Formalités à accomplir en cas d'arrêt maladie




L’arrêt maladie suspend le contrat de travail. La maladie doit être constatée par un médecin. Il indique que le salarié est dans l’incapacité temporaire de travailler. On suppose que la maladie est réelle si le salarié fournit un certificat médical. Le médecin prescrit un arrêt de travail qui comporte trois volets. Le premier est destiné au médecin-conseil de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) et il indique le motif de l’arrêt ; le deuxième, aux services administratifs de la CPAM ; et le troisième, à l’employeur ou au Pôle emploi s’il bénéficie des allocations chômage. Le salarié a quarante-huit heures pour les envoyer. A défaut, c’est une absence injustifiée. La suspension du contrat de travail commence à partir de la date de l’arrêt maladie et non pas à la date de réception de l’employeur. C’est pourquoi, une information tardive sera considérée comme un manquement au devoir de loyauté ou d’exécution de bonne foi du contrat de travail. La convention collective ou le règlement intérieur peuvent fixer les formes ou les délais dans lesquels le salarié doit informer son employeur.

Les fonctionnaires adressent à leur administration les volets 2 et 3 de l'avis et ils conservent le volet 1 qui devra être présenté au médecin agréé de l'administration en cas de contre-visite. Les demandeurs d’emplois doivent aussi apporter d’autres pièces. Ce sera soit un certificat de travail et les derniers bulletins de salaire ; soit l’attestation d’inscription à Pôle emploi et la dernière attestation de versement des allocations chômage. Lorsque l’employeur reçoit le volet 3, il doit adresser à la CPAM une attestation de salaire. Elle permet de savoir si le salarié a le droit aux indemnités journalières et d’en calculer le montant.

Il est possible de prolonger l’arrêt initial. Les formalités sont identiques. Aussi, pour éviter les abus, la prolongation ne peut être accordée que par le médecin qui a prescrit l’arrêt initial, par le médecin traitant ou par leurs remplaçants. Il y a des exceptions. La prolongation peut être décidée par un médecin spécialiste consulté à la demande du médecin traitant, ou à l’occasion d’une hospitalisation. En dehors de ces cas, le salarié devra justifier pourquoi le médecin qui a prescrit l'arrêt initial ou le médecin traitant n’ont pas pu faire la prolongation.

Lorsque l'assuré n’envoie pas l’avis d'arrêt ou de prolongation d'arrêt de travail dans les délais, il risque une sanction financière en cas de nouvel envoi tardif dans les deux années qui suivent. Les indemnités journalières dues entre la date de prescription de l'arrêt de travail et la date de l'envoi tardif seront réduites de 50 %. Toutefois, lorsque le retard est dû à une hospitalisation ou à un autre motif qu’il peut prouver, il n’y aura pas de sanction.

Sur l'avis d'arrêt de travail, le médecin autorise ou non le salarié à s’absenter de son domicile. Néanmoins, même en cas de sorties autorisées, il devra être présent de 09 h à 11 h et de 14 h à 16 h, sauf s’il doit se rendre à des soins ou à des examens médicaux. Le médecin peut autoriser les sorties libres à condition qu’il indique sur l'arrêt de travail les raisons médicales qui les justifient. Il faut une autorisation préalable pour un séjour hors du domicile. Elle est donnée par le médecin-conseil de la CPAM. De plus, les prescriptions d'arrêt de travail de certains médecins peuvent être soumises à l’avis préalable du médecin-conseil. C’est le directeur de la CPAM qui prend la décision.

La CPAM et l’employeur vérifient que l’arrêt maladie est respecté et justifié. S’agissant de la CPAM, elle peut effectuer des contrôles imprévus au domicile des salariés. Un contrôleur ou le médecin-conseil détermine l’aptitude du salarié à reprendre le travail. Si c’est le cas, les indemnités journalières sont arrêtées. Il sera possible de contester la décision devant le tribunal des affaires de la Sécurité sociale (TASS). Pour un arrêt de plus de trois mois, le médecin traitant et/ou le médecin conseil peuvent demander l’intervention du médecin du travail. Il sera chargé de réaliser un examen médical pour envisager les éventuelles modalités de reprise du travail ou de formation. Le salarié a l’obligation de se soumette à ce contrôle. A défaut, les indemnités journalières pourront être suspendues. S’agissant de l’employeur, un médecin contrôleur se déplace à domicile. S’il déclare l’aptitude du salarié à reprendre le travail, l’employeur n’aura plus à payer le complément d’indemnisation. La décision pourra être annulée si le médecin traitant prescrit un nouvel arrêt de travail. De plus, elle pourra être contestée devant le Conseil des Prud’hommes. Une expertise sera effectuée.

Les arrêts de travail pour maladie ne sont pas considérés comme des périodes travaillées. Ils réduisent donc le droit aux congés. En effet, il faut travailler dix jours pour avoir droit à un congé et un mois entier pour bénéficier de 2,5 jours de congés. Si le salarié ne peut pas prendre ses vacances parce qu’il est en arrêt maladie, il pourra en bénéficier lorsqu'il reprendra le travail même si la période à laquelle il doit normalement les prendre est dépassée au moment de son retour. En revanche, si un arrêt de travail lui est prescrit alors qu’il est déjà en vacances, il ne peut pas en demander la prolongation. Il bénéficiera néanmoins des indemnités journalières. Si son contrat de travail prend fin avant qu'il puisse obtenir ses congés, l'employeur devra lui verser une indemnité compensatrice. Les conventions collectives peuvent prévoir des règles plus favorables.

Rechercher parmi les articles juridiques