Les règles en matière d'installation de bornes et de clôtures




Tout propriétaire a le droit de délimiter son terrain. La délimitation s’établit par la clôture ou le bornage.

Tout d’abord, la clôture. Tout propriétaire a le droit de se clore. Ce droit n’est pas sans limites. En effet, d’une part, un droit de passage doit être accordé en cas d’enclave et d’autre part, l’exercice de ce droit est dit abusif lorsqu’il ne présente aucune utilité et qu’il nuit aux voisins. Par ailleurs, chaque propriétaire peut contraindre son voisin à contribuer aux constructions et aux réparations de la clôture qui sépare leurs deux maisons. C’est la clôture forcée. Il doit s’agir d’un mur de séparation. La loi fixe une hauteur minimum de 3,20 mètres dans les agglomérations de plus de 50 000 habitants et de 2,60 mètres dans les autres.

Ensuite, le bornage. Le bornage est la détermination de la ligne qui sépare deux fonds voisins à l’aide de signes matériels appelés « bornes ». Le bornage ne s’applique qu’à des fonds non bâtis. Si un premier bornage a déjà eu lieu, un second ne pourra pas être demandé tant qu’un délai de trente ans ne s’est pas écoulé depuis la disparition des bornes. Le bornage peut résulter d’un accord entre voisins. Le géomètre-expert a la compétence pour faire le bornage soit avec l’accord des parties, soit dans le cadre d’une procédure spéciale en utilisant les éléments de preuve ou les présomptions de propriété dont il dispose. Il dresse ensuite un procès-verbal de bornage. Il est signé par les parties et par le géomètre. Il est publié à la Conservation des hypothèques.

Le procès-verbal de bornage contient un plan ou un croquis des lignes séparatives. Il mentionne la situation des bornes. Il devient définitif à partir du moment où il est signé par toutes les parties en cause ou qu’il est homologué par le tribunal. En cas de contestation de la part des particuliers, ils doivent s’adresser aux tribunaux administratifs pour reprendre la surface qui a été déduite de leur propriété. S’ils demandent une indemnité, ils doivent s’adresser aux tribunaux judiciaires.

A défaut d’accord, c’est l’action en bornage qui délimitera les deux fonds. L’action en bornage est imprescriptible. Il faut réunir deux conditions. On doit être en présence de deux immeubles contigus et de deux propriétés privées. Celui qui agit en bornage n’a pas à démontrer qu’il est le propriétaire du terrain dont il demande la délimitation. Mais bien souvent, l’action en bornage est l’occasion d’une action en revendication de la propriété. C’est le tribunal d’instance du lieu de la situation des immeubles qui est compétent lorsque la propriété et les titres ne sont pas contestés ; et c’est le tribunal de grande instance du lieu de la situation des immeubles qui est compétent en cas de contestation sérieuse du droit de propriété.

Le bornage se fait à frais communs. Le cadastre ne constitue pas un titre de propriété. Si on constate un changement dans la limite du terrain, il faut faire établir par le géomètre un document de bornage pour assurer la mise à jour du cadastre. Il faut déposer le document à la Conservation des hypothèques. La publicité à la Conservation des hypothèques est indispensable pour rendre les procès-verbaux de bornage opposables aux tiers.

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