Toute personne a le droit à la vie et au respect de la vie privée et familiale. Les grandes conventions internationales et régionales nabordent pas la question de la protection du ftus et de lembryon et par conséquent, du droit à lavortement. Il faut se référer à la législation de chaque pays. La Cour européenne des droits de lhomme reconnaît néanmoins que les campagnes qui militent pour le droit à lavortement doivent être protégées car elles sont une manifestation de la liberté dexpression.
Le droit à lavortement pose des questions dordre éthique. Cest pourquoi bien souvent, les Etats qui linterdisent sont ceux où la religion est très présente. Certains Etats pénalisent lavortement et ne ladmettent quen cas de viol, danomalies de lenfant à naître ou de risques pour la santé (en majorité des pays dAfrique ou dAmérique Latine). Il y a aussi des Etats qui admettent le recours à lavortement pour des raisons économiques ou sociales (Royaume-Uni, Inde, ). Dan les Etats qui interdisent lavortement, les femmes pratiquent des avortements clandestins qui causent souvent des décès. En ce sens, les grandes organisations internationales dénoncent une violation des droits de la personne humaine (en particulier, le droit à la vie, le droit à la santé physique et psychique et le droit à la sûreté) et recommandent dautoriser lavortement lorsquil permet de protéger la santé de la femme.
En France, lavortement a été légalisé en 1975. Il y a deux hypothèses. Première hypothèse : la femme est dans une situation de détresse et demande une interruption volontaire de grossesse (IVG). Il y a deux techniques. LIVG daspiration peut être pratiquée jusquà la douzième semaine de grossesse, soit quatorze semaines depuis les dernières règles. LIVG médicamenteuse peut être pratiquée jusquà la cinquième semaine de grossesse, soit sept semaines après les dernières règles. Le droit à lIVG est encadré. On cherche à éviter les avortements de convenance. Il y a des consultations médicales avant et après lintervention. Un entretien psycho-social est automatiquement proposé aux femmes majeures et aux mineures émancipées mais il est facultatif. Par contre, il est obligatoire pour les mineures non émancipées.
Seconde hypothèse : la poursuite de la grossesse met gravement en danger la santé de la femme ou il y a une forte possibilité que l'enfant à naître soit atteint d'une maladie grave et incurable. On parle alors dinterruption médicale de grossesse (IMG). En ce qui concerne la santé de la mère, ce peut être sa santé physique (insuffisance cardiaque, rénale ou respiratoire, cancer, ) ou psychique (viol, inceste ). En ce qui concerne la santé de lenfant, il peut sagir dune anomalie physique et mentale (anomalies neurologiques, génétiques, chromosomiques, anomalies du squelette et de lappareil locomoteur). Le motif thérapeutique doit être attesté par deux médecins dune équipe pluridisciplinaire travaillant dans un établissement agréé. LIMG pourra se faire à tout moment de la grossesse. De la même manière, dans la plupart des Etats de lUnion européenne, linterruption volontaire de grossesse est pratiquée généralement entre dix à douze semaines daménorrhée et linterruption médicale de grossesse, sans limite légale.
Pour savoir si le ftus et lembryon doivent être protégés au nom du droit à la vie, il faut savoir sils sont ou non considérés comme une personne. A léchelle de lUnion européenne, on reconnaît que chacun a le droit à la vie et que la loi doit en assurer la protection. Toutefois, la Cour européenne des droits de lhomme (CEDH) considère que chacun des Etats membres doit faire appliquer ses propres lois sur le début de la vie car tous ne saccordent pas sur le point de départ de la vie, tant dun point de vue juridique que scientifique.
En France, on considère que lembryon ne devient une personne juridique quà la naissance. Cest pourquoi, on ne peut pas appliquer les lois sur lhomicide involontaire lorsquun médecin a provoqué un avortement par erreur ou lorsquun accident de voiture provoque la mort du ftus. Néanmoins, ce principe rencontre des atténuations sachant que la loi impose de considérer lenfant à naître comme né toutes les fois quil y va de son intérêt.
En France, lavortement est dépénalisé. Ne sont donc désormais condamnées que les interruptions illégales de grossesse. Voici quelques exemples. Il faut relever que la femme nest pas punissable. Lorsque la femme na pas donné son consentement à linterruption de grossesse, les peines sont de cinq années demprisonnement et de 75 000 euros damende. De plus, lorsque lavortement est pratiqué en dehors des délais, sans la présence dun médecin ou encore dans un lieu non prévu par la loi, les peines sont de deux années demprisonnement et de 30 000 euros damende. De même, la personne qui donne à la femme les moyens de procéder à une auto-intervention risque une peine de prison de trois ans et une peine damende de 45 000 euros. Enfin, pratiquer une intervention après avoir effectué le diagnostic prénatal mais sans respecter les formalités légales est puni dune peine de prison de deux ans et dune peine damende de 30 000 euros.