Clarification des compétences de l'Union européenne




Pour entrer en vigueur, la Constitution européenne devait être ratifiée par tous les Etats membres de l’Union européenne. Or, le projet a été rejeté par référendum par la France le 29 mai 2005 (54,68 % de « non ») et par les Pays-Bas le 01 juin 2005 (61,6 % de « non »). Pour sortir du blocage institutionnel, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement se sont accordés sur un traité simplifié qui modifie les traités existants. Il est signé à Lisbonne le 13 décembre 2007. Il est entré en vigueur le 01 janvier 2009. Le traité de Lisbonne modifie le traité de Maastricht, dit « traité sur l’Union européenne » (TCE) : modifications des institutions, coopérations renforcées, politique étrangère et de sécurité, politique de défense. Et, il modifie le traité de Rome qui devient « traité sur le fonctionnement de l’Union européenne » (TFUE) : précisions sur les compétences et les champs d’intervention de l’Union européenne.

Le traité de Lisbonne clarifie les principes fondateurs de l’Union européenne. On ne distingue plus l’Union européenne des Communautés européennes. Les trois piliers (pilier communautaire ; politique étrangère et de sécurité commune ; coopération policière et judiciaire en matière pénale) sont fusionnés. Il n’y a plus qu’une seule entité : l’Union européenne. Elle a la personnalité juridique. On rappelle les valeurs et les objectifs de l’Union. Ce sont la paix ; le bien-être des peuples ; un espace de liberté, de sécurité et de justice ; le plein emploi ; le progrès social ; une économie sociale de marché compétitive ; la lutte contre l’exclusion sociale et les discriminations ; et enfin, la protection des citoyens.

S’agissant de la politique d’élargissement, on rappelle que les Etats qui sont candidats à l’adhésion doivent respecter les valeurs de l’Union européenne. A savoir, respecter la liberté, la démocratie, l’Etat de droit, les droits de l’homme, les droits des minorités et la dignité humaine. Les Etats candidats doivent adresser leur demande d’adhésion eu Conseil et ils doivent informer le Parlement européen et les Parlements nationaux. La décision est prise par le Conseil qui vote à l’unanimité. On prévoit une clause de retrait de l’Union européenne. L’Etat négocie les conditions du retrait. Le Conseil vote à la majorité qualifiée, après avoir obtenu l’approbation du Parlement européen. L’Etat qui s’est retiré et qui souhaite de nouveau adhérer à l’Union européenne devra présenter une nouvelle demande.

Le traité apporte également de nouvelles précisions quant à la répartition des compétences entre l’Union européenne et les Etats membres. Le principe d’attribution signifie que lorsque les traités ne donnent pas la compétence à l’Union européenne, elle appartient à l’Etat membre. Il est possible de redonner des compétences aux Etats membres. Il y a trois catégories de compétences :
• Premièrement, les compétences exclusives. Ce sont les domaines dans lesquels l’Union européenne est la seule à prendre la décision. Par exemple, l’Union douanière, la Politique commerciale commune, les règles de la concurrence…
• Deuxièmement, les compétences partagées. Ce sont les domaines où les Etats membres prennent les décisions car l’Union européenne n’a pas exercé sa compétence. Par exemple, le marché intérieur, les transports, l’environnement, l’espace de liberté, de sécurité et de justice, l’énergie…
• Troisièmement, les domaines dans lesquels les Etats ne sont pas compétents et où l’Union européenne exerce des actions d’appui ou de coordination. Par exemple, l’industrie, la culture, le tourisme, la formation professionnelle, la coopération administrative…

Le traité de Lisbonne donne de nouvelles compétences partagées. Les Parlements nationaux et la Cour de justice de l’Union européenne (CJCE) sont ainsi chargés de vérifier que l’action de l’Union européenne obéit bien aux principes de subsidiarité et de proportionnalité.

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