La prise en charge des personnes toxicomanes




Les professionnels des domaines sanitaires et sociaux ont mis en place des dispositifs d’accompagnement pour les personnes toxicomanes. Ces mesures d’assistance ont pour but de prévenir les risques inhérents à l’usage de drogues et d’offrir aux personnes et à leur entourage une information efficace. La loi prévoit que toute personne qui use d'une façon illicite des substances ou plantes classées comme stupéfiants est placée sous la surveillance de l'autorité sanitaire. Les solutions thérapeutiques sont préférées aux sanctions pénales. En effet, les problèmes complexes posés par l'usage de drogues demandent plutôt des réponses médicales, psychologiques et sociales que des réponses répressives. Ainsi, en cas d'infraction d'usage, le Procureur de la République peut décider de ne pas poursuivre la personne toxicomane mais la placer sous surveillance médicale. C’est le dispositif de « l’injonction thérapeutique » ou l’obligation de soins. L'injonction thérapeutique s'applique aux usagers de tout produit stupéfiant. On privilégie donc une approche et une prise en charge pluridisciplinaires de la toxicomanie pour répondre à la diversité des besoins des personnes concernées. La prise en charge est gratuite et confidentielle.

Il existe différents types de services. En voici quelques exemples

Les « Consultations Cannabis » ont été mises en place en 2005 devant l’explosion de la consommation de cannabis chez les jeunes. C’est un réseau de consultations gratuites et anonymes pour les jeunes consommateurs et leurs familles. Ces consultations sont dirigées par des professionnels formés aux spécificités du cannabis. Elles permettent d’effectuer un bilan des consommations ; d’apporter une information et un conseil personnalisé aux consommateurs et à leur famille ; d’aider en quelques consultations à arrêter la consommation et de proposer une prise en charge à long terme lorsque la situation le justifie. Il existe plus de 240 Consultations Cannabis réparties sur l'ensemble des départements français.

Les « Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie » (CSAPA) assurent l'accueil, l'information, l'évaluation médicale, psychologique et sociale (diagnostic et prestations de soins) et l'orientation (accès aux droits sociaux, aide à la réinsertion) des personnes qui ont une consommation à risque, un usage nocif ou qui présentent une dépendance aux substances psychoactives. Cette information est destinée également à l’entourage (parents, conjoints, famille, amis). Ce sont des centres médico-sociaux qui peuvent être gérés par des établissements publics de santé (hôpitaux) ou par des associations à condition qu’elles obtiennent un conventionnement du Ministère de la santé. Les CSAPA assurent des prestations ambulatoires et/ou des prestations en hébergement individuel ou collectif. Dans le cas de l'hébergement collectif, le séjour doit permettre la consolidation du sevrage, la restauration de l'équilibre personnel et l'insertion professionnelle. Les CSAPA existent dans tous les départements français.

Les « Centres Spécialisés de Soins aux Toxicomanes en milieu pénitentiaire » sont mis en place dans les maisons d'arrêts. Ils coordonnent les actions de prévention et de soins, (notamment les traitements de substitution). Ils assurent le suivi sanitaire et le soutien psychologique aux détenus usagers de drogues et préparent leur sortie en liaison avec les institutions extérieures susceptibles de les prendre alors en charge.

« Les hébergements d'urgence ou de transition » sont les structures qui accueillent des consommateurs dépendants, non encore sevrés, dans des cas très particuliers : attente de place en sevrage, sortie de période de post-cure ... « Les réseaux d'appartements thérapeutiques » permettent aux personnes sevrées ou sous traitement de substitution d'acquérir une plus grande autonomie sur le plan sanitaire et social. « Les réseaux de familles d'accueil » s'adressent aux anciens consommateurs dépendants qui, à la suite d'un sevrage physique, ont besoin d'une séparation avec leur environnement habituel. « Les unités d'hospitalisation spécifiques pour toxicomanes » sont situées à l'intérieur d'un hôpital. Elles assurent une prise en charge globale des usagers et coordonnent l’action des différents services. Elles disposent notamment de lits de sevrage. « Les dispensaires de vie», appelés aussi « boutiques » sont destinés à accueillir des toxicomanes très marginalisés et souvent sans domicile fixe. Ce sont des lieux de soin, d'information et de contact. Ils fournissent des services de proximité tels que des soins infirmiers, des douches et une laverie. « Les sleep- in » sont des lieux d'hébergement d'urgence de nuit pour les sans domicile fixe. Ils assurent une consultation sanitaire et sociale pour les personnes toxicomanes.

D’autre part, pour lutter contre l'extension de la séropositivité au VIH et de l’hépatite C parmi les toxicomanes, le gouvernement a engagé un plan de réduction des risques sanitaires. Parmi ces mesures on trouve le développement des programmes de substitution à l'héroïne par la méthadone, distribuée par des centres spécialisés et le subutex, distribué par les médecins libéraux ; l'implantation, dans chaque hôpital, de lits réservés aux cures de sevrage ; le développement de la prévention, en particulier pour les jeunes dans le cadre scolaire.

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