Les étapes du processus de blanchiment




Les auteurs de crime ou de délit qui souhaitent jouir pleinement de leurs produits illicites blanchissent ou font blanchir les fonds ainsi obtenus. De manière classique, les opérations de blanchiment comportent trois phases, le placement, la conversion et l'intégration permettant de recycler les capitaux.

Selon l'expression du GAFI (Groupe d'action financière internationale, créé en 1989), le blanchiment de capitaux consiste à retraiter les produits d'origine criminelle pour en masquer l'origine illégale.

Le placement est la phase la plus délicate car elle consiste à faire pénétrer l'argent dans des circuits licites, commerciaux et financiers. D'ordinaire, il se fait dans des secteurs d'activité générant d'importantes manipulations de liquidités comme les bars, les restaurants, les pizzerias, « les laveries » dans le jargon utilisé. De façon plus élaborée, la dissimulation des espèces peut se faire auprès d'établissements financiers classiques, sous forme de dépôts fractionnés, d'achats de devises étrangères, de virements internationaux, ou par l'intermédiaire d'établissements de jeu comme des casinos.

La conversion (ou empilage) consiste à masquer la traçabilité du flux financier. La technique la plus utilisée consiste à faire circuler les fonds à travers de nombreuses opérations financières complexes, au moyen de sociétés écrans ou en utilisant les centres financiers " off-shore " (Il s'agit de paradis fiscaux choisis parce que leur législation fiscale, commerciale, bancaire ne satisfait pas aux normes internationales et européennes ; ils favorisent les opérations clandestines), les transactions financières interbancaires par moyen électroniques. L'utilisation d'internet rend plus difficile encore le suivi des transactions.

L'intégration consiste enfin à injecter « l'argent sale » dans l'économie légale par des investissements licites, pour les transformer en revenus légaux souvent imposables. Cette opération se réalise par les placements immobiliers ou boursiers, par des achats de SICAV par exemple. Cette intégration peut être facilitée par l'emploi de sociétés écrans, l'établissement de fausses factures en import-export ou des remboursements, par des filiales, de prêts fictifs accordés par leur société mère.

L'ensemble de l'opération se complique du fait de la dimension internationale de cette délinquance, le blanchiment n'ayant pas lieu dans le pays où l'infraction de référence a été commise. Plus les opérations sont complexes, plus elles se réalisent dans différents pays (à bien choisir), plus la répression est difficile voire impossible, ce qui explique le manque de jurisprudence. Il faut donc se doter de structures nationales et internationales pour lutter contre cette criminalité.

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