Le contrôle de constitutionnalité




Le Conseil constitutionnel est l’organe chargé d’assurer le respect de la constitution il s’assure que les lois votées par le Parlement sont bien conformes à la constitution, c’est le contrôle de constitutionnalité. Il a également la charge d’examiner les traités internationaux.

Les règlements pris par l’Assemblée nationale ou le Sénat doivent obligatoirement faire l’objet d’un contrôle par le Conseil, pour les lois et les textes internationaux, le contrôle est facultatif, ce sont les autorités habilitées à solliciter le contrôle qui doivent le demander. Peuvent ainsi déférer une loi au contrôle du Conseil constitutionnel le président de la République, le Premier ministre, le président du Sénat et le président de l’Assemblée nationale ainsi que soixante députés ou sénateurs. Il s’agit ici d’un contrôle fondé sur un filtre politique puisque l’examen ne peut avoir lieu que si l’un des titulaires du droit de saisir le Conseil décide d’agir. Par ailleurs c’est un contrôle a priori puisqu’il est réalisé avant la promulgation de la loi.

Depuis la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008 la Constitution ouvre la possibilité d’un contrôle de constitutionnalité des lois a posteriori. Les nouvelles dispositions qui sont entrées en vigueur le 1er mars 2010, prévoient ainsi que lorsqu’à l'occasion d'une instance en cours devant une juridiction, il est soutenu qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés que la Constitution garantit, les juridictions devront procéder à un premier examen de la constitutionnalité des dispositions législatives déférées. Le Conseil constitutionnel ne devrait être amené à se prononcé que s’il se pose au Conseil d’Etat ou à la Cour de cassation une difficulté particulière. Le schéma devrait donc être le suivant, la juridiction devant laquelle est invoquée l’inconstitutionnalité doit se prononcer, si elle rencontre des difficultés il lui sera possible de saisir la Haute cour de son ordre de juridiction, à savoir, a Cour de cassation pour l’ordre judiciaire et le Conseil d’Etat pour l’ordre administratif. A la suite de ce contrôle si la disposition en cause est déclarée inconstitutionnelle elle est abrogée à compter de la publication de la décision ou à compter d'une date ultérieure fixée par cette décision.

La protection des droits et libertés :

Le Conseil constitutionnel a pour mission de s’assurer que toutes les normes prises le soient en conformité avec la Constitution. Mais la Constitution n’est pas le seul texte auquel doivent se soumettre les autorités qui édictent des normes. En effet, en plus de la Constitution toute norme nouvelle doit rester conforme à la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyens (elle reprend les principes fondamentaux tels que la liberté, l’égalité, le droit d’expression etc.) ainsi qu’au préambule de la Constitution de 1946 (il énonce lui aussi des principes fondamentaux (liberté d’association droit à la santé, au travail etc.)).

Dans certains cas, le contrôle de constitutionalité est obligatoire, c’est le cas pour les règlements pris par l’assemblée nationale ou le sénat. Dans d’autres il est simplement facultatif, tel est le cas pour les traités internationaux. Une norme qui s’avère contraire à la Constitution est censurée par le Conseil. Elle peut être censurée totalement ou partiellement, elle peut aussi faire l’objet d’une réserve d’interprétation.

Au titre de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales la Constitution opère des renvois vers certains textes. Elle donne ainsi valeur constitutionnelle au préambule de la constitution de 1958, lequel renvoie au préambule de la Constitution de 1946 et à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. De cette manière, par le contrôle qu’opère le Conseil constitutionnel quant à la conformité des lois à la Constitution, le Conseil est aussi devenu le protecteur des droits et libertés des citoyens et le garant de l’Etat de droit.

Parmi les droits et libertés protégés on peut citer la liberté d’expression, l’égalité de tous devant la loi, devant les emplois publics, devant l’impôt, la non-rétroactivité des lois pénales, le droit de propriété etc. Le Conseil constitutionnel a également donné valeur constitutionnelle aux principes fondamentaux reconnus par les lois de la République énoncés dans le préambule de 1946. Parmi ces principes il a consacré la liberté d’association, la liberté d’enseignement et de conscience, le respect des droits de la défense etc. Les principes politiques, économiques et sociaux particulièrement nécessaires à notre temps, énoncés et énumérés dans le préambule de la constitution de 1946, ont également été consacrés. Parmi eux on compte : l’égalité homme/femme, le droit d’asile, la liberté syndicale, le droit de grève ou même le droit à l’emploi. D’autres principes qui ne sont mentionnés dans aucun texte ont pu être consacrés par le Conseil constitutionnel : la continuité de l’État et du service public ou encore le respect de la dignité humaine.

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