En raison de leur nature particulièrement fragile, la loi adopte des mesures strictes de protection en faveur des mineurs. Leur jeune âge est en effet parfois de nature à les exposer à toute sorte dabus. Ainsi, ils sont protégés de manière générale par diverses conventions, ils sont également protégés dans le cadre familiale (abandon, hébergement etc.). Le législateur organise aussi un régime plus sévère de protection en cas de mise en péril (la corruption, provocation à la consommation de drogues ou autres sont plus sévèrement réprimées lorsquelles visent des mineurs). De même que les violences à leur égard.
Les titulaires de lautorité parentale sont garant du bien être de leurs enfants. Ils prennent les décisions qui simposent en lieu et place de leurs enfants, ils en sont responsables et répondent des infractions quils sont susceptibles de commettre. Ils sont tenus dassurer leur protection ; et de pourvoir à leur éducation. Leurs obligations et leurs devoirs sont étendus, on distingue :
Lobligation dentretien
Les parents se doivent de garantir à leur enfant un entretien minimum, ils doivent le nourrir et lentretenir mais ceci en fonction de leurs ressources et des besoins de lenfant. Ceci est valable certes pour les couples mariés mais également pour les couples séparés. Un niveau de vie suffisant doit être assuré aux enfants pour permettre leur développement. Il sagit de les nourrir, mais aussi dassumer les frais détudes et dinstruction en général etc. Lobligation dentretien se poursuit jusquà lindépendance financière du jeune majeur ou au moins jusquà la fin de ses études. En cas de séparation des parents, lobligation dentretien ne disparait pas, elle est assurée en nature par les deux parents. Le juge peut toutefois prévoir le versement d'une pension alimentaire. Le montant de la pension alimentaire est fixé par le jugement de divorce en fonction des revenus des parents et des besoins de l'enfant. La pension peut faire lobjet de révision. Elle est due jusqu'à ce que l'enfant devienne autonome financièrement.
Le devoir de garde
Lenfant doit vivre avec ses parents, car ils ont envers lui un droit et un devoir de garde. Ils décident du lieu où résidera leur enfant et celui-ci ne peut, sans leur permission, quitter le domicile familial. Lenfant ne peut pas résider chez quelquun dautre sans la permission de ses parents. Des parents défaillants pourraient se voir retirer lexercice de lautorité parentale. Et, dans des cas très graves, un tribunal correctionnel pourrait retenir le délit dabandon denfant, infraction punie de cinq ans demprisonnement et de 75 000 damende.
Le devoir de surveillance
Afin de protéger la santé, la sécurité et la moralité de leur enfant les parents ont un devoir de surveillance. Le devoir de surveillance est lié au droit de garde. Le but est pour les parents de toujours avoir un certain contrôle sur la vie de lenfant que se soit sous le toit familial ou à lextérieur. Le droit des parents dans ce domaine nest cependant pas absolu. Lenfant, au fur et à mesure quil grandit, doit être associé aux décisions qui le concernent et doit disposer dune plus grande autonomie.
Le devoir déducation
Assurer la subsistance nécessaire à leur enfant nest pas la seule obligation essentielle des parents, ils sont aussi chargés de son éducation. Dans ce domaine, la loi française leur impose de scolariser les enfants de plus de 6 ans, cette obligation cesse à lâge de 16 ans, la poursuite des études devient alors facultative. Les parents peuvent choisir lécole de leur choix ou ils peuvent opter pour une scolarisation à domicile. Le fait de ne pas respecter lobligation de scolarisation expose les parents à des sanctions, par exemple, des mesures éducatives peuvent être prises par le juge des enfants. Il intervient lorsque lenfant est en danger ou lorsque les conditions de son éducation ou de son développement sont gravement compromises.
Les décisions parentales en matière de santé
Les parents décident des soins à donner à leur enfant, des traitements quil doit suivre, et des opérations quil peut être amené à subir. Sauf dans les cas durgence, aucun acte médical ne peut être pratiqué sur un mineur sans le consentement des titulaires de lautorité parentale. Dans le domaine des soins à fournir à lenfant les parents sont soumis à certaines obligations imposées par la loi. Ainsi, certaines vaccinations sont obligatoires. Pour être inscrits dans une crèche ou une école, les enfants doivent être vaccinés contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite. La loi prévoit que le refus de soumettre les enfants sur lesquels on exerce lautorité parentale aux obligations de vaccination ou la volonté den entraver lexécution sont punis de six mois de prison et de 3 750 damende.
Lintérêt de lenfant : la composante primordial
Toutes les décisions prises par les parents doivent lêtre dans lintérêt de lenfant. Par exemple, la loi permet à lofficier détat civil en charge de refuser linscription du prénom dun enfant lorsquil lui apparait que celui-ci est contraire aux intérêts de lenfant. La Convention internationale des droits de lenfant prévoit que nul enfant ne doit faire lobjet dimmixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni datteintes illégales à son honneur et à sa réputation. La surveillance doit par ailleurs être adaptée à lâge de lenfant, à lévolution des murs. Elle est également limitée par le droit de lenfant à entretenir des relations personnelles avec ses grands-parents. Si les parents manquent à leurs obligations en ce domaine et que lenfant du fait de leur négligence se retrouve en situation de danger, le juge des enfants peut intervenir et ordonner une mesure éducative pour venir en aide au mineur, il peut aller jusquà ordonner le placement de lenfant. Ce dernier est alors placé sous la responsabilité du président du conseil général et du juge des enfants. De son côté, le juge aux affaires familiales peut, dans les cas les plus graves, retirer lautorité parentale aux parents.