Pour se présenter à lélection présidentielle, les différents candidats doivent remplir à la fois des conditions de fond et de forme. Ainsi, pour les conditions de fond, le candidat devra avoir la nationalité française ; être électeur et âgé dau moins dix-huit ans ; avoir satisfait aux obligations relatives aux textes sur le recrutement de larmée ; et fait preuve de « dignité morale », sans que cette notion soit précisément définie. En outre, certaines formalités doivent être réunies : le candidat devra recueillir la signature de 500 élus, dau moins trente départements ou collectivités doutre-mer différents, sans que plus dun dixième dentre eux puissent être les élus dun même département ou collectivité doutre-mer. Il peut sagir de députés, de sénateurs, de conseillers régionaux ou encore de maires. Cette formalité vient écarter les candidatures peu sérieuses, et limiter la multiplication des candidatures que causeraient des conditions et formalité trop larges. Le candidat devra également remettre au Conseil constitutionnel, sous pli scellé, une déclaration de situation patrimoniale, de manière à assurer une meilleure transparence de la vie politique. Cette déclaration devra être renouvelée dans les deux mois précédant ou dans le mois suivant la fin du mandat présidentiel afin de constater les variations de son patrimoine, pendant la durée de son mandat. Ces déclarations seront publiées au Journal officiel. Un compte de campagne devra également être constitué et déposé dans les deux mois qui suivent lélection présidentielle, cest la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) qui effectuera ce contrôle. Ses décisions peuvent ensuite faire lobjet dun recours devant le Conseil constitutionnel. Une fois lensemble de ces formalités accomplies, la liste des candidats sera établie par le Conseil constitutionnel et publiée au Journal officiel au plus tard le troisième vendredi précédant le premier tour.
Lélection présidentielle se déroulera vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant lexpiration des pouvoirs du président de la République sortant. La campagne électorale officielle souvre le deuxième lundi précédant le premier tour de scrutin et sinterrompt la veille du scrutin, à zéro heure. Elle reprend le jour de la publication au Journal officiel des noms des deux candidats restant et sachève la veille du second tour, à zéro heure. La durée totale de la campagne électorale officielle est denviron trente jours. Pendant cette période, les différents candidats devront recevoir les mêmes conditions de traitement de la part des pouvoirs publics. Concrètement, cela signifie quun affichage minimum leur sera assuré, que lenvoi de leur profession de foi sera pris en charge, ou encore quun temps dantenne minimum leur sera réservé à la radio et à la télévision. Cest dailleurs le Conseil supérieur de laudiovisuel qui est chargé de comptabiliser les temps de paroles des différents candidats. En outre, des sondages dopinion peuvent être publiés jusquà la veille de chaque tour de scrutin. La campagne électorale est financée selon deux modalités, il y a un financement public, et, un financement privé, provenant en majorité des cotisations des partis, mais également de personnes privées. Chaque candidat devra respecter un certain nombre de règles : la tenue dun compte de campagne qui retrace très précisément lorigine des recettes et la nature des dépenses engagées. Le candidat ne peut pas le gérer personnellement, il doit nommer un intermédiaire financier, le compte devra être déposé à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques au plus tard le neuvième vendredi suivant le second tour de scrutin, afin den vérifier la régularité. Les candidats doivent également respecter le plafonnement des dépenses, dont le montant est actualisé tous les trois ans par décret, un remboursement des frais de campagne est prévu. Ainsi, pour les candidats présents au premier tour, il sélève au vingtième du plafond des dépenses du premier tour pour ceux ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés et, à la moitié de ce plafond pour ceux ayant recueilli plus de 5 % des voix. Pour les candidats présents au second tour, il sélève à la moitié du plafond des dépenses du second tour. Dans tous les cas, ces remboursements ne peuvent pas être plus importants que les dépenses déclarées par les candidats, enfin les dons des personnes privées sont limités, et ceux des entreprises privées sont interdits. Des sanctions pécuniaires et pénales sont prévues en cas dinfraction, un candidat ayant dépassé le plafond des dépenses devra verser au Trésor public le montant du dépassement.