Les contrats et actes juridiques ne sont valables que si le consentement de chacune des parties a été recueilli convenablement. Le consentement peut être formulé de manière expresse ou tacite (c'est-à-dire sous-entendu). Le consentement donné par les parties ne peut être juridiquement efficace que sil est exprimé de manière libre et éclairée. On considère généralement que le consentement est libre et éclairé lorsquil est exempt de vice. Il existe trois causes qui sont de nature à vicier le consentement : lerreur, le dol et la violence. Ces vices du consentement ne doivent pas être confondus avec labsence de consentement. Lorsque le consentement est vicié, il y a tout de même eu rencontre des volontés, ce qui nest pas le cas de labsence de consentement. Le contrat ou lacte juridique affecté dun vice du consentement encourt la nullité, puisquen labsence de ce vice, lautre personne naurait pas contracté ou aurait contracté mais à des conditions différentes.
Les vices du consentement constituent des faits juridiques et peuvent donc être prouvés par tous moyens, à lopposé des actes juridiques qui eux doivent être prouvé par des preuves « parfaites » (écrit, serment etc.). Cest généralement au jour de la conclusion du contrat que lon recherche lexistence du vice.
Lerreur se définit généralement comme une représentation inexacte de la réalité, lune des parties se fait une fausse idée de certains éléments du contrat. Il est important de rappeler que toutes les erreurs ne sont pas des causes de nullité. En effet, afin de préserver une certaine sécurité des transactions, il est important de ne pas retenir lerreur en toutes circonstances, certaines erreurs sont minimes et ont peu dincidence sur le contrat lui-même, de fait, elles ne sauraient être envisagées comme un vice du consentement. On distingue donc deux types derreurs : lerreur qui est indifférente ou sans incidence sur le devenir du contrat et les erreurs qui entraînent la nullité du contrat.
Lerreur indifférente ne permet pas dannuler le contrat car lerreur commise ne porte que sur des éléments extérieurs au contrat ou dont lincidence sur lengagement est minime. Lorsquil sagit dune erreur sur des motifs extérieurs à lobjet du contrat, c'est-à-dire que lune des parties invoque des éléments purement personnels, étrangers à lobjet du contrat ou à la personne du cocontractant, ceux-ci ne sauraient fonder une demande de nullité pour vice du consentement. Par exemple, une personne passe un entretien dembauche, elle décide par la même occasion de louer un appartement dans lidée quelle obtiendra cet emploi, si finalement il nen est rien, quelle nest pas embauchée, elle ne pourra pas invoquer ce motif pour demander lannulation de son contrat de location. Le fait que lautre partie ait été au courant de limportance de cette condition ne change rien. Il aurait fallu expressément lintégrer au contrat, c'est-à-dire en ajoutant une clause.
Il existe une autre forme derreur qui est indifférente, il sagit de lerreur sur la valeur. Il sagit dune « appréciation économique erronée, effectuée à partir de données exactes ». On donne souvent en exemple la célèbre affaire Poussin dans laquelle des époux avaient vendu un tableau sans savoir quil sagissait dune uvre originale de Nicolas Poussin. Ils ont donc mal apprécié la valeur du bien, ils ont pensé quil sagissait dune copie, donc le prix fixé est resté très modeste. Lerreur sur la valeur ne sera donc pas envisageable dans un tel cas, toutefois, il sera possible denvisager une action fondée sur lerreur sur les qualités substantielles de la chose du contrat.