Les critères de choix des offres




Dans le cahier des charges, le pouvoir adjudicateur (Etat, collectivités locales et établissements publics) définit ses besoins. Les offres doivent y répondre. Le marché est attribué au candidat qui a présenté l’offre économiquement la plus avantageuse. Les critères doivent permettre d'évaluer le niveau de performance de chaque offre par rapport à l'objet du marché et de mesurer le rapport qualité/prix.

Il y a deux grandes catégories de critères de choix des offres. La première catégorie concerne les critères non discriminatoires qui sont liés à l’objet du marché. Il s’agit entre autres de la qualité, du prix, de la valeur technique, du caractère esthétique et fonctionnel, des performances en matière de protection de l’environnement, des performances en matière d’insertion professionnelle des publics en difficulté, du coût global d’utilisation, de la rentabilité, du caractère innovant, du service après-vente et de l’assistance technique, de la date de livraison, du délai de livraison ou d’exécution. La seconde catégorie ne concerne qu’un seul critère : le prix. On retiendra l’offre dont le montant est le moins élevé. L’acheteur pourra s’appuyer uniquement sur le prix lorsque l’objet du marché le justifie. Par exemple, pour des achats de fournitures courantes. Il n’est pas nécessaire de mentionner les sous-critères de sélection des offres dans l’avis d’appel public à la concurrence ou dans le règlement de la consultation.

Les offres sont notées pour chacun des critères choisis. La technique d'attribution de la note doit être la même pour toutes les offres. Le pouvoir adjudicateur fixe leur pondération pour les marchés de la procédure formalisée, lorsqu’on a prévu plusieurs critères. La pondération représente l'importance accordée à chaque critère par rapport à l'ensemble des critères. Elle s’exprime par un coefficient, un pourcentage ou encore un nombre de points. On retient l'offre qui est la mieux classée. Les offres inappropriées, irrégulières et inacceptables sont rejetées : elles ne sont pas classées. Une offre est irrégulière lorsqu’elle est incomplète ou lorsqu’elle ne respecte pas les exigences mentionnées dans les documents de la consultation. Une offre est inacceptable lorsqu’elle n’est pas conforme aux exigences légales ou règlementaires (règles sur la fiscalité, la protection de l'environnement, les conditions de travail,…). Le pouvoir adjudicateur a la possibilité de préciser sur un ou plusieurs critères une note éliminatoire ou un nombre de points minimum en dessous duquel l'offre classée sera rejetée. Lorsque la pondération n’est pas possible, il classe les critères qu’il retient par ordre d’importance décroissante ou croissante. C’est ce qu’on appelle la hiérarchisation. Les critères, leur pondération ou leur hiérarchisation sont indiqués dans l’avis d’appel public à la concurrence ou dans les documents de consultation. Les critères de choix ne doivent porter que sur les offres et non pas sur les capacités des entreprises. Il s’agit de deux procédures totalement distinctes. En effet, la vérification de l’aptitude des soumissionnaires se fait au moment de la sélection des candidatures. On étudie leurs capacités économiques, financières et techniques. Ce sont des critères de sélection qualitative.

Il faut noter que la prise en compte du développement durable dans les marchés publics s’est accentuée. Les critères environnementaux ou sociaux doivent être expressément mentionnés dans l’avis de marché ou dans le cahier des charges. Ils doivent être en rapport avec l'objet du marché et être suffisamment bien définis pour ne pas offrir une liberté de choix illimitée au pouvoir adjudicateur. Le Groupe d’étude des marchés Développement durable, Environnement (GEM-DDEN) a pour mission d'élaborer des documents pratiques pour aider les acheteurs publics à intégrer l’environnement et le développement durable dans leurs marchés. Aussi, les services internes des Administrations mettent en place des guides d'achat dans le cadre de l’Agenda 21. Il s’agit de proposer dans les appels d’offres des clauses ou des critères relatifs au développement durable. Les acheteurs publics doivent justifier devant la Commission des marchés publics de l'État (CMPE) la manière dont ils ont pris en compte les objectifs de développement durable. La saisine de la Commission n’est obligatoire que pour les marchés dont le montant prévisible est de six millions d'euros hors taxes et les marchés de prestations intellectuelles destinés à préparer un marché d'un montant susceptible d'atteindre six millions d'euros hors taxes.

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