Linexécution dune obligation se vérifie quand le débiteur nexécute pas complètement ou exactement la prestation à laquelle il est tenu. La conséquence de linexécution permet la mise en jeu de la responsabilité du débiteur qui est obligé à payer les dommages et intérêts en faveur du créancier.
Pour pouvoir se libérer de cette responsabilité, le débiteur doit prouver que linexécution est la conséquence de limpossibilité à réaliser la prestation. La cause de cette impossibilité ne doit pas être imputable au débiteur, c'est-à-dire quil faut quelle soit causée par un cas fortuit ou une force majeure. Par force majeure on entend tout événement imprévisible et irrésistible qui empêche le débiteur dexécuter la prestation. On considère que si un événement est prédit, on pourra prendre les mesures appropriées pour éviter ou limiter le préjudice. Ne pas l'avoir fait est considéré comme une faute. Pour que lévénement puisse être considéré comme insurmontable, celui-ci ne doit pas simplement être un empêchement ni un événement qui rend lexécution de la prestation plus onéreuse. Sont généralement considérés comme des cas de force majeure, les événements politiques majeurs, comme les guerres et les révolutions, les catastrophes naturelles comme les séismes, les tempêtes, les ouragans. Même la grève générale peut être considérée comme un cas de force majeure, par exemple quand il sagit dun mouvement de grande ampleur que lentreprise ne pouvait ni empêcher en satisfaisant les revendications des salariés, ni surmonter dun point de vue technique. Il est toutefois préférable de prévoir expressément dans un contrat la grève de salariés comme cas de force majeure, parce quelle nest pas toujours considérée comme un cas de force majeure exonératoire de responsabilité. Un autre exemple est représenté par la maladie du salarié lempêchant dexécuter son travail, dès lors quelle présente un caractère imprévisible au moment de la conclusion du contrat de travail et irrésistible dans son exécution.
On fait de plus en plus référence à lirrésistibilité plutôt quà limprévisibilité pour identifier un cas de force majeure, parce quun événement même prévisible peut constituer un cas de force majeure si sa prévision ne permet pas d'empêcher ses effets et si toutes les mesures nécessaires ont été prises. L'irrésistibilité est appréciée de manière relative : il faut que l'événement soit « normalement irrésistible » en faisant référence à un individu ordinaire, prudent et diligent, et en tenant compte des circonstances de lieu, de temps, de saison etc. Ceci nexclut pas l'obligation de prudence : pour que l'événement soit considéré comme irrésistible, il faut que la personne qui invoque la force majeure ait fait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter la survenance du dommage. Si lempêchement est momentané, le débiteur nest pas libéré de son obligation et lexécution de lobligation est seulement suspendue jusquau moment où la force majeure vient à cesser. Les parties dun contrat peuvent toutefois décider de mettre un terme au contrat lorsque la force majeure dure au delà dun certain temps, en raison par exemple du fait le créancier naurait plus intérêt à recevoir une prestation tardive.