Comment rompre conventionnellement un CDI ?




Lorsqu’ils sont engagés dans un contrat à durée indéterminée, employeur et salarié peuvent, d’un commun accord, décider de le rompre. On parle alors de « rupture conventionnelle », par opposition aux ruptures unilatérales que peuvent constituer le licenciement et la démission. Il s’agira pour les parties de signer une convention dans laquelle ils se seront accordés sur les conditions de la rupture. Cette convention devra bien évidemment respecter les règles posées par la loi. Elle devra obligatoirement indiquer la date à laquelle la rupture du contrat prendra effet et le montant de l’indemnité de rupture qui sera accordée au salarié. La loi interdit de fixer un montant inférieur à celui prévu pour l’indemnité de licenciement. L’indemnité est fonction de la rémunération brute dont le salarié bénéficiait et de son ancienneté.

Les parties qui optent pour une rupture conventionnelle se doivent de respecter une procédure stricte. Employeur et salarié doivent s’accorder sur le principe de la rupture conventionnelle par le biais d’un ou plusieurs entretiens. Le salarié peut se faire assister par un autre salarié, un représentant du personnel ou un conseiller. S’il opte pour cette possibilité, il lui faudra avertir l’employeur avant l’entretien afin que celui-ci puisse lui aussi se faire assister. Il existe une liste limitative des personnes qui peuvent assister les parties durant ces entretiens. L’avocat n’en fait pas partie. L’employeur peut se faire assister dans les mêmes conditions.

Chacune des parties dispose d’un délai de quinze jours calendaires (c'est-à-dire tous les jours de la semaine, y compris, les samedi, dimanche et jours fériés) à compter de la signature de la convention pour se rétracter. La loi n’impose pas de motiver cette rétractation. Le moyen le plus sûr pour éviter toute contestation liée aux délais est de faire connaître sa décision de rétractation par lettre recommandée avec accusé de réception.

Ce n’est qu’une fois que les parties se sont accordées que la convention pourra être homologuée et donc acquérir force de loi. L’une des parties devra en effet l' adresser à l’autorité administrative compétente pour que celle-ci soit homologuée. Il s'agit de la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (DRECCTE). La convention devra être accompagnée d’un formulaire de demande d’homologation. Le directeur de la DRECCTE dispose alors de quinze jours ouvrables (c'est-à-dire samedi, dimanche et jours fériés exclus) pour s’assurer que les règles de droit du travail ont bien été respectées. Si passé ce délai les parties n’ont toujours aucune réponse, l’homologation peut être considérée comme acquise. Pour le reste, sans homologation, la convention de rupture n’est pas valable, ce qui signifie que la relation de travail devra se poursuivre normalement. Lorsque l’homologation est refusée, le salarié ou l'employeur ou les deux ont la possibilité de saisir le Conseil des prud’hommes dans les douze mois. Les contestations à la suite de l’homologation de la convention doivent être formées dans le même délai.

A l’occasion de la rupture conventionnelle l’employeur doit également verser au salarié ce que l’on appelle « une indemnité de rupture conventionnelle ». Le montant pourra être négocié entre les parties mais il ne devra en aucun cas être inférieur au montant de l’indemnité légale de licenciement. La base de calcul de cette indemnité sera constituée par la moyenne des trois ou douze derniers mois de rémunération qui ont précédé la signature de la convention. S’il s’avère, après calcul que le montant est moins favorable que celui de l’indemnité légale, c’est le montant de l’indemnité légale qui devra être versé. Il est à noter que si le salarié n’avait pas pris tous ses congés payés, une indemnité compensatrice devra être ajoutée à l’indemnité de rupture. Enfin, comme pour les autres modes de rupture du contrat, l’employeur devra, à l’issue de la procédure, remettre au salarié un certificat de travail et un exemplaire de l’attestation qui lui permettra de prétendre aux allocations chômages, ainsi qu’un solde de tout compte.

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