1. La convention pour la répression du crime de génocide
Cette convention a été adoptée à la suite de la seconde guerre mondiale et en réponse aux atrocités commises durant le conflit. Le génocide étant considéré comme la pire forme de crime contre lhumanité condamnée par le monde civilisé, cette convention acquiert dès lors une force morale très grande. Elle ne peut pas être invoquée par un individu, mais un Etat peut le faire au nom de ses ressortissants. Cela sest produit récemment entre la Serbie et la Bosnie Herzégovine devant la Cour internationale de justice. Lavantage de cette convention est quelle a servi de base et dinspiration pour le renforcement des lois nationales ou encore lors de la création du Tribunal pénal international pour lEx-Yougoslavie et le Rwanda dans les années 1990 et qui sont encore en activité à ce jour, mais aussi pour la création de la Cour Pénale internationale. En France, La Convention a été ratifiée en 1950 et le crime de Génocide a été introduit dans le code pénal.
Le crime de génocide correspond ainsi à un ensemble dactes commis, en temps de guerre ou en temps de paix, dans lintention de détruire en tout ou partie un groupe national, ethnique, social ou religieux. Il peut sagir de meurtres de membres du groupe, la soumission du groupe à des conditions de vie pouvant entraîner sa destruction physique totale ou partielle, des mesures qui auraient pour but dempêcher les naissances au sein de ce groupe Ce crime nest pas soumis à une période de prescription et peut être jugé devant une juridiction nationale du pays où il a été commis ou devant une juridiction internationale spécialisée.
2. La convention internationale relative à lélimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Cette convention a été ratifiée par 171 Etats en 2007. Lobjectif principal de cette Convention est dassurer le bénéfice des droits de lhomme à tous sans distinction liée à la race, le sexe, la couleur de peau ou encore lorigine nationale. La Convention définit la discrimination raciale comme une discrimination visant toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, lascendance, lorigine nationale ou ethnique et qui aurait pour objectif de détruire ou compromettre le bénéfice ou lexercice des droits de lhomme de manière égale.
En adhérant à cette Convention, les Etats sengagent à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la discrimination, notamment la ségrégation raciale ou « lapartheid », lutter contre les partis politiques qui font la promotion de la discrimination raciale et enfin, veiller à la suppression des discriminations déjà existantes. Ainsi, la France a intégré dans le code pénal les infractions liées à la discrimination raciale ou toute autre forme de discrimination afin de donner écho à ces revendications.
Dautre part, la Convention crée aussi le Comité pour lélimination de la discrimination raciale, en relation avec les autres organisations des droits de lhomme pour assurer le suivi et le contrôle de lapplication de la Convention par les Etats membres. Ce comité assure le contrôle par lorganisation de conférences mondiales contre le racisme. Cest le cas des deux conférences de Durban qui ont eu lieu en 2001 et en avril 2009.
Si le crime de Génocide ne concerne que certains cas bien précis de zones de conflits, la discrimination reste un fléau qui concerne tous les pays et donne donc une importance particulière à cette convention qui reste plus que jamais dactualité. A cet effet, la France fait souvent lobjet de rappel de la part des instances des Nations Unies au sujet des nombreux cas de discrimination dont sont victimes les individus sur son territoire, notamment par les forces de polices ou encore en matière demploi.
3. La convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants
La Convention a pour objectif daugmenter lefficacité de la lutte contre la torture et les peines ou traitement inhumains ou dégradants c'est-à-dire des actes qui pourraient porter atteinte à la dignité humaine. Il peut sagir dactes consistant à infliger une douleur ou des souffrances aigües, physiques ou mentales intentionnellement infligées à toutes personnes pour obtenir delle des renseignements ou des aveux, pour la punir dun acte quelle ou toute autre personne aurait commis, le tout dans le but de lintimider ou de faire pression sur elle. Lacte est considéré comme aggravé lorsquil a été commis par une personne exerçant une fonction publique ou qui agissant à titre officielle ou ordonne un tel acte comme par exemple un policier ou encore un directeur de prison.
Les actes de torture ou traitements dégradants ne concernent pas les douleurs ou souffrances qui sont le résultat de sanctions légitimes, comme un traitement médical ordonné par un tribunal. En signant cette convention, les Etats sengagent à faire respecter par lensemble des institutions nationales, notamment la police et les lieux de détention, à condamner ces pratiques et à ne pas extrader des personnes vers des pays qui pratiquent de tels actes.
De plus, ils sengagent à modifier leur système judiciaire pour avoir uns justice préparée à ces cas de figure et permettre aux victimes dobtenir la possibilité de se défendre et avoir des réparations appropriées. Ainsi, la France a intégré ces exigences dans le code pénal permettant ainsi à tout individu de bénéficier des droits issus de ce type de dispositions.
