Afin de protéger les intérêts de chacun la loi pose des limites à la liberté dexpression en imposant le droit au respect de la vie privée et du droit à limage. Ainsi, il nest pas possible de justifier par la liberté dexpression la diffusion dimages ou la divulgation déléments de la vie privée dautrui. Des infractions spécifiques sanctionnent la captation déloyale de la voix ou de limage dautrui et les montages réalisés sans le consentement de la personne.
La diffusion dinformations personnelles ou confidentielles est interdite. Les informations confidentielles comprennent tous les faits relatifs à la vie sentimentale, la maternité, létat de santé, la religion, ladresse personnelle etc. Toutes ces informations ne peuvent pas être divulguées sans le consentement des personnes concernées. Depuis 2001, même les décisions de justice mises à disposition du public par voie de presse sur internet font lobjet danonymisation (les noms des parties sont supprimés) sans que les personnes concernées naient à accomplir de démarche particulière.
Par ailleurs, toute personne, quelque soit sa notoriété et son âge, peut, sur le fondement du droit au respect de la vie privée sopposer à la diffusion sans son autorisation expresse, de son image, considérée comme un attribut de sa personnalité. Lorsquune personne consent à une utilisation déterminée de son image, cette autorisation ne vaut que pour lhypothèse précise sur laquelle se sont entendues les parties. Par exemple, une autorisation donnée pour la publication dune photographie dans un magazine ne comprendra pas nécessairement la diffusion sur internet. Le fait même daccepter de poser pour une photographie nemporte pas nécessairement autorisation de la publier.
Le respect du droit à limage exige donc dobtenir lautorisation préalable, expresse et spéciale de la personne avant toute exploitation de son image. En outre, la personne doit être informée de lutilisation qui sera faite de limage et des personnes qui y auront accès. Il faut alors respecter les termes de cette autorisation. La personne ne peut sopposer à la diffusion de son image que si elle est reconnaissable. Dans tous les cas, les juges considèrent que lutilisation dune photographie dans un contexte dévalorisant est constitutive dune faute. Sagissant de la diffusion dimages denfants mineurs sur internet, la loi impose dobtenir préalablement à toute diffusion lautorisation des deux parents.
Il existe des limites au principe de lautorisation préalable. Les personnes célèbres ont droit au respect de leur vie privée comme les personnes anonymes. Cependant, les personnes qui sexposent à la notoriété de par leur naissance, leur fonction ou leur profession, ne peuvent sopposer à la diffusion dimages les représentant dans leurs activités publiques. Lorsque linformation diffusée reprend les traits dune personne dans ses fonctions lors dun événement, elle doit être considérée comme légitime (par exemple, la photo dun ministre lors dun rassemblement public). Cependant, la reproduction des traits de la personne visée doit se rapporter directement avec lévénement relaté et doit correspondre à une information dactualité. De la même manière, la photographie dune personne prise dans un lieu public pour illustrer une actualité est en principe licite si elle est justifiée par la relation dun événement dactualité. Concernant les évènements publics, il nest pas nécessaire dobtenir une autorisation sauf si lon souhaite exploiter limage dune personne en particulier ou si elle révèle un élément de sa vie privée.