Commettre une infraction autorisée par la loi ou une autorité légitime




L’ordre ou l’autorisation de la loi. Le code pénal prévoit que n’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte prescrit ou autorisé par les dispositions législatives ou réglementaires. Ici, un texte autorise ou oblige à commettre des faits, normalement constitutifs d’une infraction, dans certaines situations. La loi ou le règlement peuvent autoriser de tels comportements mais le règlement ne doit pas être contraire à une loi. La coutume peut également autoriser cela, ce qui peut ensuite être validée implicitement par un texte, c’est par exemple le cas des crimes de guerre. Il en est de même pour les actes de violence commis dans le cadre d'un sport, ils sont a priori punis par la loi mais celle-ci autorise la violence dans certaines situations, comme la boxe.

Concernant la permission, la loi peut la valider par une autorisation ou un ordre. C’est ainsi que les fonctionnaires de police sont autorisées à se saisir des biens d’autrui durant une perquisition.

L’autorisation peut être spéciale ou générale.

Pour la permission spéciale, la loi peut par exemple autoriser les médecins à violer le secret professionnel en cas de maltraitance d’un mineur, ou encore les chirurgiens à porter atteinte à l’intégrité physique pour le bien du patient. Il y a aussi des permissions générales, permettant de réaliser un ensemble d’acte approprié aux circonstances. Le code de procédure pénale permet à tout citoyen d’arrêter l’auteur d’un crime ou délit flagrant pour l’amener devant l’Officier de Police Judiciaire le plus proche. Ainsi, ils peuvent attraper de force le suspect, l’immobiliser, en revanche, cet article n’autorise pas tout, il refuse les violences graves ou l’homicide. La jurisprudence a affirmé que les infractions d’imprudence commises pendant la tentative d’immobilisation de suspect sont justifiées par ce texte.

Le commandement de l’autorité légitime. Au terme du Code pénal, n’est pas pénalement responsable la personne qui accomplit un acte commandé par l’autorité légitime sauf si cet acte est manifestement illégal. Il faut que ce commandement soit donné, en l’absence de ce commandement, la justification ne peut pas opérer. Par exemple, un agent de police judiciaire ne peut procéder à la fouille d’un domicile de sa propre autorité, en revanche, il peut y être autorisé s’il agit dans le cadre d’une perquisition légale sous l’ordre d’un OPJ, son supérieur hiérarchique.

De même, il faut que le commandement émane de l’autorité légitime.

Il doit s’agir d’une autorité publique, légalement instituée par des règles constitutionnelles et législatives. Cette autorité publique peut être civile (magistrat, police) ou militaire (gendarme).
Cependant, seule l’autorité militaire française est légitime. Il faut aussi que l’infraction commise corresponde à l’acte ordonné par l’autorité. Le commandement peut être un ordre stricto sensu ou une autorisation.

Enfin, il faut que le commandement ne soit pas manifestement illégal. Le commandement illégal reste un fait justificatif mais s’il est « manifestement » illégal, il ne peut plus jouer comme fait justificatif. Il faut donc que le destinataire refuse de l’exécuter. C’est ce qu’on appelle la théorie des baïonnettes intelligentes.

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