En principe, lorsquun enfant a pour parent un citoyen français, il a le droit à la nationalité française. Il nest pas obligatoire que ses deux parents soient de nationalité française ou lenfant soit né en France. Il peut parfaitement être né à létranger. Il nest pas non plus obligatoire que ses parents aient été mariés avant sa naissance, peu importe que lenfant soit naturel ou légitime. Lenfant sera de nationalité française dès sa naissance, par sa filiation. Cest ce que lon appelle le droit du sang ou « jus sanguinis ». On tient compte de la nationalité des parents au jour de la naissance de l'enfant, cest donc à cette date qu'ils doivent être français pour que leur enfant puisse obtenir la nationalité française. Par conséquent, si lun des deux parents, ou même les deux perdent plus tard la nationalité française, il ny aura pas deffet sur la nationalité de leur enfant. Il sera considéré comme français dès sa naissance.
Par ailleurs, lacquisition de la nationalité française par filiation s'applique également aux enfants qui ont fait lobjet d'une adoption plénière par un Français. En effet, lenfant acquiert une nouvelle filiation. Elle remplace sa filiation d'origine. Ainsi, si celui qui adopte est de nationalité française, lenfant adopté sera français dès létablissement de la nouvelle filiation au même titre quun enfant né de parents français. Si l'adoption a été prononcée à l'étranger, elle doit être assimilable à une adoption plénière en France pour produire des effets sur la nationalité de l'enfant.
La filiation de l'enfant est généralement établie pendant sa minorité, cependant elle peut également avoir lieu plus tard. Dans tous les cas, elle devra être établie avant quil nait dix-huit ans. La filiation peut être établie par possession d'état : la personne se comporte comme étant française et elle est considérée comme telle au quotidien. Dans cette hypothèse, il faut que lacte qui constate la possession soit établi avant la majorité de l'enfant. La contestation de la filiation de l'enfant après sa majorité ne remet pas en cause sa nationalité française, puisquelle lui reste acquise du jour de sa naissance. Enfin, lenfant mineur étranger pourra également acquérir la nationalité française si l'un de ses deux parents, avec qui il habite de manière habituelle ou alternée, obtient la nationalité française et que son nom est mentionné dans le décret de naturalisation ou dans la déclaration de nationalité. Lenfant mineur qui habite à létranger pourra être naturalisé si l'un de ses parents a obtenu la nationalité française et quil prouve quil a habité en France avec son parent devenu français pendant cinq ans avant le dépôt du dossier.
Une fois la nationalité française acquise, lenfant de deux parents français ne peut pas renoncer à sa nationalité française, quil soit né en France ou à l'étranger. Il en est de même pour lenfant né en France d'un seul parent français. En revanche, celui qui est né à l'étranger d'un seul parent français, pourra librement renoncer à la nationalité française entre dix-sept ans et demi et dix-neuf ans. Cependant, il devra posséder une autre nationalité par filiation. Pour répudier sa nationalité française, il devra déposer sa demande auprès du greffier en chef du tribunal d'instance de son domicile et, à Paris, auprès du Pôle de la nationalité française. Toutefois, il arrive que lenfant perde sa faculté de répudier la nationalité française. Cest le cas lorsque le parent étranger acquiert la nationalité française pendant sa minorité, et que donc lenfant né à létranger se retrouve dans la situation davoir deux parents français ; ou encore lorsque l'enfant sest engagé dans larmée française.