À quelles conditions peut-on bénéficier de la garantie des vices cachés ?




Un vice caché est un défaut que l’acheteur ne pouvait pas déceler et dont il n’a pas eu connaissance au moment de la vente. Les vices sont objectivement indécelables s’ils ne se manifestent qu’à l’usage. Le caractère caché du vice s’apprécie en fonction de trois critères cumulatifs : la qualité de l’acheteur, la nature de la chose vendue, la connaissance que l’acheteur avait de la chose au moment de la vente. Le vendeur professionnel est traité plus sévèrement que l’acheteur non professionnel. En effet, l’acheteur non professionnel est présumé dépourvu de compétences au regard de la chose qu’il achète. Il doit seulement montrer qu’il a fait les vérifications élémentaires lors de l’achat.

La garantie des vices cachés s’applique si la chose est atteinte d’un défaut caché qui la rend impropre à l’usage convenu. Trois conditions doivent être remplies. Le défaut ne doit pas permettre un usage normal de la chose ; le défaut doit être grave au point de rendre la chose vendue impropre à l’usage auquel on la destine ou en diminuer tellement l’usage que l’acheteur ne l’aurait pas acquise ou n'en aurait donné qu'un moindre prix s'il en avait eu connaissance ; enfin, il ne doit avoir été ni perçu ni perceptible par l’acheteur au moment où il a réalisé les vérifications élémentaires. Le vice n’est garanti par l’acheteur que s’il est antérieur ou s’il a lieu à l’occasion de la vente. Si l’acheteur ne trouve pas d’arrangement amiable avec le vendeur, il peut saisir le juge pour une action en garantie des vices cachés. L’acheteur a un délai de deux ans pour mettre en œuvre la garantie contre les vices cachés. Il a alors le choix entre deux actions.

• Il peut demander la résolution de la vente, il obtiendra alors le remboursement du prix et devra restituer la chose au vendeur. Dans ce cas, le contrat de vente est annulé rétroactivement. Les obligations nées du contrat sont effacées.
• Ou bien, il peut demander une diminution du prix, il pourra alors conserver la chose et obtenir un remboursement partiel du prix. Dans ce cas, c’est le juge qui évalue le nouveau prix en prenant en compte le vice de la chose vendue.

Une autre solution consiste pour l’acheteur à obtenir d’un vendeur professionnel que la chose défectueuse soit réparée ou remplacée. Cela ne signifie pas pour autant que le vendeur ait le droit de proposer la réparation de la chose pour faire échouer une demande de l’acheteur en résolution du contrat ou en diminution du prix. Par ailleurs, l’acheteur a le droit de décider de ne pas faire jouer la garantie contractuelle pour que s’applique pleinement la garantie légale.

L’acheteur victime d’un vice caché peut obtenir une indemnisation indépendamment ou en complément des deux actions précédemment citées. L’acheteur peut réclamer des dommages et intérêts s’il rapporte la preuve de son préjudice et que le vendeur connaissait l’existence du défaut du produit. Si le vendeur connaissait le vice, il est considéré de mauvaise foi car il n’a pas informé l’acheteur de son existence. Il devra alors réparer les préjudices liés à la présence du vice caché, que l’acheteur soit ou non un professionnel. On considère que le vendeur professionnel connaît tous les vices de la chose, même les plus indécelables. Mais, si le vendeur n’est pas professionnel et qu’il est de bonne foi l’acheteur aura seulement le droit à la restitution du prix et au remboursement des frais occasionnés par la vente. Si l’acheteur est un professionnel, il devra prouver la mauvaise foi du vendeur.

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