La demande de marque internationale




L’Arrangement de Madrid et son protocole ont mis en place un système d’enregistrement de marque internationale, administré par le Bureau international de l’Organisation Internationale de Propriété Intellectuelle (dit OMPI). Ce système permet de procéder à un seul enregistrement de marque internationale qui équivaut à de multiples demandes d’enregistrement des offices désignés dans la demande. Ce système présente l’avantage de réduire considérablement les formalités (en cas de changement de titulaire…) même si la protection accordée n’est pas uniforme selon les pays visés. Il s’agit d’exposer les conditions à remplir et la procédure à suivre, pour déposer une marque à l’international.

Tout d’abord, le requérant doit être une personne physique ou morale, ressortissante d’un pays partie aux conventions mentionnées précédemment. Elle peut également y être domiciliée ou posséder un établissement industriel ou commercial effectif dans le pays partie. Une fois cette qualité vérifiée, il s’agit de veiller à respecter les conditions de forme de la demande de marque internationale. Cette demande est déposée devant l’instance nationale autrement dit du pays d’origine, soit l’Institut National de Propriété Industrielle (INPI) pour la France, qui la transmettra au Bureau International par la suite. Au préalable, la demande de marque internationale doit porter sur une marque antérieurement enregistrée en droit français et donc devant l’INPI. Le dossier de demande doit contenir une copie de la marque française ainsi que les produits et services visés par l’enregistrement. De plus, il faut évidemment désigner les pays pour lesquels le requérant désire voir sa marque protégée. La demande peut être rédigée en français si elle est déposée devant l’INPI. Le déposant peut revendiquer un délai de priorité s’il a déposé sa marque devant un pays partie à la Convention de Paris et/ou de l’Organisation Mondiale du Commerce. Ce délai est de six mois à compter du dépôt de la marque à l’INPI.

Par ailleurs, le tarif de l’enregistrement de la marque internationale se calcule selon trois paramètres. A partir d’un prix de base (653 francs suisses pour une marque en noir et blanc, 903 francs suisses pour une marque en couleur), il y a un supplément pour chaque pays visé pour lequel on demande la protection (100 francs suisses par pays visé), et un supplément de prix à partir de la quatrième classe de produits et/ou de services désignés.

Il appartient au requérant de vérifier que la marque prétendant à la protection internationale, est valable conformément aux différents droits internes des pays visés par l’enregistrement international, et disponible. Cette vérification passe par des recherches d’antériorités pour chaque pays visé par l’enregistrement. Ensuite, il convient de remplir le formulaire de dépôt de marque internationale. Dans ce formulaire, le requérant doit indiquer ses coordonnées complètes, des informations sur la marque préalablement déposée au niveau national, la liste des produits et services visés par le dépôt sachant que cette liste ne saurait être plus extensive que les produits et services visés par le dépôt national. De plus, les pays visés par le dépôt doivent évidemment être renseignés. Cette demande est nécessairement accompagnée d’une reproduction de la marque, identique au dépôt de la marque française. Après le paiement à l’OMPI des frais détaillés précédemment, il appartient au requérant de se représenter à l’INPI accompagné du justificatif de paiement et d’autres pièces. En complément de ce justificatif, il faut transmettre à l’INPI le formulaire de dépôt, un certificat d’enregistrement de la marque française et 60 euros. Ce dossier peut éventuellement comprendre des mandats (quand le requérant a recours à un mandataire qui ne soit ni conseil en propriété industrielle, ni avocat) et/ou une déclaration d’intention d’usage de la marque si les Etats-Unis sont visés par la demande.

Une fois ce dossier déposé, l’INPI fait quelques vérifications de forme, notamment sa compétence. Tout d’abord, il vérifie que la marque est effectivement déposée à l’INPI et que la marque déposée est identique à la marque internationale. De plus, il vérifie que les produits et services visés par la marque internationale ne sont pas nouveaux par rapport au dépôt français. La date est également vérifiée pour le cas où le requérant ait demandé un droit de priorité. De plus, l’INPI doit certifier de la date de réception de la demande de marque internationale car elle constitue la date de l’enregistrement international, sauf pour le cas d’une demande irrégulière pour laquelle la date de régularisation constituera la date de l’enregistrement international. Si le dossier ne présente aucune irrégularité, il sera transmis à l’OMPI pour l’enregistrement de la marque internationale. En cas d’irrégularités, l’INPI invite le requérant à rectifier celles-ci dans les plus brefs délais. Attention, le fait que l’INPI ait validé le dossier à ce stade ne veut pas dire que la marque est valable pour l’OMPI et encore moins pour chaque pays visé dans la demande. D’ailleurs, l’INPI et l’OMPI ne font pas en principe de recherches d’antériorités pour vérifier la disponibilité de la marque internationale, dans chacun des pays visés par la demande.

Dans un délai maximum de deux mois suivant le dépôt de la demande, l’INPI transmet le dossier de marque internationale à l’OMPI. Le Bureau International, auprès de l’OMPI, vérifie la conformité de la demande aux prescriptions de l’Arrangement ou du Protocole et du règlement d’exécution commun et notamment le paiement des redevances. En cas d’irrégularités, l’OMPI notifie l’INPI et le demandeur. Ce dernier devra rectifier ces irrégularités dans un délai de trois mois, sous peine de devoir recommencer toute la procédure de demande de marque internationale devant l’INPI. En l’absence d’irrégularités, le Bureau International inscrit la marque au Registre international des marques et publie cette dernière dans la Gazette. Il adresse également un certificat d’enregistrement au requérant et envoie l’enregistrement de la marque internationale à chaque « INPI » (office étranger) des pays visés par l’enregistrement.

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