La compensation de dettes dans un contrat de vente




La compensation est un mode d’extinction des obligations. Ainsi, lorsque deux parties sont réciproquement débitrices en vertu d’un contrat ou d’une autre source d’obligation, chaque partie peut compenser sa dette avec la dette de l’autre partie. Les deux dettes s’annulent alors à concurrence du montant de la dette la moins élevée. La compensation évite que chaque partie ait à exécuter sa propre dette séparément. Le débiteur auquel le paiement est demandé et qui compense sa propre dette est appelé « la première partie ». Le créancier qui demande à son débiteur le paiement, et à l’encontre duquel le droit de compensation est exercé est appelé « l’autre partie ».

Pour que s’applique la compensation, il faut respecter plusieurs conditions. Premièrement, les dettes doivent être réciproques. Autrement dit, chaque partie doit être à la fois débitrice et créancière de l’autre partie. Ensuite, les dettes doivent être de même nature. Par exemple, une obligation de livrer du bois ne peut être compensée qu’avec une livraison de bois de même sorte. Aussi, la première partie doit avoir le droit d’exécuter son obligation. Elle ne peut pas imposer à l’autre partie une exécution qui n’est pas encore certaine ou qui n’est pas encore due. La compensation ne peut être exercée seulement lorsque la dette de l’autre partie est certaine dans son existence et dans son montant. On dit que l’existence de la dette est certaine lorsque la dette ne peut pas être contestée. C’est le cas par exemple lorsque la dette se fonde sur un contrat exécuté et valide. Enfin, la dette de l’autre partie doit être exigible. On dit que la dette est exigible lorsque le créancier a le droit de demander l’exécution par le débiteur et que le débiteur n’a pas de moyens de défense à opposer à cette demande. L’exigibilité ou la non exigibilité d’une dette peut dépendre de la loi applicable.

Si deux dettes sont issues du même contrat, les conditions de la compensation sont modifiées. Ce fait est très fréquent dans le commerce international. Dès lors, la première partie est autorisée à compenser sa propre dette avec la dette de l’autre partie, même lorsque la dette de l’autre partie n’est pas certaine dans son existence ou dans son montant. Par exemple, une obligation de payer les dommages-intérêts peut être certaine dans son existence mais pas dans son montant. Aussi, il est possible pour les parties de décider par voie conventionnelle que leurs dettes réciproques se compensent automatiquement à une date précise ou de manière périodique. Lorsque des dettes de sommes d’argent doivent être payées dans des monnaies différentes, la compensation ne peut s’exercer que si les deux monnaies sont librement convertibles et si les parties n’ont pas convenu que la première partie paierait sa dette exclusivement dans une monnaie déterminée.

L’exercice du droit de compensation doit être notifié à l’autre partie. La première partie doit informer l’autre partie qu’elle éteindra sa propre dette par compensation. Ainsi, la notification produit ses effets lorsqu’elle parvient à la personne à laquelle elle est adressée. La notification doit indiquer les dettes des deux parties qui doivent faire l’objet de la compensation. L’autre partie doit être informée de l’identité et du montant des dettes concernées. Si la première partie n’a pas indiqué les dettes qu’elle souhaite voir réglées par la compensation, l’autre partie peut librement choisir, parmi les dettes de la première partie, celles que cette compensation aura pour effet d’éteindre. Si la déclaration n’indique pas les dettes que la première partie entend compenser, et si l’autre partie ne produit aucune déclaration sur la dette concernée par la compensation dans un délai raisonnable, toutes les dettes de l’autre partie seront éteintes individuellement à concurrence de la valeur de la dette de la première partie.

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