Il existe différentes formes de complicité. La complicité par facilité ou complicité par aide ou assistance ainsi que par fourniture de moyen. Ce premier mode est défini comme consistant en une aide ou assistance ayant facilité la préparation ou la consommation dun crime ou dun délit. Si laide ou lassistance correspondent à lélément matériel de linfraction, la personne qui aide ou assiste nest pas complice mais coauteur. Lassistance peut intervenir au stade de la préparation ou au stade de la commission.
Laide ou lassistance correspond à un élément moral. Le complice est lauxiliaire de lauteur. Ce mode a deux formes :
La complicité par provocation ou instigation peut consister en une complicité par provocation stricto sensu ou à pousser autrui à commettre une infraction par lun des moyens suivant : don, promesse, menace.
La complicité ne peut pas être constituée dun simple conseil. Il peut par contre y avoir complicité par abus dautorité ou de pouvoir.
La provocation doit être personnelle, adressée aux auteurs futurs de linfraction.
Sil ny a pas complicité, il peut y avoir infraction autonome.
Ces infractions sont par exemple la provocation à commettre une infraction faite par voie de presse ou de la publicité en faveur des méthodes de suicide. Il sagit là dune infraction doublement autonome car la provocation est impersonnelle et quelle incite à commettre un acte licite.
La provocation doit être causale cependant, pour quil y ait provocation causale il nest pas nécessaire que le complice ait fait naître le projet criminel dans la tête de lauteur des faits.
La provocation doit être précise. Nest pas suffisamment précise la provocation à se venger par exemple. Le code pénal punit la provocation à la haine ou à la violence en fonction de son origine.
La complicité par fourniture dinstruction consiste à donner des instructions à autrui pour quil commette linfraction.
On lui donne des renseignements précis qui vont soit le décider de passer à lacte soit lui indiquer comment réaliser linfraction. On va décrire lintérieur dune maison à cambrioler par exemple. On instruit donc lauteur sur la manière dont il va commettre linfraction. Cest donc à mi chemin entre la provocation et laide. Cela est gênant car la complicité par instruction est applicable à toutes les infractions alors que la complicité par aide ou assistance nest possible que pour les crimes et délits. On peut, pour les distinguer, dire que les instructions présentent un caractère intellectuel, ce sont des informations alors que laide et lassistance ont un caractère matériel. Il y a cependant une aide ou une assistance morale mais celle-ci consiste à rassurer lauteur des faits, on lencourage à passe à lacte alors que les instructions consistent à préciser la manière dont linfraction sera commise.
Les instructions doivent être utilisables, ce qui suppose quelles soient exactes et suffisamment précises, sinon, il sagira seulement de renseignement. Il faut que les instructions aient été utilisées, dans le cas contraire, elles ne sont pas entrées dans le processus criminel, linstructeur nest pas complice. On retrouve alors lhypothèse de tentative de complicité. Si les instructions ont rassuré lauteur des faits, même sil ne les a pas utilisés, on peut considérer que cest une complicité par aide ou assistance. Ici, le complice est lauteur moral de linfraction.