Les indemnités de licenciement




Il y a plusieurs types d’indemnités de licenciement.

L'indemnité légale de licenciement

L’indemnité légale de licenciement est l’indemnité minimum à laquelle peuvent avoir droit les salariés. On appliquera l’indemnité prévue par la convention collective, le contrat de travail ou les usages lorsqu’elle lui est supérieure. Pour bénéficier de l’indemnité légale de licenciement, il faut avoir un contrat à durée indéterminée (CDI) et avoir travaillé une année au minimum dans l’entreprise. Il faut que l’ancienneté dans l’entreprise soit continue. On ne prend pas en compte les périodes de suspension de travail pour calculer l’ancienneté si elles ne sont pas assimilées à un travail effectif. Ainsi, le congé maternité et l’absence pour accident de travail sont pris en compte en totalité. Ce qui n’est pas le cas pour le congé parental par exemple qui est comptabilisé pour moitié. L’employeur ne versera pas l’indemnité en cas de faute grave ou lourde (par exemple, des actes de violences, des vols ou encore des divulgations de secrets de fabrication).

Pour calculer l’indemnité légale de licenciement, on prend en compte le salaire brut que le salarié a reçu avant le licenciement. On tient compte soit du douzième du salaire brut des douze derniers mois, soit du tiers du salaire brut des treize mois précédant. On retient le calcul le plus avantageux pour le salarié. Il faut préciser que lorsque c’est la seconde formule qui est retenue, on ne compte les primes et les gratifications qu’à proportion du temps de présence. L’indemnité ne peut pas être inférieure à un cinquième de mois de salaire par année d’ancienneté. Après dix années d’ancienneté, on y ajoute 2/15ème de mois de salaire par année. Dans certains cas, le salarié ne paiera pas d’impôts sur le revenu et de cotisations sociales sur cette indemnité. Enfin, l’indemnité légale de licenciement ne peut pas être cumulée avec une indemnité de même type (par exemple, avec l’indemnité de mise à la retraite). Mais, elle peut se cumuler avec l’indemnité de préavis, l’indemnité pour licenciement irrégulier et l’indemnité compensatrice de congés payés.

Parfois, la convention collective prévoit des conditions plus avantageuses pour le salarié. Dans ce cas, l’indemnité légale de licenciement n’est pas versée au profit de l’indemnité conventionnelle de licenciement. La convention collective précise comment est calculée l’indemnité et quel est son montant. Il n’y aura pas à payer d’impôts sur le revenu et de cotisations sociales sur cette indemnité sous certaines conditions.

L'indemnité compensatrice de préavis

L’indemnité compensatrice de préavis est due lorsque l’employeur permet au salarié de ne pas effectuer son préavis. En règle générale, lorsque le salarié a travaillé dans l’entreprise entre six mois et deux ans, le préavis est d'un mois minimum. Lorsqu’il a travaillé dans l’entreprise pendant deux ans ou plus, le préavis est de deux mois au minimum. Les conventions collectives peuvent prévoir d’autres dispositions. Toutefois, l’employeur ne versera pas l’indemnité de préavis dans deux cas : d’une part, le salarié a commis une faute grave ou lourde et d’autre part, c’est le salarié qui a pris l’initiative de demander la dispense de préavis. Le salarié obtient la rémunération qu’il aurait reçue s’il avait effectué son préavis.

Pour faire le calcul, on prend en compte le salaire brut et les avantages normalement accordés mais on ne tient pas compte des frais professionnels. L’indemnité compensatrice de préavis équivaut à un salaire. Par conséquent, il faudra payer l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales. Enfin, il est possible de la cumuler avec toutes les autres indemnités de licenciement.

L'indemnité compensatrice de congés payés

L’indemnité compensatrice de congés payés est due lorsque le salarié n’a pas eu l’occasion de prendre tous ses congés avant le licenciement. Toutefois, l’employeur ne la versera pas lorsque le salarié a commis une faute lourde. Il y a deux façons pour faire le calcul. On retient celui qui est le plus favorable pour le salarié. La règle du dixième signifie que le salarié obtient un dixième de la rémunération totale qu’il a reçue entre le 01 juin et le 31 mai. La règle du maintien de salaire signifie que le montant de l’indemnité est égale à la rémunération que le salarié aurait reçue s’il avait poursuivi son travail. L’indemnité compensatrice de congés payés équivaut à un salaire. Par conséquent, il faudra payer l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales. Enfin, il est possible de la cumuler avec toutes les autres indemnités de licenciement.

L'indemnité de non-concurrence

L’indemnité de non-concurrence est la contrepartie financière qui est due lorsque le salarié a l’obligation de respecter une clause de non-concurrence. La clause de non-concurrence est inscrite dans le contrat de travail ou dans la convention collective. On y trouve aussi le montant de l’indemnité. Elle oblige le salarié à ne pas travailler dans des entreprises concurrentes pendant un certain temps après la rupture de son contrat de travail. Le versement de l’indemnité de non-concurrence se fait en une ou plusieurs fois, pendant l’activité du salarié ou à l’occasion du licenciement.

Les indemnités pour licenciement irrégulier, nul ou abusif

Il existe des indemnités pour licenciement irrégulier, nul ou abusif. Ainsi, le salarié peut demander au juge qu’il condamne l’employeur à lui verser une indemnité lorsque le licenciement n’a pas de motif réel ou sérieux (licenciement abusif). Par ailleurs, le juge pourra ordonner le versement de dommages et intérêts complémentaires pour réparer le dommage moral du salarié. Par exemple, le licenciement nuit à l’honneur du salarié. En cas de licenciement nul, le salarié a le choix entre la réintégration et/ou l’indemnisation.

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