A quel moment ouvrir une procédure de sauvegarde ?




La procédure de sauvegarde est une procédure axée sur la prévention. Elle a pour fonction de résoudre les difficultés diverses que peut rencontrer l’entreprise, pour se faire trois points essentiels sont mis en avant, trois objectifs : la poursuite de l’activité économique, le maintien des emplois et l’apurement du passif de la société. Comme l’essentiel des procédures préventives, la procédure de sauvegarde ne peut pas être engagée lorsque l’état de cessation des paiements est déjà constaté.

L’intervention du tribunal permettra d’aboutir à l’élaboration d’un plan et de bénéficier de la suspension des poursuites. Lorsque la procédure n’aboutit pas ou si l’état de cessation des paiements est finalement avéré, l’entreprise pourra passer à une procédure de liquidation judiciaire.

Pourront bénéficier de cette procédure toutes les entreprises commerciales, artisanales, agricoles, libérales, ainsi que certains organismes de droit privé comme les associations. Les auto-entrepreneurs peuvent également bénéficier de cette procédure. Seule condition l’entreprise devra établir qu’elle se trouve en difficulté et que son état risque de conduire à la cessation des paiements. Il reviendra au dirigeant de former la demande d’ouverture de la procédure de sauvegarde. Pour se faire, il devra s’adresser au président du tribunal de commerce, lorsqu’il exerce une activité commerciale ou artisanale, ou au président du tribunal de grande instance si son activité est agricole ou s’il s’agit d’une profession indépendante. Le tribunal à saisir sera celui du lieu où l’entreprise à son siège social.

La procédure de sauvegarde ne peut être ouverte qu’à la demande du dirigeant ou chef d’entreprise. C’est donc le représentant de la société. La demande ne sera pas recevable lorsqu’elle émanera d’un gérant de fait, d’un conjoint collaborateur, d’un associé ou encore d’un créancier. La requête devra être déposée au greffe du tribunal en six exemplaires (l’original plus cinq copies). Le débiteur devra prendre soin de n’omettre aucune information et devra préciser la nature des difficultés rencontrées et les raisons qui empêchent l’entreprise de les surmonter. Avec la requête devront être joins : la copie d’une pièce d’identité du déposant, un extrait du Registre du commerce et des sociétés ou du Registre des métiers, un état d’endettement (ces deux derniers documents devront être datés du jour même), les derniers comptes annuels, l’état de la trésorerie datant de moins de 8 jours, et une attestation sur l’honneur selon laquelle aucune autre procédure de prévention des difficultés n’a été engagée dans les 18 mois précédents (conciliation ou désignation d’un mandataire ad hoc). Le débiteur devra enfin joindre 450 euros à sa requête.

Une fois que le tribunal a entendue toutes les personnes, il statue sur l’ouverture de la procédure. Si le juge fait droit à la demande d’ouverture, il procède à une série de nomination. Seront ainsi désignés : un juge commissaire charger de veiller au bon déroulement de la procédure. Il sera amené à intervenir tout au long de la procédure et s’assurera à chaque étape que les intérêts des différents groupes en présence (créanciers, salariés etc.) ne sont pas lésés. Il nommera lui-même des contrôleurs dont la mission sera d’assister le juge commissaire lui-même et le représentant des créanciers. Un représentant des créanciers qui comme son nom l’indique aura la charge de défendre les intérêts des créanciers. Un représentant des salariés qui aura essentiellement pour mission d’informer le personnel du déroulement de la procédure. Et un administrateur judiciaire qui devra gérer temporairement les contrats en cours, recevoir les éventuelles revendications et procéder à des licenciements si cela s’avère nécessaire. Pour ce dernier, le débiteur a la possibilité de proposer lui-même un administrateur au tribunal. La désignation d’un administrateur judiciaire n’est pas systématique puisque pour les entreprises dont le nombre de salariés est inférieur à 20 et le chiffre d’affaire inférieur à 3 millions d’euros, aucun administrateur judiciaire ne sera nommé. Après que les différents intervenants aient été désignés, le jugement d’ouverture de la procédure de sauvegarde est publié au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales ou dans un journal d'annonces légales. Par ailleurs, le jugement d’ouverture est mentionné sur le registre du commerce et des sociétés ou au registre des métiers.

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