Dans quels cas un bailleur peut-il demander l'expulsion d'un locataire ?




On dit que le locataire est un occupant sans droit ni titre lorsque son contrat de location a pris fin (par exemple, le congé du bailleur ou du locataire) ou lorsqu’il est mis fin au contrat de bail (par exemple, à la suite d'une résolution judiciaire). Le locataire peut être expulsé s’il ne paye pas ses loyers. Avant toute procédure d’expulsion, le règlement à l’amiable doit être envisagé. Si aucune des solutions n’aboutit, le propriétaire demandera la résiliation du bail et l’expulsion du locataire. Il a alors deux options : soit, il saisit directement le juge d’instance; soit c’est la clause résolutoire du contrat de bail qui s’applique. Dans ce cas, c’est aussi le juge d’instance qui est compétent. L’huissier adresse au locataire une assignation à comparaître. Il est informé du procès et il est invité à se présenter devant le tribunal. Entre l’assignation et l’audience, on réalise automatiquement une enquête dans un délai de deux mois. On étudie la situation financière et sociale du locataire. Elle est destinée au juge. Elle doit être apportée le jour de l’audience.

En cas de saisine directe du juge d’instance, le juge décidera, en fonction des éléments de l’enquête, soit d’accorder au locataire des délais de paiement sans résilier le contrat de bail ; soit d’ordonner l’expulsion avec ou sans délais. Il condamnera alors le locataire à régler ses impayés, les indemnités d’occupation et les frais de procédure. En cas d’application de la clause résolutoire, l’huissier envoie tout d’abord un commandement de payer. Il précise que le locataire a l’obligation d’exécuter ses obligations dans un délai de deux mois. Il l’informe des coordonnées du Fonds de solidarité pour le logement (FSL) et de la possibilité d’obtenir des délais de paiement sans que le bail ne soit résilié. Une fois que le délai de deux mois est écoulé, le locataire est assigné à comparaitre devant le juge par acte d’huissier. Au vu des éléments du dossier, le juge aura deux mois pour fixer des délais et des modalités de paiement. Si le locataire ne s’y conforme pas, la clause résolutoire s’applique : autrement dit, le bail est résilié et le jugement d’expulsion est prononcé.

Lorsque la décision d’expulsion est prononcée, le locataire peut demander un sursis à l’exécution. De plus, le juge a la possibilité d’accorder des délais pour trouver une solution de relogement. Le locataire peut faire appel de la décision rendue par l’intermédiaire d’un avocat. Il a un délai d’un mois si la décision est un jugement et quinze jours si c’est une ordonnance de référé. Une fois que les délais sont expirés, le propriétaire doit notifier au locataire un commandement de quitter les lieux par acte d’huissier. Il aura alors deux mois pour quitter son logement. L’expulsion peut se faire du lundi au samedi, de 06 heures à 21 heures, à l’exception des jours fériés. Si le juge n’a pas accordé de délais ou si les délais n’ont pas permis de trouver une solution de relogement, le locataire peut saisir le juge de l’exécution. En fonction de sa situation personnelle, il pourra lui accorder des délais pour quitter le logement : un mois minimum à un an maximum. Pour se décider, il se réfère à l’âge, la santé et la situation familiale de l’intéressé. Si le locataire refuse de quitter le logement ou s’il est absent, on ne peut pas exécuter le jugement d’expulsion. L’huissier établit un procès verbal de tentative d’expulsion. Il demande au Préfet le recours aux forces de l’ordre. En cas de refus du Préfet, le propriétaire pourra être indemnisé pour les loyers qui n’ont pas été payés : il devra saisir le juge administratif pour une action en responsabilité de l’Etat. Rappelons que la trêve hivernale empêche toute expulsion entre le 01 novembre et le 15 mars. Il y a trois exceptions : si un relogement décent pour le locataire et sa famille a été prévu ; si les locaux font l’objet d’un arrêté de péril ;ou si les personnes qui occupent le logement sont des squatters.

Articles connexes

Rechercher parmi les articles juridiques