Dautre part, la Convention créée le Comité contre la torture composé là aussi dexperts indépendants et chargé de contrôler lapplication des dispositions de la Convention par les Etats membres. La Convention contre la torture a été ratifiée par 144 Etats au 30 juillet 2007 et est accompagnée dun protocole supplémentaire qui crée un sous-comité de prévention qui a pour objectif linspection des lieux de détention nationaux.
4. Conventions des Nations Unies relatives à lélimination de toutes les formes de discrimination à légard des femmes
Depuis plusieurs années, la question de la parité homme femme est sujette à de nombreux débats et aujourdhui encore, malgré de nombreuses mesures adoptées en ce sens, cet objectif nest pas atteint. Et en la matière, la France fait figure de mauvais élève. La discrimination à légard des femmes est considérée comme particulière et la Convention a pour objectif de faciliter ladoption de politiques publiques nationales et créer un droit des femmes complémentaire aux droits de lhomme. La participation des femmes à la vie politique, sociale et économique, de manière effective est primordiale. De nombreuses lois ont été adoptées dans ce sens mais plus que la contrainte imposée par la loi, cest le changement des mentalités qui est visé par cette convention. Et les statistiques démontrent que le chemin est encore long pour remplir cette exigence dégalité entre les hommes et les femmes. LAssemblée nationale française ne compte que 107 femmes sur 577 députés, une nette amélioration depuis la précédente législature qui nen comptait que 71 (2002). Lexplication se trouve dans le fait que les partis politiques peuvent se voir appliquer une amende et une réduction des subventions de lEtat sils ne présentent pas un nombre suffisant de femmes (c'est-à-dire un nombre égal) ou si léquilibre homme-femme nest pas respecté. LUMP sest notamment vu appliquer une amende de 4,2 millions deuros en 2002 car le parti navait présenté que 19,6% de femmes (conformément à la loi française). La Convention a été ratifiée par 185 Etats en 2007 et crée le Comité pour lélimination de la discrimination à légard des femmes.
5. La convention relative aux droits de lenfant
Lenfant, en raison de sa dépendance envers les adultes est un être particulièrement vulnérable. Ainsi, toute personne âgée de moins de 18 ans ou selon lâge légal imposé par les Etats pour fixer la majorité, bénéficie des droits de la convention sur les droits de lenfant. Il sagit du droit à la vie et au développement de lenfant, la garantie dune identité et dune nationalité, labsence de séparation des parents sauf en cas de danger pour lenfant, la protection de lenfant de la violence et des brutalités physiques ou mentales ou encore sa liberté de penser, de conscience et dexpression. La Convention comprend aussi les droits des enfants en terme de travail et leur protection lors des conflits. Il sagit notamment dinterdire le travail des enfants, la prostitution infantile, la vente des enfants, la pornographie infantile mais aussi lenrôlement des enfants dans les forces armées. Ces cas ont été insérés par des protocoles supplémentaires. Les droits des enfants ainsi présentés font peser sur les Etats de nombreuses obligations pour organiser des politiques publiques autour de ces thématiques. Il sagira notamment de modifier le droit de la famille en conséquence, tout ce qui touche à la protection de lenfance, en matière de procédure dadoption ou encore la lutte contre lexploitation des enfants dans le travail ou sur le plan sexuel. Les violences faites aux mineurs sont encore trop nombreuses. En 2006, un enquête réalisée à linitiative des Nations Unies confirmait cette tendance et concluait que près de 200 millions denfants sont économiquement exploités (enfants esclaves, prostitution et enfants soldats).
La Convention relative aux droits de lenfant a été ratifiée par 190 Etats au 13 juillet 2007, soit leur quasi-totalité et met en place un comité pour les droits de lenfant composé dexperts indépendants et chargés dobserver lapplication par les Etats signataires des droits de lenfant.
6. Les Conventions de Genève relatives aux droits des personnes lors des conflits armés
Il sagit ici de protéger les personnes, tant les soldats que les civils en cas de guerre. Ainsi, pendant une période de conflit, les Etats concernés doivent respecter les droits de lhomme notamment le droit à la vie et à la dignité humaine. Ils nont donc pas le droit dassassiner arbitrairement des civils et toute personne ne participant pas aux combats de se livrer à des actes cruels ou portant atteinte à la dignité des personnes comme les viols ou les pillages, ils doivent traiter avec dignité leurs prisonniers et leurs laisser un libre accès aux soins de même quils ne doivent pas se livrer à des actes de torture pour obtenir des renseignements, si un soldat a déposé les armes, il doit être traité comme un civil. Les droits issus des conventions de Genève sapplique tant aux conflits internationaux quaux conflits internes (guerre civile) qui sont les plus fréquents. Lapplication des conventions de Genève reposent aussi sur laction du Comité international de la Croix rouge et de ses organisations affiliées, les organisations de la Croix rouge et du Croissant rouge présentent à travers le monde et habilitées par les conventions de Genève et bénéficiant de la reconnaissance des Etats en tant quorganismes neutres, pour des interventions humanitaires sur les zones de conflits.