Rôle et fonctions du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA)




Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel, communément appelé le CSA, est une autorité administrative indépendante chargée d’assurer la régulation de l’audiovisuel français. Par audiovisuel, on entend uniquement la télévision et la radio.

Bien qu’il s’agisse d’une autorité qui exerce en dehors des pouvoirs de l’Etat et qui n’est pas contrôlée par celui-ci, les membres du CSA sont nommés par décret du Président de la République pour six ans. Trois d’entre eux sont désignés par le Président lui-même, et chacun des Président d’assemblées (Sénat et Assemblée nationale) en désigne à son tour trois. C’est ce collège de neuf conseillers qui assure la direction du Conseil. Les personnes nommées ne peuvent l’être qu’une seule fois, leur mandat n’est donc pas renouvelable et tous les deux ans un tiers des membres du collège est renouvelé (chaque personnalité nomme un membre). Les membres du CSA ont un devoir de réserve vis-à-vis de leurs fonctions. Aussi, pour éviter tout conflit d’intérêt, il ne leur est pas possible d’avoir des intérêts dans les médias. Par ailleurs, il existe une incompatibilité entre les fonctions de conseiller au sein du CSA et tout autre mandat électif, tout emploi ou toute autre activité professionnelle.

Les missions du CSA sont nombreuses. Il n’agit pas seulement pour préserver la liberté de l’audiovisuel. En effet, il a pour mission de veiller au respect des lois par les responsables des médias (les éditeurs et diffuseurs). C’est d’ailleurs lui qui a la charge de délivrer les autorisations pour la diffusion des chaînes de télévision et de radio. Il attribue lui même les fréquences. Il peut également être appelé à donner son avis sur les projets de lois relatifs à l’audiovisuel. Il donne son avis sur les candidats à la présidence des chaînes de télévisions et de radio. Il s’assure que les chaînes publiques demeurent impartiales dans leur traitement de l’information, dans la manière dont ils couvrent l’actualité politique, que les quotas en matière de temps de parole sont respectés (gouvernement, opposition etc.).

Par ailleurs, il veille très largement au respect de la diversité culturelle dans l’audiovisuel en établissant des quotas dans la radiodiffusion de la musique. Par exemple, certaines plages ou un nombre d’heures déterminé doivent être consacrés aux chansons françaises. Il en est de même pour la télévision : il établit des quotas pour les diffusions cinématographiques françaises. Le CSA travaille également en faveur de la lutte contre les discriminations puisqu’il agit en faveur d’une meilleure représentation des diversités culturelles présentent au sein de la société.

Toutefois, bien que le CSA joue un rôle important dans l’univers audiovisuel français, il n’a pas de pouvoir de censure. Et bien qu’il veille au respect de la pluralité, il ne peut pas imposer à une chaîne de diffuser plus de films de telle ou telle catégorie qu’il jugerait trop peu représentée.

Enfin, le CAS joue un rôle essentiel dans la préservation du jeune public puisque c’est lui qui décide de l’apposition de la limite d’age conseillée pour les films, documentaires et autres. Il effectue le même travail de protection des jeunes auditeurs. Ceci est à ne pas confondre avec les interdictions de films aux mineurs. En effet, le fait d’attribuer à un film une interdiction aux mineurs relève de la Commission de classification située auprès du Centre national du cinéma et de l’image animée.

La direction et la gestion de l’audiovisuel français

C’est le CSA qui est chargé de donner les autorisations d’émission pour les chaînes de radio privées et les chaînes de télévisions privées. Pour qu’une chaîne obtienne l’autorisation de diffuser ses programmes, elle doit conclure une convention avec le CSA. Lorsqu’il retient une candidature le CSA délivre une autorisation limitée dans le temps : cinq ans pour les chaînes radio et dix ans pour les chaînes de télévision. L’autorisation peut par la suite être reconduite. Le CSA peut également donner des autorisations de diffusion temporaire : elles ne dépassent alors pas neuf mois.

Bien qu’il ait une mission essentielle de direction du paysage audiovisuel, le CSA peut être amené à sanctionner les émetteurs et distributeurs qui violeraient la loi. Ainsi, en cas de violation par un éditeur ou un distributeur des obligations mise à sa charge, le CSA dispose d’un éventail de sanctions qu’il peut appliquer. Il peut suspendre la diffusion ou la distribution de la chaîne en question ; il peut imposer une sanction pécuniaire (pas plus de 3 % du chiffre d’affaire et 5 % en cas de récidive), il peut obliger la chaîne à insérer un communiqué dans ses programmes et dans les cas les plus graves il peut retirer l’autorisation d’émettre qui avait été délivrée.

Lorsqu’il est saisi le CSA ne peut pas sanctionner des faits vieux de plus de trente ans. S’il décide d’une sanction, il doit la motiver et la notifier aux personnes concernées. Ces dernières disposent de trois mois pour présenter d’éventuelles contestations avant que la sanction ne soit prononcée. C’est au Conseil d’Etat qu’il revient de contrôler les sanctions décidées par le CSA. Ainsi, lorsqu’un éditeur ou un distributeur est sanctionné, il peut saisir le Conseil d’Etat s’il estime la sanction injustifiée.

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