Qu'est ce que l'amnistie ?




Elle se définit comme la mesure par laquelle le législateur empêche de qualifier pénalement un acte qui pourtant est constitutif d’une infraction pénale. C’est une mesure d’oubli qui intervient après les faits.

Elle résulte toujours d’une loi, il ne faut donc pas la confondre avec la grâce. L’amnistie a des effets plus forts, on parle de loi d’amnistie. Exceptionnellement, la loi ne détermine pas les infractions mais les personnes qui vont être amnistiées, quelque soit l’infraction commise. Si la loi a déterminé les infractions amnistiées, elle décide si l’amnistie vaut pour tous les auteurs et les complices de l’infraction ou si elle ne vaut que pour certaines personnes en particulier.

La loi peut soumettre l’amnistie à une condition supplémentaire : l’obtention d’un décret du président de la République. La loi peut également soumettre l’amnistie au quantum de la peine prescrite, on parle alors de loi inconditionnelle. La loi peut aussi soumettre l’obtention de l’amnistie à l’exécution de la peine. On parle alors d’amnistie conditionnelle.

Dans ses effets, l’amnistie ôte aux faits commis leur caractère délictueux soit à l’égard de tous les participants à l’infraction, soit à l'égard d'une catégorie de participant seulement. Cet effacement est rétroactif. La condamnation éventuelle cesse d’être appliquée, et l’infraction n’est pas inscrite dans le casier judiciaire. S’il y avait eu un sursis puis qu’il y avait eu une amnistie, le sursis reste toujours en vigueur. L’amnistie n’a pas d’effets sur la responsabilité civile. Si la personne avait agit devant le juge pénal avant l’amnistie, ce juge pénal reste compétent pour l’action civile consistant en une réparation du dommage.

Il y a aussi des effets immédiats qui varient selon le moment auquel intervient l’amnistie. Si l’amnistie entre en vigueur avant le jugement du coupable, elle empêche ou interrompt les poursuites. L’accusé bénéficie alors d’un non lieu. S’il était au stade du jugement, la juridiction va prononcer une relaxe. Si l’amnistie est conditionnelle, suppose l’exécution de la peine avec tel seuil, cela ne s’oppose pas aux poursuites. Au contraire, elle veille à ce qu’on prononce une peine qui entre dans les conditions de la loi. Si l’amnistie intervient une fois que l’auteur des faits a été reconnu coupable, elle annule la peine sauf si elle n’est valable qu’après l’exécution de la peine. Néanmoins, il n’y aura pas restitution de ce que le condamné a versé. En outre, la jurisprudence affirme que l’amnistie est sans effet sur les mesures de sûreté.

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