Cest dans le cadre des Nations Unies que les droits de lhomme se sont le plus vite développés. La raison se retrouve dans lobjectif de lorganisation qui nest autre que de promouvoir la paix au niveau international à travers un message duniversalité, de tolérance et de respect des droits et des valeurs propres aux être humains et aux peuples. Ainsi, face aux actes de cruauté perpétrés durant la seconde guerre mondiale la réaction a été de mettre en place la Déclaration universelle des droits de lhomme en 1948, afin de proclamer des droits standards de lhomme, largement inspiré des textes déjà adoptés par les Etats eux-mêmes (en France, la Déclaration des droits de lhomme et du citoyen).
Le seul problème réside dans la valeur juridique de cette déclaration. En effet, adopté dans le cadre de lAssemblée générale des Nations Unies, ce texte na aucune valeur juridique. Il a simplement les valeurs morales et rappelle les valeurs auxquelles sont attachées la communauté internationale. La Déclaration universelle des droits de lhomme sera ainsi le cadre de référence des Etats et organisations internationales car elle va ouvrir la voie à de nombreuses conventions et traités sur les droits de lhomme. Il est même aisé de constater que ces conventions dites spécialisées, quelles soient conclues dans le cadre des Nations Unies ou dautres organisations internationales, sinspirent largement de la Déclaration et y font même parfois référence.
Le premier principe posé par la déclaration et celui dont vont découler la plupart des droits est légalité de tous les être humains en dignité et en droit. Sensuit la non-discrimination entre les êtres humains et luniversalisme des droits. Ensuite, quatre groupes de droits sont représentés dans la déclaration :
Les droits personnels de lindividu : le droit à la vie, la liberté et la sûreté, linterdiction de traitements inhumains, cruels ou dégradants, légalité devant la loi, la liberté daller et venir, la protection de la vie privée, la protection du domicile et la protection des correspondances.
Les droits de lindividu face à la collectivité : le droit à une nationalité, le droit de fonder une famille en toute liberté le droit de propriété sans être arbitrairement dépossédé.
Les droits politiques : prendre part à la direction des affaires publiques de son pays directement ou par lintermédiaire de représentants librement choisis, la liberté dopinion, liberté dexpression, liberté dassociation et de réunion.
Les droits économiques et sociaux : le droit à la protection sociale, le droit au travail et l'absence de discrimination pour un même travail, le droit syndical, le droit au repos et au loisir, le droit à la santé, à léducation et à la culture.
Dautres conventions générales sur les droits de lhomme ont été adoptées, toujours dans le cadre des Nations Unies. Cest le cas notamment des deux Pactes internationaux, lun sur les droits civils et politiques, lautre sur les droits économiques sociaux et culturels.
Le premier, sur les droits civils et politiques est en vigueur depuis le 23 mars 1976 et a été ratifié par la France en 1986. Le Pacte dispose de protocoles additionnels dont lun porte sur le droit de propriété et lautre a pour objectif dabolir la peine de mort. Les droits proclamés portent, dune part sur le « droit des peuples à disposer deux même », c'est-à-dire le droit de déterminer librement leur développement économique social et culturel. Par cette convention, les Etats sengagent à respecter et à garantir à tous les individus les droits reconnus sans distinction de race, couleur, sexe, religion, opinion politique, origine nationale ou sociale, fortune, naissance ou toute autre distinction. Dautre part, on retrouve des droits déjà proclamés dans la Déclaration universelle des droits de lhomme tels que le droit à la vie, linterdiction des actes de torture ou de traitements inhumains, cruels ou dégradants, le rappel des éléments dune justice juridiquement satisfaisante, ou encore la liberté et la sûreté, la liberté de penser, religion et association, droit de vote et participation aux affaires publiques pour ne citer que ceux-ci.
Dans la même logique, le Pacte international relatif aux droit économiques, sociaux et culturels en vigueur depuis 1976 et ratifié par la France en 1980, tout en rappelant le principe du droit des peuples à disposer deux-mêmes, impose une intervention de lEtat concerné pour la mise en uvre de ce droit. Trois types de droit y sont consacrés : les droits concernant la vie au travail (droit au travail, droit à une rémunération juste et équitable, au repos et au loisir par exemple). En second lieu, il y a les droits liés à la protection et la sécurité sociale et enfin, le droit à léducation et à la culture.
Ces deux Pactes ont lavantage, par rapport à la Déclaration universelle des droits de lhomme, de reconnaître des droits étendus mais surtout de préciser dune part les droits de la déclaration générale, de leur conférer une force juridique obligatoire, c'est-à-dire que ce ne sont plus de simples déclarations mais des dispositions quune personne peut invoquer lors dun procès par exemple. Enfin, chaque Pacte est accompagné dun Comité : le Comité des droits de lhomme et le Comité des droits de lhomme et le Comité des droits économiques et sociaux, tous deux composés dexperts chargés du suivi et de lobservation de lapplication de la Convention par la mise en uvre mais aussi leur mise en uvre.
Les Pactes ayant un caractère obligatoire, tout citoyen, au moment dun procès peut invoquer les droits qui y sont protégés, sous réserve que la France nait pas émis de réserves à certaines dispositions, ce qui est souvent le cas, ou encore que ces dispositions soient applicables en droit français. Par exemple, certains droits, même sils sont protégés par les conventions, ne peuvent pas forcément être appliqués car ils sont trop vagues, non réalisables ou vont à lencontre des valeurs de certains pays. Cest le cas notamment des droits du Pacte sur les droits économiques sociaux et culturels comme le droit au travail. Toute personne a naturellement le droit au travail mais sous réserve de remplir les conditions qui sont posées par la loi, c'est-à-dire lâge, la compétence De plus, ce droit ne peut pas obliger un Etat à fournir du travail à toutes les personnes qui en sont dépourvues. Ce serait impossible et ferait peser sur lEtat une contrainte quil ne pourrait supporter.
En France, il y a aussi le cas des minorités qui ne sont pas reconnues. En effet lun des principes fondamentaux de la France est légalité et au nom de ce principe, il nest pas accepté de donner des droits spécifiques à une catégorie de personne au nom de leur appartenance à un groupe.