Toute personne a le droit à la vie. Cest le premier des droits dans le sens où il permet dexercer les autres droits de lhomme. Cest un droit protégé par la loi. Il est reconnu par les grandes conventions régionales et internationales, notamment la Convention de sauvegarde des droits de lhomme et des libertés fondamentales (CEDH) et la Déclaration universelle des droits de lhomme (DUDH).
Pour faire respecter le droit à la vie, on impose aux Etats et à leurs agents plusieurs obligations : ne pas donner la mort, édicter des lois et des sanctions pénales pour protéger la vie des personnes, enquêter sur les décès. On tente de protéger les violations arbitraires des Etats, cest-à-dire toutes les actions qui ne respecteraient pas les lois et les procédures.
Dans la pratique, on invoque aussi le droit à la vie lorsque lon parle de la protection des prisonniers, la protection contre les risques écologiques et la protection contre la violence dune tierce personne. Sagissant de la protection des prisonniers, les Etats ont lobligation de mettre en uvre toutes les mesures utiles pour protéger la vie des détenus. Par exemple, adopter des mesures spéciales lorsquun détenu présente des graves problèmes psychiques et quil a des tendances suicidaires. Aussi, lorsquune personne pourtant en bonne santé décède alors quelle est emprisonnée, lEtat devra expliquer quelle a été lorigine de la mort (explications des blessures éventuelles, ). Sagissant de la protection contre les risques technologiques, les Etats ont lobligation dassurer la protection de la santé des personnes et de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter ou limiter les risques écologiques. Par exemple, il peut sagir de mettre en place des mesures dévacuation et de secours durgence en cas de catastrophe écologique. Enfin, sagissant de la protection contre la violence dautrui, les Etats ont lobligation de protéger les personnes menacées dactes criminels. On y inclut la protection contre les violences domestiques.
Toutefois, on rencontre souvent des limites au droit à la vie. Les deux exemples les plus importants sont la peine de mort et lusage de la violence dans les conflits armés. De nombreux Etats pratiquent la peine de mort (les Etats-Unis, la Chine, ). Certains Etats ne reconnaissent la légalité de la peine de mort que dans des hypothèses très précises, par exemple, pour les crimes de guerre. Dautres Etats nont pas déclaré que la peine de mort était illégale mais ils pratiquent labolitionnisme. Ce qui signifie que dans les faits, ils ne prononcent plus de condamnation à mort. Dans tous les cas, les Etats qui appliquent la peine de mort doivent assurer des garanties minimales aux personnes condamnées. Ils ont lobligation den limiter lapplication. Ainsi, la peine de mort ne peut pas être prononcée contre des mineurs de dix-huit ans et elle ne peut pas être exécutée contre les femmes enceintes. Lorsquelle na pas été abolie, la peine de mort ne peut concerner que les crimes les plus graves. Ce qui signifie quelle ne doit intervenir que de manière exceptionnelle. La loi qui réprime le crime grave doit être en vigueur au moment des faits. Le suspect bénéficie de garanties procédurales. Il faut entre autres garantir ses droits à la défense et à la présomption dinnocence et quun tribunal compétent et indépendant prononce un jugement définitif. Le condamné à mort peut demander la grâce ou la commutation de sa peine. En France, la peine de mort a été abolie en 1981.
En temps de guerre, les civils et les prisonniers de guerre doivent être protégés. Concrètement, ce peut être une protection contre des exécutions sommaires, des bombardements aveugles, un refus daccès aux médicaments ou à la nourriture, Hors conflits armés, il y a aussi dautres situations qui permettent des exceptions au droit à la vie. Cest le cas par exemple pour assurer la défense des personnes contre les violences illégales, pour empêcher lévasion de détenus, ou encore pour réprimer une insurrection. Dans de telles hypothèses, la mort ne sera pas considérée comme une infraction. Aussi, le principe de non-refoulement prévoit que lEtat na pas le droit de renvoyer vers un autre Etat une personne qui risque des persécutions ou la mort. Sont concernés les réfugiés et les demandeurs dasile.
Les personnes victimes datteintes illégales au droit à la vie (exécutions extrajudiciaires, exécutions sommaires ou arbitraires) peuvent exiger de lEtat une compensation. De plus, lEtat devra engager une enquête sur ces violations et punir les coupables. Les victimes peuvent sadresser au Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires. Il étudie les circonstances des exécutions. Il peut interroger le gouvernement de lEtat en cause.
Enfin, certains textes internationaux reconnaissent le droit à la survie et au développement des enfants. Cest une extension du droit à la vie. Il suppose un droit daccès aux ressources basiques (accès à leau potable, qualité de lassainissement, lutte contre la malnutrition, ).