la demande du malade ou de son représentant.

De plus, on distingue l’euthanasie active de l’euthanasie passive. Dans le premier cas, il s’agit de l’acte volontaire d’une tierce personne qui est réalisé pour précipiter la mort du malade. Dans le second cas, il s’agit d’arrêter les traitements ou de ne plus utiliser les instruments qui permettent de garder le malade en vie. C’est pourquoi on peut l’assimiler à un refus d’acharnement thérapeutique.

Il y a dans des Etats où l’euthanasie est légale. Par exemple, l’Etat de l’Oregon aux Etats-Unis. Le malade doit préciser sa volonté oralement et par écrit à deux reprises. De plus, deux médecins doivent déclarer que le malade est en fin de vie notoire dans un délai de six mois.
Le Luxembourg a légalisé l’euthanasie et l’aide au suicide.

En Suisse, l’euthanasie n’est pas légale mais le suicide médicalement assisté est autorisé sauf si la personne qui aide à la mort poursuit un mobile égoïste. La procédure est très réglementée. Effectivement, il y a cinq conditions à respecter. Tout d’abord, le patient doit donner son consentement de manière libre et éclairé. Il doit manifester sa volonté à plusieurs reprises. Ensuite, il doit être atteint d’une maladie incurable. Il doit connaître de graves souffrances. Et enfin, les médecins doivent avoir donné un pronostic fatal ou prévu une évolution de la maladie vers une invalidité irréversible. La Belgique autorise l’euthanasie active. Le malade doit exprimer sa volonté dans une déclaration rédigée devant des témoins.

Dans d’autres Etats, l’euthanasie est punissable. En France par exemple, l’euthanasie et le suicide assisté sont considérés comme des assassinats ou des empoisonnements prémédités. L’auteur risque en théorie une peine de réclusion criminelle à perpétuité. Dans la pratique, il sera condamné à des peines symboliques ou le juge prononcera un non-lieu.

Aussi, pour contrecarrer cette interdiction, on a mis en place des services de « soins palliatifs ». Ce sont des actes réalisés par une équipes pluridisciplinaire dans un établissement hospitalier ou à domicile. Ils permettent de soulager les douleurs physiques et de prendre en compte les souffrances psychologiques. On veut mettre fin à l’acharnement thérapeutique, respecter le droit du malade à mourir dans la dignité et lui garantir la qualité de la fin de la vie. Le patient qui souffre d’une maladie grave et incurable, à un stade avancé ou terminal, peut demander au médecin d’arrêter ou de limiter son traitement. Au préalable, le médecin doit l’informer des conséquences de sa décision. Le malade doit donner un consentement libre et éclairé. Mais, il peut aussi désigner une personne de confiance qui sera chargée de donner son consentement à sa place dans l’hypothèse où il ne serait plus en état de le faire. Il y aura une inscription de la décision dans le dossier médical.

Il faut relever qu’au niveau européen, le Conseil de l’Europe a recommandé aux Etats membres de donner un traitement antidouleur aux patients atteints d’une maladie incurable et aux mourants même s’il peut avoir pour effet secondaire de précipiter le décès.

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