L'Assurance vol des habitations : quelles sont les obligations de l’assuré pour prévenir le vol ?




Les précautions à prendre

Le contrat d’assurance habitation prévoit généralement les mesures de précaution qui sont exigées de l’assuré afin que la garantie puisse jouer. Il est ainsi parfois prévu qu’en cas de vol l’assurance ne jouera que si l’assuré s’est lui-même efficacement équipé contre toute intrusion. Des serrures multipoints, des volets aux fenêtres, de faux barreaux ou encore une alarme de sécurité sont autant d’éléments que l’assureur peut exiger que son client installe. L’assuré qui ne respecte pas les mesures de protection exigées par le contrat se verra refuser toute garantie. Les assureurs sont parfois intransigeants, il est donc préférable de directement s’adresser à eux afin de savoir si son habitation est protégée conformément à ce que le contrat exige (un assureur a par exemple pu refuser la garantie pour un client dont les serrures étaient fixée par des clous et non des vis).

Le contrat d’assurance exige également que l’assuré prenne certaines précautions particulières lorsqu’il s’absente de son logement. Lorsque son absence est de courte durée, les contrats exigent généralement que les portes et fenêtres soient fermées. Dans le cas où l’absence serait plus longue, supérieur à 12 heures par exemple (les contrats peuvent prévoir une durée plus longue 24 heures par exemple) ou durant la nuit, les volets doivent être fermés. En cas de litige, c’est à l’assureur qu’il reviendra de faire la preuve que son client n’a pas respecté les mesures de protection prévues dans le contrat. Lorsque les moyens de protection n’ont pas été mis en œuvre (fenêtres fermées, volets abaissé etc.) la garantie est exclue. Certains contrats d’assurance prévoient également des clauses d’inhabitation qui ont pour but de suspendre la garantie en cas de vol au-delà d’un nombre de jours d’absence. Le délai varie d’un contrat à l’autre : 30 jours, 90 jours, il faut se référer à son contrat. Pour être valable, de telles clauses doivent être limitées et être parfaitement apparentes dans le contrat.

La preuve du vol

Afin de pouvoir bénéficier de la garantie prévue par son contrat d’assurance, l’assuré victime d’un vol doit faire la preuve de deux choses : tout d’abord qu’il a été victime d’un vol, ensuite que celui-ci a bien eu lieu dans les circonstances prévues par le contrat d’assurance. Sans cela il ne pourra pas obtenir d’indemnisation de son assureur. Prouver l’effraction n’est pas compliqué quand la porte d’entrée ou des fenêtres ont été endommagées. Mais dans certains cas la preuve est plus difficile à apporter, notamment lorsque l’auteur du vol a utilisé de fausses clés, lorsqu’il a escaladé et est entré sans effraction etc. Dans ce genre d’hypothèse, la preuve est très difficile à apporter et l’assuré se trouve souvent exclu du bénéfice de la garantie alors même que le vol est pourtant clairement établi.

Le Code pénal défini l’effraction comme l’utilisation de tout moyen permettant d’actionner un dispositif de fermeture sans le forcer ou le dégrader. L’usage de fausses clés est admis comme un moyen d’introduction par effraction. Il revient à l’assuré de prouver que le voleur a fait usage de fausses clés, ce qui est difficile à prouver si ces dernières n’ont pas été laissées sur les lieux. Mais les juges admettent que lorsque des présomptions graves et concordantes sont de nature à laisser penser qu’il a été fait usage de fausses clés, l’assureur ne peut refuser la garantie.

L’assurance habitation peut également jouer en cas d’introduction clandestine, c'est-à-dire lorsque les voleurs sont entrés à l’insu de l’assuré et à des fins illicites. On se situe dans un cas d’introduction clandestine lorsque, par exemple, des personnes se sont présentées sous une fausse identité (réparateur EDF, ramoneur etc.) et en ont profité pour dérober des objets. C’est l’assuré qui doit prouver que les circonstances dans lesquelles le vol a eu lieu sont de nature à caractériser une introduction clandestine.

En cas de vol, que faire ?

Lorsque l’assuré est victime d’un vol, il se doit de respecter certaines précautions s’il souhaite bénéficier pleinement de la garantie prévue dans son contrat. Les manquements à certaines obligations pourront lui faire perdre le bénéfice de l’assurance. A la suite d’un vol, l’assuré doit donc commencer par avertir les services de police afin que ces derniers puissent faire d’éventuelles constatations. Il est donc important de ne rien modifier sur les lieux. Il faudra ensuite que l’assuré prenne les mesures nécessaires pour éviter tout nouveau cambriolage (par exemple, installer un nouveau verrou). Son assureur devra être avertit le plus rapidement possible. Les contrats d’assurance prévoient généralement un délai maximum de deux jours ouvrés après le vol (les samedis, dimanches et les jours fériés ne sont pas des jours ouvrés, si le délai expire un dimanche, il est ainsi reporté au jour ouvré suivant, soit le lundi). L’assureur est le plus souvent avertit par téléphone, mais pour plus de précaution, il convient de lui envoyer une lettre recommandée avec demande d’avis de réception. L’assureur devra être informé de l’ensemble des objets qui ont été dérobés, il pourra par exemple présenter des factures ou des photos sur lesquelles les objets sont visibles. Le fait de ne pas avertir l’assureur dans les délais prévus fera perdre à l’assuré le bénéficie de sa garantie, il ne sera donc pas indemnisé.

Afin de s’assurer que le vol entre effectivement dans le cadre de la garantie souscrite, l’assureur désigne généralement un expert chargé de se rendre sur les lieux afin d’examiner la situation. Il pourra alors conclure en défaveur de l’assuré (par exemple, en présumant que la serrure a été endommagée par une clé mal taillée), dans ce cas l’assuré peut désigner lui-même un expert pour contredire les conclusions du premier. Si le désaccord persiste entre expert de l’assurance et expert de l’assuré, un troisième expert pourra être désigné pour trancher entre les deux avis.

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