Quelles démarches pour contester un impôt ?




Le contribuable peut contester l’impôt lorsqu’il estime que ce qu’il doit payer ou ce qu’il a du payé est trop élevé. Par exemple, il a déclaré des sommes qui étaient exonérées d’impôts ; l’Administration fiscale n’a pas pris en compte un élément de sa situation personnelle,… La contestation de l’impôt ne permet pas la suspension automatique du paiement. Pour suspendre le paiement de l’impôt, le contribuable peut s’adresser à l’Administration fiscale ou au juge. Dans le premier cas, ce sera un sursis de paiement et dans le second cas, un référé-suspension. S’agissant du sursis de paiement, le paiement est suspendu dès que le contribuable en fait la demande. Mais, les intérêts de retards sont toujours exigés. Le contribuable qui doit payer un impôt de plus de 3 000 euros doit apporter des garanties. Il doit prouver qu’il peut s’en acquitter. S’agissant du référé-suspension, le juge suspend la décision de l’Administration fiscale. Il n’y aura aucun intérêt de retard à payer.

Tout d’abord, la contestation de l’établissement de l’impôt. Il faut s’adresser à l’Administration fiscale. Il y a deux cas.

Première hypothèse : le contribuable veut faire connaître une erreur qu’il a commise. Par exemple, il a mal rempli sa déclaration. Il peut en informer l’Administration fiscale. Lorsque l’erreur est favorable au contribuable, il sera remboursé de ce qu’il a trop versé. Lorsque l’erreur est favorable à l’Administration fiscale, elle procède à une régularisation et le contribuable devra payer un intérêt de retard de 0,40% par mois. Lorsque le contribuable décide de garder le silence, les conséquences seront fonction de la prescription ou non du droit d’agir de l’Administration fiscale. Il peut alors s’exposer à une majoration de 40% pour mauvaise foi ou 80% pour manouvres frauduleuses, en plus des intérêts de retards. L’Administration fiscale pourra aussi le poursuivre devant le tribunal correctionnel après avis favorable de la Commission des infractions fiscales.

Seconde hypothèse : le contribuable conteste un redressement. Avant d’engager une procédure contentieuse, il faut adresser une réclamation au Directeur du service des impôts responsable. En principe, il doit agir avant le 31 décembre de la deuxième année suivant le point de départ du délai. Il y a des délais particuliers lorsque la réclamation porte sur la taxe d’habitation, les taxes foncières, la taxe d’enlèvement des ordures ménagères et lorsque la réclamation fait suite à un redressement. Il est possible de faire des réclamations successives tant que le délai n’a pas pris fin. L’Administration fiscale peut accepter tout ou partie de la demande ou la refuser. Dans le premier cas, le contribuable aura le droit en plus du remboursement de l’impôt à des intérêts moratoires de 0,40% par mois. Lorsque l’Administration fiscale garde le silence pendant six mois, c’est un refus.

Ensuite, la contestation du recouvrement de l’impôt. Le contribuable doit s’adresser à l’Administration fiscale. Le contribuable peut contester l’obligation de payer ou la régularité de l’acte de poursuite. L’Administration fiscale peut accepter ou refuser la demande. Un silence de plus de deux mois vaut refus.

Dans les deux cas, la réclamation est individuelle. Elle ne peut concerner qu’un seul contribuable. Elle doit indiquer le montant de l’impôt contesté et expliquer les motifs et les arguments du contribuable. Il faut joindre la photocopie de l’avis d’imposition et les pièces justificatives. En règle générale, la réclamation doit se faire avant le 31 décembre de la deuxième année qui suit l’avis de mise en recouvrement du rôle ou à défaut, du versement de l’impôt contesté ; ou, de la réalisation d’un événement à l’origine de la réclamation. Il y a des délais spéciaux. Par exemple, pour les retenues à la source, ce sera le 31 décembre de l’année qui suit le prélèvement. Tout refus doit être motivé.

En cas de refus, le contribuable a deux mois pour saisir le tribunal. Le délai sera de trois mois si le contribuable réside dans les DOM-TOM et de quatre mois s’il réside à l’étranger. L’Administration peut aussi porter la réclamation devant le juge à condition d’en informer préalablement le contribuable. S’agissant de la contestation de l’établissement de l’imposition, il faut s’adresser au juge administratif pour l’impôt sur le revenu, l’impôt sur les sociétés, la TVA, la taxe d’habitation, la taxe professionnelle ou les taxes foncières, et au juge judiciaire pour les droits d’enregistrement, les droits de timbre, l’impôt sur la fortune ou les contributions indirectes. S’agissant de la contestation du recouvrement de l’imposition, ce sont les mêmes règles que pour la contestation de l’établissement de l’imposition pour contester obligation de payer, et c’est le juge judiciaire de l’exécution qui est compétent pour la contestation d’un avis de poursuite.

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