Obtenir la nationalité française par mariage




Une personne étrangère qui se marie avec une personne de nationalité française n’obtient pas la nationalité française automatiquement. Il faut faire une déclaration de nationalité. Il y a plusieurs conditions à remplir. Tout d’abord, il faut respecter un délai de quatre ans à partir de la date du mariage. Il faut justifier une communauté de vie affective et matérielle pendant cette période. L’époux français ne doit pas avoir perdu la nationalité française. Le délai sera de cinq années si l’époux étranger ne prouve pas qu’il a eu une résidence continue et régulière en France pendant trois années minimum depuis le mariage ou s’il ne prouve pas que son conjoint était inscrit au registre des Français établis hors de France lorsqu’ils vivaient à l’étranger. Lorsque le mariage a eu lieu à l’étranger, il faut effectuer la transcription de l’acte au registre de l’état civil. Enfin, l’époux étranger doit connaître suffisamment le français.

Il y a certains cas dans lesquels on n’accordera pas la nationalité française. Il en sera ainsi si l’époux étranger a été condamné pour des crimes ou des délits qui portent atteinte à la Nation ou pour des actes de terrorisme ; s’il a été condamné à une peine d’emprisonnement supérieure ou égale à six mois sans sursis ; s’il est sous le coup d’un arrêté d’expulsion qui n’a pas été rapporté ou abrogé ou d'une interdiction du territoire français qui n’a pas été totalement exécutée ; s’il est en situation irrégulière en France. L’empêchement au mariage ne s’applique pas lorsque l’époux condamné a été réhabilité ou que la condamnation ne figure plus sur le bulletin n°2 du casier judiciaire.

Le dépôt de la déclaration de nationalité se fait en deux exemplaires à la Préfecture si l’on réside en France ou au Consulat de France si l’on réside à l’étranger. Il y a plusieurs documents à joindre. Certains documents sont communs à toutes les situations, d’autres sont spécifiques à certaines situations. Voici les documents communs : un justificatif d’identité des époux, un document qui précise les coordonnées du demandeur, la copie intégrale de l’acte de naissance du demandeur, la copie intégrale de l’acte de mariage ou la copie de la transcription de l’acte pour les mariages célébrés à l’étranger, une attestation sur l’honneur des deux conjoints qui certifie que la communauté de vie affective et matérielle est continue depuis le mariage, des documents récents qui prouvent la communauté de vie (la copie intégrale des actes de naissance des enfants, l’avis d’imposition, le contrat de bail établi au nom des deux époux,…), le certificat de nationalité française, l’acte d’état civil ou tout autre document qui prouve que le conjoint avait la nationalité française le jour du mariage et qu’il l’a toujours, un extrait de casier judiciaire étranger sauf s’il démontre qu’il réside en France depuis plus de dix années.

Voici les documents spécifiques : des justificatifs de la résidence régulière et ininterrompue en France pendant trois années au minimum depuis le mariage (titres de séjours, contrats de travail, quittances de loyer,…) ; un certificat d'inscription de l’époux français au registre des Français établis hors de France lorsque la communauté de vie est à l’étranger et que le mariage a été célébré il y a moins de cinq ans ; si le demandeur a des enfants mineurs étrangers, les copies intégrales de leurs actes de naissance et des documents qui prouvent leur résidence chez le demandeur (certificat de scolarité, attestation de stage,…) ; si le demandeur a adopté un enfant étranger mineur, la copie de la transcription du jugement d’adoption plénière ; si le demandeur a été précédemment marié, les copies intégrales des actes de mariage et des pièces qui prouvent que le mariage a été dissout (jugement de divorce, acte de décès,…).

Tous les documents étrangers doivent être fournis avec une traduction. Elle doit avoir été réalisée par un traducteur agrée ou habilité. Il faut apporter les originaux des traductions. La déclaration de nationalité française coûte 55 euros (timbre OMI). Une fois la demande déposée, le demandeur reçoit un récépissé. La Préfecture ou le Consulat remettent le dossier pour instruction au Ministère de l’immigration. C’est lui qui prendra la décision dans le délai d’un an.

La Préfecture (ou le Consulat) réalise une enquête. Elle contrôle qu’il existe bien une communauté de vie matérielle et affective depuis le mariage. Elle teste les connaissances en langue française du demandeur. Elle juge s’il faut émettre une opposition pour indignité ou un défaut d’assimilation. Les résultats sont communiqués au Ministère de l’immigration. Il lui est possible de demander une enquête complémentaire.

Lorsque le Ministère de l’immigration émet une décision favorable, il enregistre la déclaration de nationalité. Le demandeur devient français à la data à laquelle il a fait la déclaration. Le tribunal d’instance lui remet une copie de la déclaration avec mention de l’enregistrement. A Paris, c’est la Préfecture du domicile qui est chargé de cette formalité. La copie permet d’obtenir le certificat de nationalité française et la carte nationale d’identité française. Le Ministre de l’immigration émet un refus d’enregistrement lorsque le demandeur ne remplit pas l’une des conditions. Il doit motiver sa décision. Le demandeur peut recourir devant le tribunal de grande instance dans les six mois.

Le Gouvernement français a la possibilité de s’opposer à l’acquisition de la nationalité française dans un délai de deux ans. Il faut un décret en Conseil d’Etat. L’opposition doit être formée pour indignité ou un défaut d’assimilation autre que linguistique. Enfin, le Ministère public a la possibilité de contester l’enregistrement de la déclaration de la nationalité dans un délai de deux ans. La contestation peut être formée si les conditions légales n’ont pas été respectées ou s’il y a eu mensonge ou fraude. Aussi, on présume qu’il y a fraude lorsque la vie commune des époux a pris fin dans les douze mois qui suivent l’enregistrement de la déclaration.

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