Jugements étrangers dispensés d'exequatur




Parfois, l’exequatur n’est pas nécessaire. C’est le cas lorsque des conventions internationales de reconnaissance mutuelle ont été signées. Les décisions sont donc immédiatement applicables en France. Il y a deux grands domaines : d’une part, l’état et la capacité des personnes et d’autre part, les biens.

En règle générale, les jugements qui portent sur l’état et la capacité des personnes ne nécessitent pas de décision d’exequatur pour produire des effets en France. Voici quelques exemples d’application. Tout d’abord, le cas de l’adoption internationale pour les Etats signataires de la Convention de la Haye du 29 mai 1993. Les décisions d’adoption prononcées à l’étranger n’ont pas besoin de mesures particulières de transcription ou de publicité. Il faut noter toutefois qu’on exige une décision d’exequatur lorsqu’un enfant adopté sous le régime de l’adoption simple par un adoptant français souhaite acquérir la nationalité française.

Ensuite, le cas du divorce, de la séparation et de l’annulation de mariage. Il y a deux situations. Dans un premier temps, les Etats non membres de l’Union européenne et le Danemark. Le Procureur de la République doit faire une vérification d’opposabilité du jugement de divorce. Ce sera le Procureur de la République dont dépend l’officier d’état civil qui a célébré le mariage lorsque le mariage a eu lieu en France et le Procureur de la République auprès du tribunal de grande instance de Nantes lorsque le mariage a eu lieu à l’étranger. Dans un second temps, les Etats membres de l’Union européenne. Pour les jugements de divorce, de séparation corps ou d’annulation de mariage prononcés après le 01 mars 2001, le conjoint peut s’adresser directement à l’officier d’état civil pour qu’ils rectifient son état civil. Parfois, on exigera d’avoir l’exécution forcée du jugement. Dans ce cas, il faudra s’adresser au Président du tribunal de grande instance pour obtenir une « requête de constatation de la force exécutoire ».

Enfin, le cas de la responsabilité parentale. Depuis le 01 mars 2005, on a étendu à un certain nombre de jugements étrangers les cas où il suffit d’obtenir l’exécution forcée du jugement en France et demander une « requête de constatation de force exécutoire » devant le Président du tribunal de grande instance. Sont concernés les jugements qui portent sur les droits de garde, les droits de visite et les déplacements ou non-retour illicites de l’enfant (par exemple un enlèvement).

S’agissant des jugements et des actes étrangers qui portent sur les biens, l’exequatur n’est pas nécessaire pour le recouvrement des créances civiles et commerciales des Etats membres de l’Union européenne (à l’exception du Danemark), Elle est remplacée par une procédure plus simple. En pratique, le greffier du tribunal de grande instance édicte une « requête aux fins de reconnaissance » ou une » requête de constatation de la force exécutoire ».

De plus, l’exequatur n’est pas nécessaire pour les décisions étrangères qui portent sur des créances incontestées d’Etats membres de l’Union européenne. Le Danemark n’est pas concerné. Les créances incontestées sont celles pour lesquelles le débiteur ne s’est pas opposé au moment de l’instance. Il ne s’est pas présenté ou il a accepté la créance. Il y a une condition. Il faut obtenir un certificat de titre exécutoire européen. Dès lors, la décision qui est rendue dans un Etat membre sera reconnue et exécutée dans tous les autres Etats membres.

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