Les différentes étapes de la procédure de sauvegarde




La procédure de sauvegarde est partagée en trois étapes : une période d’observation de l’entreprise, après l’observation, un plan est élaboré, et dernière étape une fois arrêté, le plan est mis en œuvre.

La période d’observation

Dans cette première étape il sera donc question de faire un diagnostic de la société, quels sont ses éléments d’actifs, les dettes, les difficultés d’ordre sociale qui sont rencontrées etc. Durant toute cette période d’observation, l’activité de l’entreprise est maintenue et le dirigeant conserve ses pouvoirs, il pourra être assisté par l’administrateur judiciaire.

Les différents acteurs participeront à l’élaboration d’un bilan économique et social, et pourront présenter des projets de plan de sauvegarde. Un inventaire devra également être dressé, le débiteur pourra le faire lui-même ou solliciter que le tribunal nomme un professionnel à cette fin (notaire, huissier etc.). Il devra également dresser la liste des créanciers et des dettes de l’entreprise qu’il remettra à l’administrateur et au mandataire judiciaire. L’ouverture de cette période d’observation présente certains avantages pour l’entreprise : tout d’abord, tout au long de cette étape les poursuites intentées par les créanciers sont interrompues (seuls les créanciers dont les créances sont nées après le jugement d’ouverture de la procédure pourront agir) ; le court des intérêts est stoppé ; toutes les actions contre les personnes physiques qui se sont portés caution (ou tout autre garantie) en faveur du débiteur sont suspendues. Enfin, le débiteur se verra quant à lui interdit de payer les créances nées avant le jugement d’ouverture de la procédure de sauvegarde.

La durée de la période d’observation est fixée dans le jugement d’ouverture rendu par le tribunal. Elle sera au maximum de six mois. Toutefois, elle pourra être prolongée dans trois cas : si le débiteur en fait la demande, sur requête du ministère public ou à la demande de l’administrateur judiciaire. Dans tous les cas, cette phase d’observation ne devra pas dépasser 18 mois. Elle pourra prendre fin de différente manières : si le débiteur en fait la demande, elle prendra également fin à la suite de l’adoption d’un plan de sauvegarde, si une procédure de liquidation judiciaire est ouverte, ou si une cessation d’activité est décidée.

L’exécution du plan de sauvegarde

C’est le dirigeant qui est chargé de l’élaboration de ce plan. Si un administrateur judiciaire a été désigné, il l’assistera. Dans tous les cas, le dirigeant pourra demander l’aide du mandataire judiciaire.

Le plan de sauvegarde élaboré doit préciser quelles seront les mesures envisagées pour réorganiser l’entreprise et mettre un terme aux difficultés rencontrées. Il comprendra plus précisément : un bilan économique et social de l’entreprise, les mesures de réorganisation envisagées, les moyens envisagés pour apurer le passif et plus largement toutes les mesures envisagées ayant pour but la poursuite de l’activité de l’entreprise. Par ailleurs, si des tiers ont proposé de racheter l’entreprise ou l’une de ses activités, ces offres d’acquisitions devront être intégrées dans le plan. La durer du plan de sauvegarde est au maximum de 10 ans, délai porté à 15 ans pour les agriculteurs.

Pour exécuter le plan le tribunal nomme un administrateur à l’exécution du plan. Il s’agira en fait de l’administrateur ou du mandataire judiciaire à qui le juge donnera cette qualité. Tout au long de l’exécution du plan l’entreprise connaitra certaines modifications. Si aucun administrateur n’a été nommé c’est le dirigeant qui poursuivra l’exécution du plan, il devra toutefois, pour certains actes, demander l’autorisation du juge commissaire (c'est-à-dire le juge du tribunal de commerce chargé des procédures collectives). Lorsqu’un administrateur est nommé il commence par évaluer la nécessité de poursuivre les contrats en cours, ceux qui sont nécessaires à la poursuite de l’entreprise seront maintenus, tandis que les autres seront résiliés. Toutes les dettes nées avant le jugement d’ouverture seront gelées, ce qui signifie qu’elles ne pourront pas être réglées et aucun créancier ne pourra engager de poursuites pour obtenir remboursement de sa dette. S’agissant des créances nées après le jugement d’ouverture et qui serviront à la poursuite de l’activité, elles seront payées à leur échéances, elles seront donc prioritaires (elles passeront toutefois après le super privilège des salariés et les frais de justice). Lorsqu’une interdiction d’émettre des chèques a été prononcée à l’encontre du débiteur avant l’ouverture du plan, celle-ci est levée.

Les créanciers seront eux aussi nécessairement touchés par l’ouverture de la procédure. Ainsi, pour les créanciers dont la dette existait déjà avant l’ouverture de la procédure, ils devront impérativement déclarer leurs créances dans les deux mois qui suivent la publication du jugement d’ouverture. Seuls les salariés n’ont pas à se soumettre à cette obligation. Les créances qui n’ont pas été déclarées en temps voulu sont éteintes. A moins pour le créancier de demander un relevé de forclusion. Il devra alors prouver que sa défaillance, le fait qu’il n’ait pas déclaré en temps voulu, n’est pas fautive, qu’elle ne lui incombe pas, en somme que s’il n’a pas déclaré ce n’est pas de sa faute. Toutes les poursuites engagées par les créanciers seront interrompues et le cours des intérêts légaux et conventionnels seront arrêtés.

Si les obligations contenues dans le plan ne sont pas respectées, le tribunal peut ordonner la résolution du plan. Les créanciers ou le commissaire à l'exécution du plan peuvent également en faire la demande au juge. A l’issue de l’exécution du plan, soit les difficultés qui ont justifié l’ouverture de la procédure n’existent plus, et dans ce cas il est mis fin à la procédure de sauvegarde, soit les difficultés persistent ou se sont aggravées et dans ce cas il faudra passer à une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire suivant la gravité de la situation.

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