Qu'est-ce qu'une hypothèque?




Une hypothèque est un droit accordé à un créancier sur un bien immobilier en garantie d'une dette. L’immeuble est dit « grevé d’hypothèque ». Mais le débiteur conserve la possession du bien. L'hypothèque est généralement consentie par le débiteur sur un de ses biens immeubles, mais elle peut aussi porter sur un immeuble appartenant à un tiers qui s'est porté caution. Dans ce cas, le cautionnement est dit « réel ». Le cautionnement est une sûreté personnelle par laquelle une personne, « la caution », s'engage à l'égard d'une troisième personne, « le bénéficiaire du cautionnement », à payer la dette du débiteur principal, « la personne cautionnée », pour le cas où il ne remplierait pas ses engagements. L’immeuble doit être dans le commerce juridique, c’est-à-dire qu’il doit pouvoir être saisi et vendu. Les immeubles du domaine public ne peuvent pas faire l’objet d’une hypothèque.

Le pouvoir de conclure une hypothèque appartient à tout majeur légal. Lorsque l’hypothèque porte sur un logement familial, le consentement des deux époux est indispensable sous peine de nullité de la demande.

Il existe trois formes d’hypothèques : l’hypothèque conventionnelle, l’hypothèque légale et l’hypothèque judiciaire. L’hypothèque conventionnelle est la plus utilisée. C’est le cas lorsqu’un établissement de crédit prête une somme d’argent et demande de garantir le remboursement de ce prêt par une hypothèque sur un immeuble. Au jour de la conclusion du contrat, les parties doivent indiquer la cause de la créance garantie. Il est possible d’hypothéquer un bien pour garantir des créances futures. L’hypothèque présente le risque pour le débiteur de perdre la propriété du bien s’il ne paie pas la totalité de la dette. C’est pourquoi la loi a établit des formes strictes à respecter. Le contrat d’hypothèque est conclu sous la forme d’un acte authentique passé devant notaire. L’acte doit contenir obligatoirement des précisions sur la nature de l’immeuble grevé et des précisions qui permettent de déterminer la créance garantie. Le notaire a une obligation de conseil ; sa responsabilité peut être engagée (en cas de l’oubli des mentions obligatoires par exemple).

L’hypothèque légale est celle qui est organisée par la loi. C’est le cas de l’hypothèque attribuée à un époux sur les biens de l’autre et de l’hypothèque à des mineurs ou des majeurs en tutelle sur les biens de leurs tuteurs ou administrateurs légaux et l’hypothèque qui concerne les jugements de condamnation du débiteur.

Le créancier peut demander au juge, par anticipation, que les biens du débiteur soient affectés d’une hypothèque judiciaire. C’est le cas lorsque le créancier ne bénéficie pas de garanties suffisantes et qu’il risque d’être impayé, notamment si d’autres créanciers ont pris des garanties sur les immeubles du débiteur. Le créancier doit en faire la demande auprès du juge de l’exécution ou du Président du tribunal de commerce lorsque la créance est commerciale. Le créancier doit apporter au juge tous les documents qui montrent les risques d’insolvabilité du débiteur. Le juge fixera alors le montant de la créance garantie et les immeubles grevés d’hypothèques.

Dans les trois cas, pour que l’hypothèque soit opposable aux tiers, il est obligatoire de l’inscrire à la Conservation des hypothèques du lieu où se trouve le bien. C’est le créancier ou le notaire qui se charge de cette formalité. L'hypothèque fait l'objet d'une taxe de publicité foncière. Généralement, en cas de vente du bien immobilier avant l’expiration de la date d'effet de l'hypothèque, il est procédé à la radiation de l'inscription d'hypothèque. Cette radiation se fait auprès du Conservateur des hypothèques. La réduction de l’hypothèque peut être demandée par le débiteur s’il estime qu’elle est excessive. C’est le cas lorsque la valeur des immeubles hypothéqués se révèle supérieure aux besoins du créancier. Le propriétaire conserve la possession de l’immeuble hypothéqué. Il peut toujours l’habiter ou continuer à le louer. Dans ce dernier cas, le créancier doit respecter les droits du locataire (maintien dans les lieux, droit au renouvellement du bail) mais le contrat de bail doit être d’une durée inférieure à douze ans. Aussi, le comportement du propriétaire ne doit pas être de nature à affecter la valeur de l’immeuble.

L’hypothèque s’éteint lorsque le débiteur respecte ses engagements. A l’inverse, si le créancier n’obtient pas le paiement de sa créance à l’échéance du contrat, il peut imposer la réalisation de l’hypothèque, c’est-à-dire saisir l’immeuble et le vendre. Dans ce cas, le créancier doit adresser un commandement de payer au débiteur en le publiant à la Conservation des hypothèques. Le débiteur ne pourra alors louer ni vendre l’immeuble, il sera vendu par le juge. Le créancier peut effectuer une saisie soit sur le prix de la vente de l’immeuble soit sur l’indemnité d’assurance en cas de destruction de l’immeuble. D’autre part, le créancier peut obtenir du juge que lui soit attribuée la propriété de l’immeuble en paiement de sa créance. C’est le tribunal de grande instance du lieu de situation de l’immeuble qui est compétent. Un expert sera alors chargé d’effectuer une évaluation du bien. Enfin, le pacte commissoire donne au créancier impayé la possibilité de s’attribuer par avance la propriété de l’immeuble en cas de non paiement de la dette. Cette faculté ne s’applique pas si l’immeuble est la résidence principale du débiteur. Les parties doivent l’avoir décidé dans l’acte initial. L’intérêt du pacte commissoire est d’écarter toute intervention judiciaire.

Aussi, le créancier peut mettre en œuvre le droit de préférence et le droit de suite si le débiteur a plusieurs créanciers.

Il existe des hypothèques particulières. L’hypothèque rechargeable consiste pour l’emprunteur, à réutiliser une hypothèque initialement inscrite pour un premier prêt, pour garantir de nouvelles dettes. Les formalités administratives et les coûts sont allégés. Le montant du nouveau prêt ne peut dépasser les sommes déjà remboursées au titre du premier emprunt.

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