Les personnes n'ayant pas de capacité de discernement sont-elles responsables pénalement ?




Si la personne était atteinte au moment des faits d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant conduit à une absence de discernement ou de contrôle de ses actes, cette personne n’est pas susceptible de voir sa responsabilité pénale engagée. En effet, dans cette situation, la personne commettant l’infraction a perdu son libre arbitre et n’a pas conscience de faire le mal, elle ne peut donc être reconnue comme ayant commis une faute ni même avoir voulu le crime ou délit qui est survenu.

Le trouble psychique ou neuropsychique ne peut être présumé et est laissé à l’appréciation du juge qui peut demander à titre purement consultatif l’avis d’un expert psychiatrique. Si la personne est reconnue comme « démente », alors elle sera relaxée ou bénéficiera d’un non lieu et sera remise en liberté, le juge n’étant pas habilité à prononcer l’internement dans un établissement psychiatrique. Ne sont pas compris dans ces troubles les maladies de la volonté (n’affectant pas l’intelligence ou le raisonnement) comme la pyromanie (manie du feu), le somnambulisme considéré comme une impulsion consciente et irrésistible, l’usage d’alcool et de stupéfiants car cela résulte d’une prise volontaire.

La personne souffrant de ces troubles n’est pas pour autant dispensée de réparer les dommages qu’elle a causée et peut aussi faire l’objet de mesures de sûreté. Ainsi, une demande d’hospitalisation d’office peut être effectuée pendant la procédure auprès des autorités administratives compétentes si une expertise établie qu’elle est nécessaire pour la sécurité des personnes et pour le maintien de l’ordre public. De même que le juge peut prendre des mesures supplémentaires comme empêcher la personne malade d’entrer en contact avec les victimes ou encore la suspension du permis de conduire, tant que cela n’affecte pas la possibilité pour elle de recevoir des soins.

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