Le principe pollueur payeur : Dans le but de limiter les atteintes à lenvironnement, le principe pollueur-payeur tend à imputer au pollueur les dépenses relatives à la prévention ou à la réduction des pollutions dont il pourrait être lauteur. Cest donc principe à vocation économique. Il a été adopté par lOCDE en 1972, depuis il a été repris par de nombreux textes internationaux, convention de Lugano de 1993, convention de Rotterdam sur la protection du Rhin et déclaration de Rio. Il est également repris par le droit français dans le code de lenvironnement. Son objectif est de faire prendre en compte, par les agents économiques, dans leurs coûts de production, les coûts externes que constituent les atteintes à lenvironnement. Certes, il vise principalement les activités économiques mais les activités privées sont également concernées (utilisation dune voiture individuelle, chauffage domestique ). On définit le « pollueur » comme celui qui dégrade directement ou indirectement lenvironnement ou crée les conditions aboutissant à sa dégradation. Une fois identifié, le pollueur est tenu de payer. Deux solutions sont envisageables : soit un transfert des ressources financières du pollueur vers le pouvoir public en charge de la décontamination; soit la prise en charge directe du dommage causé par le pollueur.
Pour mettre en uvre ce principe, les pouvoirs publics peuvent imposer certaines règles, il sagira alors pour le pollueur de respecter certaines normes techniques antipollution, par exemple, la limitation de la production de déchets ou la fixation de certaines normes démission de gaz à effet de serre etc.
Les pouvoirs publics peuvent également mettre en place des taxes ou des redevances afin dinciter à la préservation de lenvironnement. Cela pourra consister en une réduction dimpôt lorsque des mesures favorables à lenvironnement auront été prises par le contribuable. La fiscalité pourra aussi être dissuasive. Elle visera alors à imposer une contrainte financière aux pollueurs. On peut citer la Taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), elle est directement liée au bruit, aux déchets, à la pollution de lair, etc. Enfin, les autorités peuvent organiser des redevances écologiques, à la différence des impôts proprement dits, celles-ci sont liées à un service rendu, ou à la consommation dun bien collectif comme leau. Lune des principales est la redevance des agences de leau, qui comporte plusieurs éléments tenant compte de la quantité deau prélevée et du volume de pollution rejeté.
Le principe de responsabilité environnementale : Les diverses atteintes à lenvironnement et les dommages qui en résultent pour lhomme et son milieu ont conduit à rechercher, une responsabilité spécifique en matière denvironnement. Mais les caractéristiques du dommage écologique rendent difficile lidentification de cette responsabilité. Les dommages écologiques constituent des dommages collectifs (pluralité dauteurs, développement industriel, concentration urbaine) et leurs effets (coûts sociaux) sont diffus (pollution de lair, radioactivité, pollution des eaux etc.). Pour cette raison, létablissement du lien de causalité savère parfois difficile à établir.
Le principe de responsabilité environnementale est posé pour la première fois lors de la Conférence de Stockholm en 1972, il a été rappelé dans la Déclaration de Rio de 1992. Il vise à mettre en place des mécanismes de réparation des atteintes à lenvironnement de deux manières, soit par lindemnisation des victimes, soit par la création de mesures de réparation en nature. Ces atteintes peuvent revêtir différentes formes. Il peut sagir de dommages causés à des personnes ou à des biens du fait dune altération de lenvironnement (altération de la santé liée à une mauvaise qualité de lair ; perte de valeur dune terre agricole suite à une contamination, etc.) ; il peut sagir de dommages économiques liés à lexploitation dun environnement dégradé (impossibilité de pêcher en période de marée noire par exemple). Enfin latteinte peut toucher le un milieu naturel lui même (disparition dune espèce sauvage par exemple).
La loi envisage les dommages causés à lenvironnement et le danger imminent (lorsquil existe un risque important quun dommage se réalise). Le dommage à lenvironnement ou le risque immédiat de dommage sont constitués dès lors quune détérioration directe ou indirecte mesurable de lenvironnement : créée un risque datteinte important pour la santé de lhomme ou pour les sols ; affecte gravement létat des eaux ; affecte gravement le cycle de vie de certains oiseaux, leur établissement, leur maintien, leur habitat ou leurs lieux de reproduction ou de repos ; ou affecte les milieux naturels (les sols, les eaux, les animaux et leur lieux de vie) dans le but de favoriser lune de ces ressources naturelle.
Le régime de responsabilité environnementale nest pas applicable : lorsque le fait générateur du dommage sest produit avant le mois de juin 2007 ; lorsque le fait générateur du dommage résulte d'une activité qui depuis a cessé ou encore lorsque plus de trente ans se sont écoulés depuis le fait générateur du dommage. De la même manière, lorsque le dommage a été causé par un conflit armé, une guerre civile ou une insurrection ou lorsquil résulte d'activités menées principalement dans l'intérêt de la défense nationale ou de la sécurité internationale le régime de la responsabilité environnementale ne sapplique pas. Il en est de même lorsque le dommage est causé par un phénomène naturel de nature exceptionnelle, inévitable et irrésistible ; lorsquil résulte d'activités dont l'unique objet est la protection contre les risques naturels majeurs ou les catastrophes naturelles ; lorsquil résulte d'une activité ou dun événement soumis à un régime de responsabilité ou d'indemnisation prévu par les conventions internationales ; ou lorsque le dommage est causé par une pollution à caractère diffus, sauf si un lien de causalité entre le dommage ou sa menace et les activités des différents exploitants est établi.
Lorsquun dommage sest réalisé ou lorsquil est sur le point de se réaliser la personne responsable (lexploitant) doit prendre certaines mesures afin soit déviter les conséquences dommageables (il sagira alors de mesures de prévention) soit de réparer les dommages déjà causés (mesures de réparation).
Sagissant des mesures de prévention, la loi prévoit quen cas de risque imminent datteinte grave à lenvironnement, la personne responsable à lobligation de prendre les dispositions nécessaires destinées à empêcher que le dommage ne se réalise ou au moins doit elle tenter den limiter les effets, et ce à ses frais. Lorsque la menace de dommage persiste, le responsable est tenu dinformer les autorités quant aux suites quil souhaite donner. Dans le cas où le dommage est réalisé, le responsable de lexploitation informe les autorités, après quoi, il doit prendre toutes les dispositions nécessaires afin déviter que la situation ne saggrave.
Sagissante des mesures de réparation, cest lautorité compétente qui est chargée dévaluer les conséquences de latteinte porter à lenvironnement. Le responsable de lexploitation présente ensuite les mesures de réparation quil souhaite mettre en uvre. Les mesures sont présentées aux autorités concernées et plus largement à toute personne qui pourrait être affectée par les mesures. Enfin, un arrêté récapitulant lensemble des dispositions prises est établi.
Si le responsable de lexploitation demeure inerte et quil ne fait rien pour empêcher ou réduire le dommage, ladministration à la possibilité de le mettre en demeure. Si malgré la mise en demeure il reste inerte, il sera possible de : lobliger verser la somme nécessaire à la réalisation des mesures nécessaires, ou de faire procéder doffice, à ses frais, à lexécution des mesures qui simposent.
Le responsable qui manque à ses obligations est sanctionné. Ainsi, le fait de ne pas tenir informé les autorités ou le fait de ne pas faire réaliser les mesures imposées est puni dune amende de 1500 . De la même manière, le responsable qui empêche lautorité compétente dagir encoure jusquà un an de prison et 15 000 euros damende. Enfin, est puni de 6 mois de prison et 75 000 damende le responsable qui refuse de se soumettre à la mise en demeure des autorités.