Les procédures d'injonction devant le tribunal d'instance




La procédure d'injonction de payer

La procédure d'injonction de payer permet à des créanciers de recouvrer des impayés lorsqu’aucune contestation sérieuse n’est opposée. Cette procédure ne peut être mise en œuvre que pour le recouvrement d'une créance qui a une cause contractuelle ou résulte d'une obligation de caractère statutaire et s'élève à un montant déterminé ; en matière contractuelle, la détermination est faite en vertu des stipulations du contrat y compris, le cas échéant, la clause pénale ; ou lorsque l'engagement résulte de l'acceptation ou du tirage d'une lettre de change ou encore de la souscription d'un billet à ordre.

La demande est portée devant le tribunal d'instance, la juridiction de proximité ou devant le président du tribunal de commerce. Le juge territorialement compétent est celui du lieu où vit le défendeur. La demande est adressée au greffe de la juridiction par le créancier. Elle doit reprendre précisément le montant de la somme réclamée avec le décompte des différents éléments de la créance ainsi que le fondement de celle-ci.

Lorsqu’au vu des documents présentés, le juge considère que la demande est justifiée en tout ou partie, il rend une ordonnance d’injonction de payer pour un montant qu’il déterminera lui-même. Si le juge rejette la requête, sa décision est sans recours pour le créancier, à moins de recourir aux voies de droit commun.

Une copie certifiée conforme de la requête et de l'ordonnance est signifiée, à l'initiative du créancier, à chacun des débiteurs. L'ordonnance portant injonction de payer est nulle si elle n'a pas été signifiée dans les six mois de sa date.

Lorsque l’injonction de payer est signifiée au débiteur, l’acte devra également lui rappeler qu’il doit : soit payer au créancier le montant de la somme qui est due, plus d’éventuels intérêts ou frais ; soit, s’il souhaite contester la décision, les moyens dont il dispose pour former opposition.

L'acte qui signifie l’injonction de payer au défendeur doit contenir lui aussi à peine de nullité : le délai accordé au défendeur pour former opposition, le tribunal auquel il faudra s’adresser et les règles à respecter pour former opposition. Le débiteur qui souhaite faire opposition doit porter son opposition devant le tribunal d'instance qui a rendu l'ordonnance d'injonction de payer. L'opposition doit être formée dans le mois qui suit la signification de l'ordonnance. Les parties sont ensuite convoquées à une audience par lettre recommandée avec demande d'avis de réception.

Si le débiteur ne s’y oppose pas dans le mois qui suit la signification de l'ordonnance portant injonction de payer, le créancier peut demander à ce que l'ordonnance bénéficie désormais de la formule exécutoire (il pourra donc recourir à des mesures d’exécution forcée).

La procédure d’injonction de faire

Pour les obligations nées d’un contrat conclu entre des particuliers et si la valeur du litige n’excède pas les 10 000 euros (taux de compétence du tribunal d’instance), le juge peut délivrer au débiteur une injonction d’exécuter son obligation si la demande lui parait fondée.

La procédure se déroule en deux temps. Tout d’abord le créancier présente sa requête au juge d’instance du lieu ou demeure le débiteur ou du lieu d’exécution de l’obligation (il a le choix). La requête est déposée au greffe et doit contenir : l'indication précise de l'obligation dont l'exécution est demandée ainsi que son fondement juridique ; éventuellement, les dommages et intérêts qui seront réclamés en cas d'inexécution de l'injonction de faire. La requête est accompagnée des documents justificatifs.

Si, au vu des documents produits, le juge estime la demande fondée, il rend une ordonnance d’injonction de faire. Cette ordonnance ne peut pas faire l’objet d’un recours. Il fixe l'objet de l'obligation ainsi que le délai et les conditions dans lesquels celle-ci doit être exécutée. L'ordonnance indiquera les lieu, jour et heure de l'audience à laquelle l'affaire sera examinée,
L'ordonnance est enduite notifiée aux parties, par lettre recommandée avec demande d'avis de réception. Lorsque l'injonction de faire a été exécutée dans les délais l’affaire est close. Si l'injonction de faire n’a pas été exécutée, le tribunal statue après avoir tenté de concilier les parties.

Rechercher parmi les articles juridiques