Se faire indemniser en cas de dégât des eaux




Le locataire, les copropriétaires et le syndicat de copropriété ont l’obligation de souscrire une assurance dégâts des eaux. Bien souvent, la garantie « dégâts des eaux » est comprise dans le contrat « multirisques-habitation ». Les causes d’un dégâts des eaux sont multiples : inondation, fuites des canalisation d’eau… Certains événements sont exclus. Par exemple, des dommages causés par un défaut d’entretien, l’humidité, le gel des chaudières, l’eau entrée dans l’habitation parce que la fenêtre était mal fermée... On indemnisera les dommages causés aux biens mobiliers, aux biens immobiliers et à leurs dépendances, aux embellissements ainsi que la privation de jouissance du logement.

Il faut contacter l’assurance dans les cinq jours ouvrés. On distingue deux situations. Lorsque seul son logement est touché et que l’origine du dégât des eaux se situe dans son logement, il faut adresser une lettre recommandée qui précise ses coordonnées, le numéro du contrat d’assurance, la date et la cause du sinistre ainsi que les dommages occasionnés. Lorsque les logements des voisins sont aussi touchés, il faut remplir un constat amiable. Il est fourni par la compagnie d’assurance. Chaque partie envoie un feuillet à l’assureur ; le troisième feuillet est envoyé au syndic lorsque l’immeuble est une copropriété. Le locataire a l’obligation d’informer son propriétaire.

Pour calculer le montant de l’indemnité, on se réfère au loyer annuel ou à la valeur locative des locaux. On prend en compte le temps nécessaire pour faire les travaux de remise en état. Les surconsommations d’eau ne sont pas prises en charge. On évalue les biens au jour du sinistre. Mais, il est possible de demander à la personne responsable du dommage de rembourser les biens à leur valeur d’achat et de refaire les embellissements. Les embellissements sont les miroirs qui se trouvent sur les murs, les peintures et les vernis, les revêtements et les boiseries, les revêtements collés au sol (à l’exception des carrelages et des parquets) ; les éléments de cuisines et de salle de bains, les faux-plafonds. On tient compte de l’état des peintures, des moquettes et des papiers peints. S’ils ne sont pas neufs, on déduit un coefficient de vétusté du coût des travaux. Il faut noter que l’indemnisation ne peut pas excéder le montant du bien assuré au moment où a eu lieu le dégât des eaux.

De manière générale, on rembourse les meubles anciens sans prendre en compte leur vétusté. Ce n’est pas le cas pour les équipements informatiques ou encore les télévisions. Mais, des contrats d’assurance prévoient des options « rééquipement à neuf » ou « valeur à neuf » qui permettent d’obtenir un remboursement sans que soit prise en compte la vétusté du bien. En principe, la compagne d’assurance demande les devis des travaux à réaliser (peinture, maçonnerie,…). Elle donne ensuite les coordonnées d’une entreprise de travaux qu’elle rémunérera (à l’exception des coûts de travaux qui sont à la charge du propriétaire). Il arrive que la compagnie d’assurance envoie un expert au domicile pour établir un montant chiffré des dégâts. Parfois, le contrat d’assurance contient une franchise. Ce qui signifie qu’une partie ne sera pas remboursée.

L’assureur dit quel est le montant de l’indemnité qu’il accorde. Dans certains cas, elle sera versée à condition de présenter les factures des travaux. Si l’on trouve que l’indemnité n’est pas suffisante, il est possible de réaliser soi même les travaux. Dans ce cas, l’assureur accorde une indemnité forfaitaire. Son montant dépend de la superficie et de la nature de la pièce à refaire. Par ailleurs, en cas de désaccord avec l’indemnité proposée par l’assureur, il est possible de demander une expertise contradictoire. Chacune des parties désigne un expert. Ils sont chargés d’établir un diagnostic. S’ils ne se mettent pas d’accord, ils pourront contacter un troisième expert. Les honoraires de l’expert sont à la charge du propriétaire ou du locataire.

L’expertise est obligatoire lorsque les dégâts des eaux sont supérieurs à 1 600 euros. L’expert précise quelles sont les causes et les conséquences du sinistre. Il évalue financièrement le dommage et fixe le montant de l’indemnité. Il adresse son rapport à la compagnie d’assurance. Elle dira qui est responsable et déterminera le montant de l’indemnité.

La Convention de l’indemnisation directe et de renonciation à recours en cas de dégâts des eaux, dite Convention Cidre, est une convention qui peut être conclue entre compagnies d’assurance. Elle permet d’obtenir une indemnisation rapidement. Il est prévu des modalités spécifiques de remboursement. La Convention s’applique lorsque deux assureurs doivent résoudre le même sinistre et que les dommages matériels ne dépassent pas 1 600 euros et les dommages immatériels (perte de loyers, perte d’usage par exemple), 800 euros. On n’appliquera pas la franchise et la vétusté des embellissements sera de 5% du coût des travaux. La Convention ne s’applique pas pour les biens meubles. La Convention d'indemnisation des sinistres dégâts des eaux en copropriété, dite Convention CIDE-COP s’applique lorsque le dégât des eaux a lieu dans un immeuble en copropriété, que les dommages matériels dépassent 1 600 euros et les dommages immatériels, 800 euros. L’entrepreneur, l’installateur ou le fournisseur ne doivent pas être responsables.

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