L'examen de la législation européenne par les parlements nationaux




Le mécanisme de la « réserve d’examen parlementaire » est le droit pour l’Assemblée nationale et pour le Sénat d’approuver ou de refuser sur une proposition d’acte avant son adoption par le Conseil des ministres de l’Union européenne. Le Gouvernement doit obligatoirement informer le Parlement des projets et des propositions d’actes qui comportent des dispositions législatives. Les trois piliers de l’Union européenne sont concernés. Il peut aussi lui soumettre les autres projets d’actes et tout document de l’Union européenne. Les délégations de l’Assemblée nationale et du Sénat pour l’Union européenne (appelées aussi Commission des affaires européennes) examinent les textes qui leur sont transmis. Elles comprennent chacune trente-six parlementaires qui représentent tous les groupes politiques.

Le Gouvernement doit respecter un délai minimum d’un mois à partir de la transmission de l’acte communautaire au Parlement. Ce délai s’insère dans le délai de six semaines pendant lequel le Conseil de l’Union qui a reçu une proposition législative de la Commission, ne peut ni adopter une position commune ni prendre de décision.

Il existe une procédure d’examen d’urgence qui permet au Gouvernement de demander au Président de la commission des affaires européennes de se prononcer directement sur un projet d’acte européen, sans réunir la Commission. Les textes qui ont une importance mineure ou qui ne présentent pas de difficultés particulières ne sont pas débattus. Les autres textes sont présentés oralement par le Président de la commission ou un rapporteur. Il expose entre autres, le contenu et les motifs du projet d’acte européen, les réactions suscitées, la conformité au principe de subsidiarité,...

Sur les textes qu’elle examine, la Commission des affaires européennes peut décider soit d’approuver la proposition ou le projet d’acte communautaire ; soit de surseoir à statuer si elle estime qu’il lui manque des informations pour apprécier la portée du texte ; soit de s’opposer à l’adoption. Elle peut rendre des conclusions qui expriment son point de vue politique.

L’Assemblée nationale peut rendre des résolutions pour faire connaître sa position. Un député a la possibilité de faire une proposition de résolution européenne. Elle sera préalablement examinée par la Commission des affaires européennes. Elle doit déposer son rapport dans un délai d’un mois lorsque le Gouvernement, le Président d’un groupe ou le Président d’une commission permanente le demande. Puis, l’une des huit commissions permanentes de l’Assemblée nationale étudie le texte adopté par la Commission des affaires européennes ou la proposition de résolution initiale si le texte a été rejeté. Elle a un mois pour se prononcer. A défaut, le texte est approuvé tacitement.

Le texte est mis en ligne. Dans les quinze jours qui suivent, le Président de groupe, le Président de commission ou du Gouvernement peut demander à inscrire la proposition de résolution à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale. S’il n’y a aucune contestation, le texte devient définitif. Il est remis au Gouvernement et publié au Journal officiel.

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