Les grands principes du droit de lenvironnement ont été créés au fil des conventions internationales. A Stockholm en 1972, dautres lors de la convention de Rio, en 1992, et certains sont nés de coutumes. Le droit français les a regroupé dans le code de lenvironnement.
Le principe de précaution
Le principe de précaution a été considérablement développé au fil des conventions internationales, Déclaration de Rio de 1992, Traité dAmsterdam, Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982, Convention sur la protection du milieu marin de lAtlantique du Nord-est, Convention sur linterdiction dimporter des déchets dangereux etc. En France, cest la loi Barnier qui a inscrit le principe de précaution dans le droit interne. Ce principe prévoit quen l'absence de certitudes, et au vu des connaissances scientifiques et techniques, les États sont tenus de prendre toutes les mesures visant à prévenir les risques de dommages graves et irréversibles à l'environnement. Lidée étant que la sécurité passe par la précaution. Il ne peut toutefois pas être utilisé comme prétexte pour justifier des actions protectionnistes. Dans la pratique, le principe de précaution à un champ dapplication plus large puisquil sétend également à la protection de la santé publique. Ce principe peut être invoqué lorsque les conséquences dun phénomène, dun produit ou dun procédé ont été identifiées par des examens scientifiques et techniques comme étant potentiellement dangereuses pour lhomme ou lenvironnement. Ce nest donc que lorsque 3 conditions cumulatives sont réunies que le principe de précaution trouvera une application justifiée : identification des effets potentiellement négatifs, évaluation des données scientifiques disponibles et détermination de létendue de l'incertitude scientifique.
Dès que les évaluations scientifiques sont connues, toutes les parties intéressées doivent pouvoir participer à déterminer les actions envisageables.
Les mesures prises en application du principe de précaution pourront consister en des décisions dagir ou au contraire en abstention. Dans tous les cas, le recours au principe de précaution devra être guidé par : la proportionnalité, les mesures prises devront demeurer proportionnées à la protection recherchée. Les mesures devront être appliquées sans aucune discrimination. Elles devront rester cohérentes vis-à-vis des décisions précédentes. Par ailleurs, les mesures seront toujours précédées dexamens quant aux avantages à retirer dune action ou dune abstention. Enfin, les évolutions scientifiques doivent toujours être prises en compte pour réexaminer les décisions envisagées.
Le principe de prévention
Nombres dactions ont des conséquences irrémédiables sur la nature, pour cette raison le droit de lenvironnement a rapidement pris conscience de limportance dagir de manière préventive en anticipant, en prenant des mesures pour éliminer ou, au moins, réduire les dommages. Lobjectif du principe de prévention est donc dassurer une certaine maîtrise des risques tout en acceptant un certain degré de nuisances. Le principe de prévention a été exprimé pour la première fois en droit international dans un différend opposant les Etats Unis au Canada et soumis à arbitrage international. Il sagissait démissions de souffre en provenance dune usine du Canada et qui causaient aux agriculteurs voisins de létat de Washington de véritables dommages. La sentence arbitrale condamnera le Canada au motif quaucun Etat ne doit user de son territoire de manière à ce que les fumées émanant de ses usines ne causent un préjudice à lEtat voisin.
Dans le cadre communautaire, le principe de prévention est mentionné dans lActe Unique Européen du 27 février 1986. Le droit français la désormais intégré au Code de lenvironnement. La prévention peut revêtir une forme passive, il sagit alors essentiellement de linformation apportée aux personnes ; active, dans ce cas les autorités jouent un rôle important, elles interviennent pour contrôler et règlementer ; ou enfin la prévention peut revêtir une forme plus offensive, il sagit alors dinterdire certaines activités.
Lorsque le principe de prévention est mis en uvre, il implique la réalisation de certaines mesures parmi lesquelles : des études dimpact : elles permettent de mesurer limpact dune mesure sur un champ donné, il sagit, par exemple, détudes évaluant les conséquences de certains ouvrages pour lenvironnement et la santé des personnes. Les autorisations préalables devront être obtenues, certaines activités jugées néfastes pour lenvironnement peuvent être soumises à autorisation préalable des autorités. Enfin, le principe de correction à la source devra être respecté, lidée étant dagir à la source de lélément causant le dommage afin déviter les conséquences néfastes pour lenvironnement.
Le principe de prévention est tiré de lidée que sil est impossible de supprimer toutes les nuisances et dégradations infligées à lenvironnement, il est en revanche possible de déterminer quel risque est acceptable par la société et à partir de quel seuil les atteintes à lenvironnement deviennent inacceptables et nécessitent une intervention.
Le principe de correction par priorité à la source ou prévention à la source
Il est proche du principe de précaution et du principe de prévention. Lidée est quil est préférable darrêter lémission de la pollution plutôt que de réparer les atteintes à lenvironnement pour respecter les normes démission. Cest en imposant aux entreprises de se doter des meilleures techniques disponibles que le principe de correction à la source trouvera la meilleure application. Pour éviter quelles ne refusent en raison de coûts trop importants, le législateur a tempéré lobligation par la condition que les coûts économiques soient acceptables.
Le principe dinformation-participation
Linformation et la participation du public en matière environnementale est une composante indispensable pour permettre de responsabiliser chacun et ainsi obtenir de réelles évolutions des comportements à risques. Le droit à linformation se traduit tout dabord par lobligation faite aux autorités de fournir deux-mêmes des informations sur létat de lenvironnement. Les citoyens peuvent quant à eux réclamer des informations sur lenvironnement sans quun intérêt ne soit justifié. Cest la convention dAarhus qui définit les règles encadrant la remise de cette information.
Le droit à linformation implique le droit de participer aux consultations du public organisées à loccasion de la réalisation de certains projets. Pour certains projets, la loi exige que soit réalisée une enquête publique qui a pour but dinformer le public et de recueillir les avis ou propositions des citoyens. Enfin, linformation des citoyens peut être assurée par lorganisation de réunions, de commissions locales dinformations et de surveillance, leur création est par exemple obligatoire sur les sites délimination ou de stockage des déchets.