Le tribunal des conflits (TC)




Le tribunal des conflits est compétent pour résoudre les conflits de compétences entre l’ordre judiciaire et l’ordre administratif. Il est composé de neuf membres. Le Président est le Ministre de la justice. En pratique, c’est un vice-président qui dirige le tribunal. Le Ministre de la justice interviendra dans les cas où les voix sont partagées. On trouve aussi trois membres du Conseil d’Etat et trois membres de la Cour de cassation. Les deux derniers membres sont élus par les sept membres précédents.

Le tribunal des conflits intervient dans deux hypothèses. Première hypothèse : le conflit positif. Une juridiction judiciaire doit résoudre un litige mais le Préfet dit qu’il est de la compétence de la juridiction administrative. Il doit adresser un déclinatoire de compétence au Président de la juridiction judiciaire. D’un côté, le Président peut accepter et se déclarer incompétent. Il faudra alors s’adresser à la juridiction judiciaire. De l’autre côté, le Président peut refuser. Le Préfet prend un arrêté d’élévation du conflit. Il revient alors au tribunal des conflits de décider qui du juge judiciaire ou du juge administratif est compétent pour connaître de l’affaire. Pendant ce temps, le juge judiciaire doit surseoir à statuer. Deuxième hypothèse : le conflit négatif. La juridiction administrative et la juridiction judiciaire se déclarent toutes les deux incompétentes pour résoudre le litige. Le demandeur s’adresse au tribunal des conflits qui décidera quel juge statuera sur l’affaire. Il ne faut pas avoir utilisé toutes les voies de recours.

On a mis en place quatre procédures préventives pour empêcher la formation d’un conflit négatif ou positif. Premièrement, lorsqu’une juridiction se dit incompétente et l’autre aussi, la seconde renvoie au tribunal des conflits pour éviter le conflit négatif. Deuxièmement, le Conseil d’Etat ou la Cour de cassation saisissent le tribunal des conflits lorsque la question de compétence renvoi au principe de séparation des autorités administratives et judiciaires. Troisièmement, le Ministre de la justice demande au Conseil d’Etat de se dessaisir d’une affaire car il juge qu’elle n’est pas de la compétence de la juridiction administrative. Le Conseil d’Etat peut accepter ou refuser. Dans le cas d’un refus, le Ministre de la justice saisit le tribunal des conflits. C’est une hypothèse qui n’a encore jamais été appliquée. Quatrièmement, la juridiction administrative et la juridiction judiciaire ont toutes deux statué définitivement sur le fond de l’affaire. Mais, elles ont donné des solutions contraires. On se trouve face à un déni de justice. Le demandeur a la possibilité de s’adresser au tribunal des conflits. Il faut agir dans les deux mois qui suivent la dernière décision et avoir épuisé toutes les voies de recours. Le tribunal des conflits statue sur le fond de l’affaire. C’est ce qu’on appelle le conflit par contrariété de jugement. C’est une hypothèse rare.

Rechercher parmi les articles juridiques