Dans quelles conditions est-il possible de faire jouer les garanties contenues dans le contrat d'assurance ?




Pour pouvoir faire jouer une garantie, il faut tout d’abord que l’assurance soit entrée en vigueur. Ainsi un sinistre sera indemnisé dès la signature du contrat d’assurance ou, si cela est prévu dans le contrat, à une date ultérieure. Il peut arriver que l'assureur impose un délai de carence, c'est-à-dire une période pendant laquelle l’assuré paie sa cotisation mais où il ne peut pas encore bénéficier de la garantie proposée dans le contrat. Par conséquent, si le risque se réalise pendant le délai de carence, il ne sera pas indemnisé.

Il faut également que l’assuré respecte ses obligations. C’est d’abord celle de payer la prime d’assurance. S’il ne paie pas dans les dix jours qui suivent son échéance, il recevra une mise en demeure de payer , la garantie accordée par le contrat d’assurance sera alors suspendue trente jours après l'envoi de ce courrier. Si un sinistre survient au cours de la suspension, l’assuré ne sera pas indemnisé. Après dix jours de suspension, l’assureur pourra résilier le contrat.

L’assuré est également dans l’obligation de déclarer les risques de manière la plus juste possible. S’il oublie ou s’il dissimule intentionnellement une information qui pourrait conduire la compagnie d’assurance à faire une mauvaise appréciation du risque assuré, le contrat d’assurance sera nul. Par conséquent, l’assureur pourra refuser d’indemniser le sinistre et il conservera les primes versées par l’assuré à titre de dommages et intérêts. C’est à lui qu’il revient de prouver la fausse déclaration intentionnelle de son assuré. Lorsque l'omission ou l'inexactitude ne sont pas dues à une mauvaise intention de la part de l’assuré, il y aura deux situations possibles. Si la fausse déclaration est constatée avant le sinistre, l’assureur pourra soit résilier le contrat d’assurance, soit le poursuivre en proposant une augmentation de la cotisation. Si la fausse déclaration est constatée après le sinistre, on appliquera un abattement sur l’indemnisation du sinistre.

L’assuré doit, en outre, déclarer les circonstances nouvelles qui ont pour conséquence d'aggraver les risques assurés ou d'en créer de nouveaux. Il doit avertir son assureur par une lettre recommandée avec demande d'avis de réception dans un délai de quinze jours à partir du moment où il en a eu connaissance. La compagnie d’assurance peut alors soit résilier le contrat, soit proposer une augmentation de la prime d'assurance. Dans l’hypothèse où l’assuré ne déclarerait rien de nouveau alors même que la compagnie d’assurance peut prouver que les risques assurés sont aggravés, le contrat sera nul et la garantie ne jouera plus. Toutefois, si cette omission était involontaire, l'indemnisation sera amputée ou la prime d’assurance augmentée.

Il faut noter que les garanties offertes dans le contrat d’assurance ne peuvent jouer que si les conditions précisées dans le contrat sont remplies. Ainsi, l'assureur peut conditionner la garantie à la mise en œuvre de certaines précautions. Par exemple, l'installation de plusieurs serrures à la porte d’une maison : si cette condition n’est pas remplie au moment du vol de la maison, la garantie ne jouera pas. En cas de litige, c'est à l’assuré de prouver que la condition était effectivement remplie. En revanche, certaines garanties doivent obligatoirement figurer au contrat et ne peuvent être exclues. Ainsi, les assurances de biens doivent couvrir les conséquences des catastrophes naturelles ainsi que celles des actes de terrorisme.

Enfin, le contrat d’assurance peut prévoir des exclusions de garantie, c’est-à-dire des cas où l’assuré ne sera plus protégé par son contrat d’assurance. Il y a des exclusions qui sont imposées par la loi. Par exemple, un contrat d’assurance ne peut pas couvrir les amendes. Une garantie ne pourra pas non plus jouer si l’assuré a volontairement commis une faute qui a entraîné des pertes ou des dommages. La conduite automobile en cas d’ivresse est également lourde de conséquences. En effet, l’assureur peut majorer la cotisation ou résilier le contrat. Il ne prendra pas en charge les réparations du véhicule. Si l’assuré est blessé, il ne bénéficiera ni de la garantie « conducteur », ni des autres garanties individuelles accident telles invalidité ou indemnités journalières. Par ailleurs, en matière d’assurance de personnes, le suicide de l'assuré n'est pas couvert s'il survient dans la première année du contrat. L’assurance en cas de décès couvre le suicide à partir de la deuxième année du contrat. De la même manière, le meurtre de l'assuré par le bénéficiaire de l'assurance ne peut pas lui profiter lorsqu’il est l'auteur de l’infraction. En plus des exclusions légales, certaines peuvent être prévues contractuellement par l'assureur. Par exemple, une assurance automobile peut exclure de son contrat le vol d'argent liquide laissé dans la voiture. Toutefois, la portée de l'exclusion doit être très précisément définie dans le contrat afin que l’assuré sache clairement dans quels cas il ne sera pas indemnisé.

La compagnie d’assurances dispose de soixante jours à partir du moment où elle reçoit la déclaration de sinistre pour dire à l'assuré si elle va mettre en œuvre ou non les garanties du contrat. A défaut, elle ne pourra pas contester la nature des désordres et elle ne pourra pas limiter le montant de l'indemnisation. Lorsqu’elle est d’accord pour mettre en œuvre les garanties du contrat, elle doit faire une offre d’indemnité au maximum dans les quatre-vingt-dix jours qui suivent le moment où elle a reçu la déclaration du sinistre. Dans certains cas, l’offre d’indemnité est provisionnelle et sert à payer les travaux pour réparer les dommages. Si l’assuré accepte l’offre, la compagnie d’assurance doit régler l'indemnité sous quinze jours.

Dans l’hypothèse où la compagnie d’assurance ne respecterait pas l'un de ces délais ou proposerait une offre d'indemnité insuffisante, l'assuré pourra, après notification à la compagnie d’assurances, engager les dépenses pour réparer les dommages. L'indemnité qu’il recevra par la suite sera alors majorée d'un intérêt égal au double du taux de l'intérêt légal.

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