Justifier la commission d'une infraction par un danger imminent : l'état de nécessité




L’état de nécessité consiste à se défendre contre un danger en commettant une infraction, c’est donc un fait justificatif qui ressemble à la légitime défense. Pour retenir l’état de nécessité, il doit exister un danger revêtant un certain nombre de conditions. Le danger doit être réel et non simplement hypothétique ou impalpable. Le danger peut menacer autrui ou même des biens. L’intégrité physique comme morale peuvent être protégées par l’état de nécessité.

Le danger doit être injuste. Le soldat qui déserte sur le champ de bataille va se défendre contre un danger mais celui-ci n’est pas injuste. La jurisprudence estime que la personne qui s’est fautivement placée dans une situation de nécessité ne peut se prévaloir de ce fait justificatif. Le danger doit être actuel ou imminent et doit ouvrir un choix c'est-à-dire combattre le danger par une infraction pénale ou subir le danger.

L’état de nécessité ne sera pas retenu lorsqu’il était possible de se défendre sans commettre d’infraction pénale et s’il était impossible de ne pas commettre l’infraction on est dans une situation de contrainte.

L’infraction doit être nécessaire. La personne ne devait pas avoir d’autre moyen de se défendre. Ce n’est pas le cas par exemple quand on commet une fraude fiscale pour faire face à des problèmes d’argent. Certaines juridictions ont pourtant admis dans des cas de squat ou de vol de nourriture l’état de nécessité mais en général ces décisions sont infirmées par la cour d’appel ou cassée par la cour de cassation.

L’acte commis doit être proportionné au danger. Néanmoins la jurisprudence admet l’état de nécessité lorsque l’intérêt apporté par l’infraction commise et celui apporté par la riposte sont équivalents. Il faut alors mesurer les intérêts en jeu.

L’infraction nécessaire doit être dirigée contre une personne étrangère au danger. La personne qui subit l’acte nécessaire ne doit pas être à l’origine du danger. Le danger peut venir d’un tiers ou d’un élément naturel.

Par rapport à la constitution de l’infraction, l’effet principal d'une infraction justifiée par la loi ou la nécessité est l’anéantissement de la responsabilité pénale. C’est au parquet de prouver que les présomptions ne correspondaient pas à la réalité.

Les faits justificatifs pénaux valent aussi pour la responsabilité civile mais il y a deux limites. La Cour de Cassation a considéré qu’il pouvait y avoir responsabilité du fait des choses alors qu’avant elle n’excluait pas cette partie. Il y a eu un revirement de jurisprudence pour dire qu’il n’y avait plus du tout de responsabilité civile. Elle est quand même maintenue par certains arrêts de la Cour de Cassation, donc la jurisprudence n’est pas claire.

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